"Enragé", le Racing 92 promet la guerre aux "hypocrites" et à tous ceux qui l'ont sali

Ce lundi aurait dû être un jour de fête pour le Racing. La réminiscence d'une saison historique et inoubliable, marquée par deux finales et un Bouclier de Brennus, et récompensée à l'Olympia par les trophées de la Nuit du Rugby. Meilleur staff (Travers-Labit-O'Gara), meilleur joueur (Johan Goosen), au moins deux raisons de trinquer au champagne dans la célèbre salle de spectacle parisienne. Mais le cœur n'y était pas. L'affaire des corticoïdes est passée par là. Sur la scène, le sourire est de façade, la consigne est donnée d'éviter le sujet qui fâche. À peine une petite blague de l'humoriste Julien Cazarre est venue frôler la ligne jaune. En coulisses, en revanche, les langues se sont déliées.

On est tous touchés, du bénévole au partenaire en passant par les joueurs, les entraîneurs et les dirigeants, a lancé Laurent Travers, toutefois bien décidé à peser chaque mot. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que derrière tout cela, il y a des hommes, des pères de famille et des familles. Mis en cause à l'instar de Juan Imhoff et Joe Rokocoko, Dan Carter est bien venue à la soirée, mais par une porte dérobée et sous haute surveillance. Interdiction d'évoquer avec lui l'affaire.

Labit : "Le bal des hypocrites"

Décidé dans un premier temps à ne pas s'épancher sur le sujet, Laurent Labit en avait certainement trop gros sur le cœur pour garder complètement le silence. Et comme souvent, l'ancien arrière a dégainé le revolver à punchlines. La procédure va s'achever mercredi et on fera ensuite ce qu'on a à faire. On parle de la grande famille du rugby, qui se réunit comme ici pour la Nuit du Rugby, mais on voit qu'il y a aussi beaucoup d'hypocrisie. On ne va pas dire que c'est le bal des hypocrites mais presque ! Quand on lit des déclarations dans des quotidiens d'anciens joueurs qui ont arrêté il y a peu de temps (Imanol Harinordoquy, qui s'est exprimé sur l'affaire chez nos confrères de l'Équipe, est ici clairement ciblé, ndlr) et qui ont passé la plupart de leur carrière à l'infirmerie, c'est marrant de voir qu'ils prennent des positions qui n'étaient pas les leurs quand ils jouaient.

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Venu s'exprimer en dernier, le président du Racing Jacky Lorenzetti a, lui aussi, promis un règlement de compte après mercredi, date à laquelle se prononcera la commission de la FFR sur les cas Carter, Rokocoko et Imhoff. J'ai un fort sentiment d'injustice. On attend mercredi et ensuite on s'expliquera avec les médias. En ce moment, je pense à ma famille, à celle des joueurs, au père de Juan Imhoff qui est médecin et qui connaît la probité de son fils, à ma mère de 92 ans qui m'a demandé si mes joueurs étaient drogués, à mes enfants, à Dan et Joe qui sont des hommes exceptionnels... Les joueurs sont touchés et ont la rage. Nous sommes très enragés. On ne peut pas laisser les choses comme cela. "L'odeur de sang" s'annonce déjà tenace jeudi au prochain point presse du Racing 92.