Landreau: "Vous m’avez raillé, vous m’avez traité de Guy Roux..."

  • Fabrice Landreau, le manager du FCG
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  • Fabrice Landreau, le manager de Grenoble
    Fabrice Landreau, le manager de Grenoble
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Le directeur sportif de Grenoble Fabrice Landreau pouvait souffler après le match de Lyon. Pour avoir décroché un point dans le Rhône, après une belle victoire face à Toulouse la semaine dernière, le FCG jouera une quatrième saison en Top 14. L’objectif sera de s’y maintenir une nouvelle fois.

Fabrice, cela passe ric-rac mais ça passe…

Fabrice LANDREAU: Voilà, on ne s’attache pas à la note artistique, on s’attache au résultat. On a su tenir et s’accrocher malgré tous les faits de match qu’il y a pu avoir et puis s’en sortir avec ce point (bonus défensif à Lyon, défaite 29-24, ndlr), ce petit point qui est tellement symbolique et qui nous permet de rester une saison de plus en Top 14.

Vous avez tremblé comme tous les supporters?

F.L: Honnêtement je tremble depuis pas mal de matchs, pas forcément que depuis aujourd’hui (samedi). Aujourd’hui, on savait qu’on avait notre destin en main, qu’il fallait faire un match pour se mettre en possibilité de le remporter. Malheureusement on l’a mal démarré (14-0 après huit minutes de jeu, ndlr) mais on l’a mieux terminé, avec cinq-six dernières minutes avec plus de maîtrise mais on s’est fait peur toute la partie. Le vent nous a énormément perturbés aussi. De rentrer à la mi-temps à 18-17 (pour le FCG, ndlr), ça nous a fait du bien, mais on savait que la deuxième mi-temps serait difficile sachant que défensivement, on était très laxistes, attentistes. On avait peur de ces joueurs très perforants qui venaient jouer avec un jeu direct. On a manqué, malheureusement, de distance à ce niveau-là mais ça a suffi pour tenir et se dire qu’on est encore là l’an prochain. C’est le plus important.

Vous avez le triomphe modeste par rapport aux autres clubs, à votre match ce soir?

F.L: Ce n’est pas ce soir. Depuis le premier match de championnat, je dis à tout le monde que Grenoble doit jouer le maintien. Vous (les médias) m’avez raillé, vous m’avez traité de Guy Roux mais moi je suis lucide. Je connais ce championnat. Je vous le dis: la saison prochaine, dans quatre semaines, nous jouerons le maintien. Quand on voit comment les équipes sont en train d’être constituées, quand on voit qu’il faut être très bon en conquête et avoir une défense de fer, des axes qui nous ont fait un peu mal en début de saison… Aujourd’hui pour nous ce qui est formidable, c’est d’avoir la chance de repartir une saison (en Top 14) et cela valide au moins la prise de risques. Si on était en Pro D2, on nous aurait reproché beaucoup de choses. Notre prise de risques a été payante. Paradoxalement, avant le coup d’envoi, si on avait remporté ce match avec quatre points, cela aurait été la meilleure saison de Grenoble en Top 14. 56 points, on n’a jamais atteint ce score là (53 cette saison). L’année prochaine, il faudra être capable de battre les équipes de notre championnat à domicile et chercher des bonus défensifs à l’extérieur ou remporter ces matchs face à des concurrents directs.

Le chantier pour la saison prochaine, c’est de régler l’aspect défensif

Quel bilan faites-vous de cette saison?

F. L: Le bilan est plutôt positif, parce qu’il y a eu énormément de choses qui ont été changées cette saison, un nouveau groupe avec de nouveaux joueurs, un pari sur le jeu avec des prises de risques maximales. On a réussi pendant à peu près deux tiers de la saison à être dans les clous. Malheureusement, sur quelques matchs importants, à Oyonnax, Bordeaux, Brive et Bayonne, on n’a pas su ramener les points qu’il fallait. De La Rochelle, on a ramené un point, peut-être qu’on aurait pu faire mieux. Je me dis qu’on a encore une marge de progression importante. On a mis en place un jeu offensif qui est maîtrisé, qui a permis à tout le monde d’avoir confiance. Le chantier pour la saison prochaine, c’est de régler l’aspect défensif. Aujourd’hui, ce qui est récompensé dans notre championnat, c’est la défense. On va essayer de faire en sorte d’avoir un meilleur équilibre.

Fabrice Landreau, le manager de Grenoble
Fabrice Landreau, le manager de Grenoble

Que retenez-vous de cette saison?

F.L: Je retiens la naissance d’un groupe, qu’énormément d’investissements ont été consentis par notre club. Ces investissements sont validés par notre maintien en Top 14. Cela veut dire qu’on va pouvoir continuer à investir. Du moment où on n’investit plus, on régresse. L’investissement qu’on a fait sur les jeunes, sur la formation, les infrastructures, le staff, celui-ci va encore s’étoffer (au niveau médical, ndlr), sur les quelques recrues qu’on va essayer d’engager. Encore une fois construire et bâtir. On est une très jeune équipe. C’est notre troisième saison en Top 14. On s’aperçoit que c’est compliqué. On sait aujourd’hui ce qu’il faut pour pouvoir être huitième, septième ou sixième. Il faut qu’on soit patient et bâtir là-dessus. Je pense que le socle est solide. On a vu que cette équipe avait la volonté de s’en sortir. Elle aurait pu craquer à 14-0 contre le Lou. On aurait pu lâcher la semaine dernière contre Toulouse (32-11), on ne n’a pas fait. Ce qui est formidable, c’est qu’elle a eu l’appui de nombreux supporters. Ça fait six ans que je suis à Grenoble, c’est quelque chose que je ne ressentais pas de cette manière-là. Le public est devenu notre seizième homme. On l’a vu la semaine dernière, la mobilisation était incroyable, aujourd’hui (samedi), ils sont venus en nombre. On s’en est sorti encore une fois avec beaucoup d’humilité, mais ils sont là. Eux aussi ils ont envie que l’aventure continue.

A titre personnel, vous terminez la saison fatigué?

F.L: Oui, je suis extrêmement fatigué. On est fatigués parce que l’investissement est tellement important que la déception est à la hauteur de l’investissement. Tout le monde me parle de ce match de Castres (défaite 12-16 à domicile) mais ce n’est pas ça. On n’a pas été constants dans notre championnat. C’est ça qui me dérange le plus. Pourtant, on a fait en sorte toute la saison de mobiliser nos joueurs, d’insister sur l’importance de ces matchs à l’extérieur face à nos adversaires directs, tenter d’aller gagner à l’extérieur. Bien sûr que gagner à Toulouse, c’est une victoire de prestige et gagner au Stade français c’est formidable mais le plus important c’est de gagner à Oyonnax, à Brive, à Bayonne. Notre championnat se gagne là. Pour avoir des points positifs, paradoxalement cette saison, on n’a pas perdu à domicile ou fait match nul contre une équipe de notre catégorie. On a su battre toutes ces équipes à domicile et prendre trois bonus offensifs contre Bayonne, Bordeaux et La Rochelle. Peut-être que notre championnat on le gagne aussi là. La saison dernière, on avait fait match nul contre Bayonne et perdu contre Biarritz.

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