Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Joie Stade français - Toulouse - 27 octobre 2012
    Joie Stade français - Toulouse - 27 octobre 2012
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur le succès du classico, le duel Ducalcon-Taumalolo, le performance de Dulin et la combine de Laporte.

Clermont-Biarritz: 19-12. Marc DUZAN 

On ne dit pas assez tout le bien que l'on pense d'Erik Lund, le deuxième ligne du Biarritz Olympique. On aurait surtout tort de ne voir dans le géant anglo-norvégien qu'un produit à la mode, élevé au rang de "gueule" du Top 14 par le seul fait d'une barbe immense, rousse et remarquablement bien taillée. Vendredi soir, l'aîné de Magnus Lund fut ainsi l'auteur d'un match plein, comptabilisant quinze plaquages en quatre-vingts minutes, enlevant in fine le trophée de meilleur défenseur du match. Beaucoup ciblé en touche par son talonneur Arnaud Heguy, Erik Lund fut également très actif sur les mauls pénétrants érigés par le pack clermontois. Le grand Erik vaudrait davantage que la sélection norvégienne, avec laquelle il participe à des compétitions européennes de troisième zone. Mais voilà, Erik le viking a fait son choix...

Stade français-Toulouse: 28-24. Arnaud BEURDELEY

Avant le traditionnel choc des Stades, on pensait le "clasico" en berne, orphelin du Stade français, en chute libre dans la hiérarchie du rugby français. A la veille de la rencontre, David Auradou, l'entraîneur des avants parisiens, ne disait rien d'autre. A la question: "Le Clasico a-t-il toujours la même saveur pour vous", il répondait: "Pour nous, oui. Pour Toulouse, je ne crois pas que nous soyons la bête à abattre (rires)". Et de constater que "le Clasico a sans doute perdu un peu de sa splendeur". Force est de constater que, in fine, cette rencontre au sommet des années 2000 a tenu samedi dernier toutes ses promesses. Une rencontre avec cinq essais, quelques mouvements d'envergure, un pincée d'exploits individuels et un suspense qui ont séduit l'ensemble des spectateurs. Parce que le succès de ce Clasico tient aussi en la capacité du Stade français, malgré des résultats décevants depuis presque trois ans, à séduire encore le plus grand nombre. A l'heure où les délocalisations, pourtant en constante augmentation depuis quelques années, peinent à attirer le public, le club de la capitale a réuni plus de 50 000 spectateurs, là où l'Usap a connu un échec à Montjuic, là où le Biarritz Olympique a été contraint d'annuler le derby basque à Anoeta, là où le Racing n'a pu compter que sur 21 000 spectateurs face au Munster. A croire que Paris jouit toujours d'une belle cote de popularité. Certes, ce n'est plus les affluences records connues par le passé, mais contexte économique oblige, la satisfaction était au rendez-vous. Et la victoire aussi.

Toulon-Bayonne: 59-0. Jérôme FREDON

Qu'elle était belle la combine à Nanard! Un coup à droite pour mieux revenir à gauche et transpercer les Bayonnais au centre du terrain. A la suite d'une action initiée sur une mêlée fermée conclue magistralement par Vincent Martin, les joueurs basques n'y ont vu que du feu. Les trois-quarts ciel et blanc ont d'abord mordu à l'appel de balle effectué vers l'extérieur par Mathieu Bastareaud, glissant vers la touche. Au lieu de servir le puissant bulldozer cristollien, Maxime Mermoz croise avec Vincent Martin venu de son aile. Ce dernier sert Delon Armitage se proposant à sa hauteur. Éparpillés à la manière de pièces de puzzle, les défenseurs ciel et blanc se font transpercer sur leur premier rideau. Au terme d'un magnifique une-deux, l'arrière anglais rend la pareille à Martin qui n'a plus qu'à plonger dans l'en-but. Imparable!

Mont-de-Marsan-Bordeaux-Bègles: 12-17. Jérôme PREVOT

A quoi détermine-t-on qu'une équipe mérite de gagner un match ? Au nombre d'essais ? Au nombre d'occasions ? Dans ce cas Bordeaux était bien l'équipe la plus forte samedi. Et pourtant, en se remémorant les temps forts du match, on se rend compte que tout ne s'est joué que sur une question de centimètres: Hugh Chalmers qui frôle la ligne de touche sur le premier essai alors que tout le stade le voit dehors (mais les images télévisées prouvent qu'il n'est pas sorti du terrain) ; puis à la dernière minute, le ballon qui rebondit du mauvais côté et Julien Rey qui aplatit avant Jean-Marc Mazzonetto après un coup de pied à suivre inattendu de Pic. Alors, c'est vrai, Mont-de-Marsan était bien derrière Bordeaux en terme strictement rugbystique, mais il lui a vraiment manqué un brin de réussite pour gagner son premier match. Ce ne sont pas de fausses excuses.

