Laporte: "Ce n'est pas Saint-André qui tape les pénalités ou manque les trois contre un"

  • Bernard Laporte, le manager de Toulon - Février 2015
    Bernard Laporte, le manager de Toulon - Février 2015
  • Le manager toulonnais Bernard Laporte. Septembre 2014
    Le manager toulonnais Bernard Laporte. Septembre 2014
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Malgré les mauvais résultats des Bleus dans le Tournoi, Bernard Laporte, le manager de Toulon, a pris la défense du sélectionneur Philippe Saint-André. Le Varois est également revenu sur la question du dopage suite à la parution du livre de Pierre Ballester.

Bernard, Mourad Boudjellal a évoqué la possibilité de vous libérer afin que vous puissiez aider l'équipe de France et Philippe Saint-André. Quel est votre avis sur ce point ?

Bernard LAPORTE : Il veut se débarrasser de moi, mes valises sont prêtes (rires) ! Soyons sérieux, mon président donne son avis mais moi personne ne m'a appelé et je suis très bien ici. J'ai occupé ce poste pendant huit ans, j'en connais la complexité, n'attendez pas de moi que je réagisse. Je n'ai rien dire sur l'équipe de France, si ce n'est que je suis comme tous les Français qui aiment le rugby et quand la France perd, je suis déçu et peu importe qui l'entraine et joue. Aujourd'hui, c'est un concours de circonstances qui donne les résultats de l'équipe de France. Ce serait trop simple de dire : c'est la faute de l'un ou de l'autre. Ce n'est pas Philippe qui tape les pénalités ou manque les trois contre un. Il ne joue pas lui.

Lors de son intervention dimanche, Philippe Saint-André a pointé du doigt certains joueurs affirmant qu'ils n'ont que trente minutes de haut niveau dans les jambes, ciblant notamment un de vos hommes, Romain Taofifénua. Comment prenez-vous cela ?

B.L. : Dire que Romain a 80 minutes de haut niveau dans les jambes, ce n'est pas vrai. Il est arrivé à Toulon il y a six mois en pesant 150 kg. Aujourd'hui, il est à 136 kg. Il s'est entrainé pour retrouver sa forme, c'est tout à son honneur. En revanche, ce qui n'était pas normal, c'était son poids les deux dernières saisons. Il a fait des efforts, il les poursuit, il a beaucoup grandi. Mais, je le répète, il n'a pas quatre-vingt minutes de niveau international.

Maxime Mermoz est lui de retour en équipe de France après avoir essuyé des critiques du staff. Un retour logique selon vous ?

B.L. : Je croyais que c'était un mauvais garçon... Quand on dit qu'on ne prend pas Mermoz car il a un mauvais état d'esprit... En trois semaines, il a du changer alors ! Je suis monté au créneau, car je n'accepte pas que l'on critique mes joueurs encore moins sur la place publique. Moi, quand je critique mes joueurs c'est en privé et vous (la presse) ne le saurez jamais... Ici, il a été remplaçant de Giteau et Bastareaud, lors des deux dernières saisons, et il a toujours eu un super état d'esprit. Je l'ai vécu, que l'on ne me dise pas le contraire, ce n'est pas vrai. Je suis content qu'il revienne en équipe de France, il a été clean et a accepté sa non sélection. Il faut une bonne attitude dans ces moments-là. Je lui ai dit, quand j'étais sélectionneur, j'ai écarté des joueurs, mais je les suivais avec encore plus d'attention durant cette période. Il a bien travaillé et il est récompensé.

Le manager toulonnais Bernard Laporte. Septembre 2014
Le manager toulonnais Bernard Laporte. Septembre 2014
C'est facile d'accuser, mais il faut prouver

Outre l'équipe de France, l'actualité rugby de ces derniers jours est marquée par la parution du livre de Pierre Ballester. Dans "Rugby à Charges", le RCT est notamment incriminé. Quelle est votre réaction ?

B.L. : Je n'ai pas lu le livre mais je trouve le procédé lamentable. C'est facile d'accuser, mais il faut prouver. C'est un livre à charge, ça va faire pschitt. Il n'y a aucune preuve. Tillous-Borde est évoqué, mais Sébastien c'est le genre de garçon qui pèse ses carottes, il pèse tout et fait attention à tout. On parle de dopage ? Soyons sérieux. Quant à Jean-Pierre Darnaud (ostéopathe de Toulon mis en cause dans le livre), comment voulez vous qu'un ostéopathe dans un club avec un président, un médecin qui accompagne les joueurs, comment un mec ferait les choses sans que personne ne soit au courant ?

La question du dopage dans le rugby mérite cependant d'être posée...

B.L. : Comment voulez-vous faire du dopage organisé dans une équipe de rugby ? Si cela existe, le jour où ceux qui ne jouent pas s'en vont d'un club, quelle va être la première chose qu'ils diront : "vous savez ce qu'on nous faisait prendre"... Soyons réaliste, ça n'existe pas. Après, il ne faut cependant pas dire que rugby n'est pas atteint par le dopage. Des cas individuels il y en a eu, ça existe.

Que faudrait-il faire alors pour lutter au mieux contre ces cas isolés ?

B.L. : Quand j'étais secrétaire d'état, on avait accentué la loi contre le dopage, mise en place par Marie-Georges Buffet. Comme je le dis, s'ils peuvent nous contrôler toutes les semaines, c'est un gage de sécurité pour nous. On ne sait pas ce que les joueurs font chez eux. Plus il y a de contrôles anti-dopage, mieux on se porte, et je pense que c'est le cas de tous les entraineurs et présidents de clubs. Aujourd'hui, il existe des produits de récupérations homologués qui sortent de laboratoires. On sait ce qu'il y a dedans. Le risque concerne plus le monde amateur avec des gars qui vont acheter des produits sur Internet avec à l'intérieur des substances dopantes sans que cela ne soit précisé. Mais dans le monde professionnel, c'est impossible.

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