Le Tour de Midi Olympique

  • Alexandre - Grenoble - 30 novembre 2013
    Alexandre - Grenoble - 30 novembre 2013
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la treizième journée de Top 14. Là, ils reviennent sur les performances de Bardy, Caminati, Plisson, Kirkpatrick, l'échappée de Kruger ou la réponse du trop Tian-Figuerola-Urdapilleta.

Perpignan-Clermont: 23-30. Vincent BISSONNET

Vendredi soir, Perpignan a perdu la guerre pour s'être incliné dans la bataille de l'axe, de la puissance et de la robustesse. Parmi les perce-murailles clermontois les plus efficaces, Julien Bardy a multiplié les charges et les assauts. Le troisième ligne aile n'atteint pas le quintal sur la balance mais, au-delà de ses 99 kg, il sait insuffler un dynamisme et une détermination précieuses à son équipe pour mettre tout le collectif dans l'avancée. En prolongeant son joueur pour trois saisons supplémentaires, la semaine dernière, l'ASMCA a verrouillé un de ses meneurs du paquet d'avants, exemplaire dans l'investissement et capable de maintenir quatre-vingts minutes durant une débauche d'énergie maximale. Autrefois soldat intermittent, l'international pourtugais de 28 ans est devenu un titulaire à part entière du poste. Sa progression n'avait d'ailleurs pas laissé insensible Montpellier... En vain, ce pour produit de Marcel-Michelin ne voit la vie qu'en jaune et bleu.

Castres-Bayonne: 46-16. Nicolas AUGOT

Le champion de France n'est pas mort, vive Castres ! Le CO a remis l'église sur la place du village aurait-on dit au siècle dernier pour commenter la performance des Tarnais face à l'Aviron Bayonnais. Une deuxième victoire consécutive, un quatrième match sans défaite pour permettre aux champions en titre de terminer la phase aller sur le podium du Top 14. Un score fleuve, grâce à une deuxième période fantastique avec six essais à la clé, et un bonus offensif pour ajouter du brio à l'excellent bilan comptable. Et un homme pour symboliser la force de ce groupe: Daniel Kirkpatrick. Considéré comme le second de Rémi Tales, promu chef d'orchestre du quinze de France, l'ouvreur néo-zélandais avait déjà été précieux à Montpellier avant de soulager parfaitement ses coéquipiers face à Bayonne en inscrivant un essai dès le coup d'envoi du second acte. Une belle performance qui souligne que les Tarnais peuvent s'appuyer sur une belle profondeur de banc et ont encore des arguments pour tenter de conserver leur bouclier.

Grenoble-Stade toulousain: 25-18.

Quelle rage ! Quelle envie ! Quel bonheur ! Tous les superlatifs ont suivi l'action salvatrice de Julien Caminati à la 61e minute pour le FCG... Cet essai décisif offrant une énième victoire de prestige grenobloise au stade des Alpes. Et franchement, le trois-quarts polyvalent, installé à l'aile samedi, est le parfait emblème de cette équipe, souvent étonnante, toujours détonnante. Celui qui, à force de rebonds heureux et malheureux, est passé de la Fédérale 1 au Top 14. De la lumière à l'ombre. Du bûcher à la renaissance... L'ex-Briviste, débarqué dans l'Isère à l'intersaison, a séduit son nouveau public. Ces spectateurs ivres de joie sur sa marque samedi, vers qui il s'en est allé célébrer son exploit personnel, au milieu d'un délire contagieux. Ah oui, au passage, il avait échappé à Tekori et Camara, explosé Hosea Gear et résisté au retour des derniers défenseurs adverses. Sans stars, mais avec ses guerriers et ses revanchards "caminatesques", le FCG est septième du championnat. On ne peut plus parler de surprise.