Montpellier-Grenoble: 23-6. Emilie DUDON

Il est des défaites aussi fondatrices que des victoires, et des victoires qui prennent des airs de défaites... Celle remportée par Montpellier face à Grenoble samedi est à placer dans la deuxième catégorie. Malgré leur large succès et quatre points supplémentaires au classement, ce n'était pas la mine des grands jours pour les Héraultais à la sortie des vestiaires. Pourquoi ? Parce qu'ils savaient bien qu'ils n'avaient pas forcé leur talent pour venir à bout des Isérois, et que le bonus offensif laissé en route pourrait avoir des conséquences au moment du décompte final. "On a trop voulu jouer à la baballe, déplorait le demi de mêlée Benoît Paillaugue en conférence de presse. On a fait des fautes de main, on a joué à l'envers et au final, on s'est fait peur." Les Montpelliérains, qui restaient sur trois victoires en Top 14, dont deux à l'extérieur, auraient-il péché par orgueil face au promu ? Oui, à en croire le flanker Alex Bias: "Psychologiquement, peut-être que nous avons pris les Grenoblois de haut". Alors quel sera l'état d'esprit de l'équipe au moment de recevoir Mont-de-Marsan jeudi, sachant qu'il s'agira encore d'un adversaire moins bon sur le papier ? "Il me tarde de voir la réaction des joueurs après ce signal d'alarme", soufflait l'entraîneur Mario Ledesma samedi soir. Nous aussi.

Agen-Castres: 14-22. Nicolas AUGOT 

Castres qui rit, Agen qui pleure, et au milieu Brice Dulin. Comme un symbole. Brillant pour son retour à Armandie avec notamment une percée plein champ en première période, son public de toujours a pu apprécier que l'enfant du pays continue de progresser. Mais surtout, les supporters agenais n'ont pu que regretter son départ. Car le maillot floqué du numéro 15 n'a pas trouvé de repreneur depuis son départ. Ben Blair, qui devait faire oublier Brice Dulin, ne jouera jamais à Armandie. Contraint de mettre un terme à sa carrière, le Néo-Zélandais a assisté impuissant à la défaite des "siens" depuis les tribunes. Silvère Tian, blessé en challenge européen, peine à trouver le rythme depuis le début du championnat. Enfin, Greg Goosen, parfois brouillon mais généreux depuis son arrivée comme joker médical, a dû quitter la pelouse sur une civière face à  Castres. Assommé par un coup de genou involontaire de Joe Tekori. Et Agen se gratte maintenant la tête pour savoir qui va être aligné à l'arrière pendant les prochaines semaines. Le président Alain Tingaud espère trouver une perle rare venue du Sud dans les prochains jours. Mais pendant ce temps là, Brice Dulin et Castres sont venus s'imposer à Armandie.

Perpignan-Racing: 17-13. Simon VALZER

C’était il y a un peu plus d’un an. Le 1er octobre 2011, à Wellington, le XV de France subissait la loi des Tonga pour son dernier match de poule du Mondial néo-zélandais. La défaite, déjà douloureuse, n’était qu’à demi atténuée par le fait que la France se qualifiait pour les quarts. Il y avait aussi cette image, particulièrement énervante pour tout bon supporter français et amateur de mêlée  Sona Taumalolo, le pilier gauche tonguien entré en cours de partie, hilare au moment d’affronter Luc Ducalcon en mêlée fermée dans les tous derniers instants. Cette image, la France du rugby ne l’a pas oubliée. Luc Ducalcon non plus. Samedi soir, le pilier du Racing a recroisé la route de son adversaire, qui a depuis quitté les Chiefs de Waikato pour intégrer les rangs catalans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Tricolore a pris sa revanche, mettant régulièrement le Tonguien en difficulté dans l’exercice de la mêlée fermée alors qu’il ne disposait pas de son habituel attelage Ghezal-Van der Merwe, à la différence du Tonguien qui s’appuya sur l’inévitable paire Charteris-Taofifenua. Certes, Taumalolo s’illustra en inscrivant un essai en bout de ligne. In fine, Taumalolo et l’Usap ont gagné, Ducalcon et le Racing ont perdu. Mais le pilier tricolore n’a pas tout perdu. Il a remporté le match de la mêlée fermée, "son" match. Et pense déjà au 22 mars 2013, date du match retour.

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