Racing-Metro-Montpellier: 17-12. Léo HUISMAN 

Les observateurs de Marcel-Michelin avaient fustigé son attitude la semaine passée, après la déconvenue du Racing à Clermont (47-7). Personne n'avait compris pourquoi le Sud-Africain Juandrè Kruger, dix minutes à peine après la fessée, s'était carapaté pour Paris, en compagnie de Ronan O'Gara et Bernard Le Roux, pour aller voir ses compatriotes s'imposer à Saint-Denis le soir même. "Vous pensez bien que cela était prévu, a dédramatisé Laurent Travers durant la semaine. Juandrè devait partir, nous le savions et nous n'allions pas changer nos plans à cause de la défaite". Soit. Mais ce week-end, Kruger a fait taire les derniers sceptiques. Sur le terrain. Dans les airs où il a régné, en subtilisant, avec ses coéquipiers ciel et blanc, sept ballons à l'alignement de Montpellier. Dans le jeu aussi, où le seconde ligne a régalé le public d'Yves-du-Manoir d'une des courses dont il a le secret. Dès la première minute, après une percée de Dambielle, Kruger s'est échappé. Dans la continuité de l'action, le Racing a inscrit les trois premiers points de la rencontre. Kruger s'est échappé. Personne ne le lui a reproché cette fois.

Oyonnax-Brive: 26-9. Jean-Pierre DUNAND

"Je veux féliciter les joueurs et plus particulièrement les cadres". La petite phrase de Christophe Urios après la victoire d’Oyonnax face à Brive (26-9) a répondu en écho à celle qu’il avait prononcée la veille en pointant du doigt, en référence au match livré à Toulouse "les cadres qui n’ont pas répondu aux attentes". Trois joueurs étaient visés et placés face à leurs responsabilités, Tian, Urdapilleta et Figuerola. Sans nullement minimiser l’énorme travail réalisé par le pack du Haut-Bugey dominateur en mêlée, sans négliger l’engagement de tout le groupe pas plus que la rigueur défensive dont il fit preuve en fin de rencontre, ce sont bien ces trois joueurs qui ont entraîné l’USO dans leur sillage. Vingt et un points inscrits au pied par Benjamin Urdapilleta, un essai pour Silvère Tian, des orientations de jeu parfaites, à la main comme au pied de la part d’Agustin Figuerola ont permis à l’US Oyonnax de faire la différence. Collectivement, mais aussi individuellement, un palier a été franchi face à Brive.

Biarritz-Bordeaux-Bègles: 15-22. Jérôme PREVOT

Bordeaux a fait le boulot, une victoire à Aguiléra qui met la pression sur ceux qui n'y sont pas encore allés: Oyonnax, Brive, Bayonne. Entre ceux qui regardent vers le bas, le maintien se jouera peut-être là face à un BO affaibli mais qui peut encore sursauter. Que dire de plus ? Que la mêlée de l'UBB a constamment avancé, que les joueurs se sont pris en main, jusqu'à refuser de tenter les pénalités contre le vent pour s'approcher des lignes et marquer l'essai qui allait assommer l'adversaire. A Biarritz, Clarkin et ses hommes ont saisi leur destin à pleines mains.

Stade français-Toulon: 23-0.

On promettait à Jules Plisson les pires difficultés cette saison. En cause? L’arrivée dans la capitale de Morné Steyn, l’homme aux 636 points en 54 sélections avec les Springboks, n’augurait rien de bon pour le jeune ouvreur parisien (22 ans). Dans un sport éminemment collectif, rien n’est jamais si simple. Sous la pression de la concurrence, le "grand blond" a vu rouge, dégainé un début de saison quatre étoiles et porté les siens vers les sommets du classement, quand son homologue sud-africain tardait à débarquer dans la ville de tous les rêves. De quoi convaincre ses entraîneurs de lui maintenir leur confiance. Et Plisson le leur rend bien. Auteur d’une partition sans fausse note et ponctuée d’un essai face à Toulon, le jeune parisien est tout sauf un faire-valoir. Et illustre à merveille la génération dorée du Stade français, sensée porter les ambitions d’un club en plein renouveau.

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