Brive atteint l’état d’alerte

Par Rugbyrama
  • Déception Brive - novembre 2010
    Déception Brive - novembre 2010
Publié le Mis à jour
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Lourdement battus à Montpellier (9-35), les Brivistes qui n’ont plus gagné en championnat depuis le 11 septembre, ont été surclassés pour la première fois cette saison. Dépassé par La Rochelle au classement, le CABCL est désormais 12e. Et les quatre semaines de trêve s’annoncent pénibles en Corrèze.

Les Brivistes ont mis beaucoup de temps à sortir des vestiaires jeudi. Et quand ils se sont enfin présentés devant la presse, les visages étaient marqués et les esprits secoués. "C’est l’abattement qui domine", assénait Fabrice Estebanez. "Il n’y a pas eu un mot dans le vestiaire, sauf de la part du président", ajoutait Alexis Palisson. Les vacances pendant la trêve internationale promettent d’être pesantes puisque pour la reprise le 4 décembre, les Corréziens vont affronter Agen, premier relégable revenu à seulement quatre points du CABCL. "On peut véritablement parler de course au maintien vu notre situation actuelle", ne cache pas Didier Casadéi, l’entraîneur des avants, même s’il n’oubliait pas une nouvelle fois de mentionner le calendrier défavorable de la première partie de saison. "Le maintien est le mot d’ordre aujourd’hui", clarifie pourtant Estebanez. Comment une équipe pointant dans les places européennes après son succès sur la pelouse du Stade français, lors de la 6e journée, a-t-elle pu se retrouver là ?

"Chacun veut passer pour le super héros"

"On s’était promis de nous racheter à Montpellier, explique Guillaume Ribes. Au lieu de cela, on reprend encore un coup sur la tête". Et celui-là risque de faire plus mal que les autres. Jusque-là, les Brivistes, certes trop inconstants et en manque de réalisme, pouvaient se vanter d’avoir toujours rivalisé. Cette fois, ils ont totalement sombré dans le deuxième acte… "Je n’arrive pas à comprendre comment on peut tenir le ballon et dominer pendant 40 minutes et s’effondrer de cette manière", s’interroge Estebanez. Jusqu’à la 32e minute et l’essai gag de Nagusa pour le MHR, le CABCL était paradoxalement devant au score et maîtrisait son sujet. "A chaque fois, c’est pareil, note Palisson. Nous commettons une petite erreur que personne ne rattrape et on tombe dans le précipice. On n’arrive pas à réagir".

D’où vient cette incapacité chronique à relever la tête quand Brive est victime d’une simple péripétie ? Comment trouver une explication au manque de maîtrise récurrent ? "C’est d’abord un problème mental. A un moment donné, chacun veut sauver la patrie et passer pour le super héros, moi le premier, mais on ne peut pas dribbler quinze types tout seul, assume Estebanez. De même, on ne peut pas défendre chacun de son côté. Tout le monde sort du système à un instant ou à un autre. On doit être l’équipe la plus pénalisée du Top 14. Chaque joueur fait sa faute idiote. Quand tu commences un match en partant avec quinze fautes contre toi, il est impossible de gagner à ce niveau". "On manque de patience, d’expérience", énumère Ribes. Et Brive, pour qui les autres résultats ont été largement défavorables lors de cette 12e journée, se retrouve à une piètre 12e place. "Je ne le vis pas bien, regrette Palisson. Je souffre avec mon club. Je n’ai pas envie de le faire descendre en Pro D2".

Remise en question… Et réorganisation ?

Que va-t-il se passer durant les quatre prochaines semaines ? Les Brivistes vont tenter de s’aérer l’esprit. Mais en coulisses, les choses devraient s’agiter quelque peu. Ainsi, si le staff composé d’Ugo Mola, l’entraîneur en chef et ses adjoints Christophe Laussucq et Didier Casadéi, ne serait pas menacé pour l’heure, il faut tout de même s’attendre à voir des évolutions dans l’organisation technique. Ce qui paraît évident, c’est que les entraîneurs corréziens vont muscler leur mode de fonctionnement et se montrer plus exigeants après la trêve. "Ce qui arrive n’est pas la faute des entraîneurs ou des dirigeants. Seuls les joueurs sont sur le terrain, indique Ribes. Quand on s’écroule, ils n’y sont pour rien"."Il faut se remobiliser et repartir de l’avant de façon unie pour la future réception d’Agen", espère Casadéi.

Des changements sont-ils aussi à attendre au niveau du plan du jeu qui se veut ambitieux depuis le début de saison ? "Avant de penser à envoyer du jeu, il faut avoir les ballons devant, continue Ribes. C’est peut-être aux avants de mieux faire le boulot. Enfin, si j’avais la solution…" Il ne finit pas sa phrase, ce qui en dit long sur l’impuissance des troupes brivistes actuellement. "Il va falloir revenir à des choses plus basiques, confirme Palisson. On pèche dans des secteurs qui nous paraissaient acquis ces dernières saisons". Aujourd’hui, l’état d’urgence est déclaré du côté de la Corrèze. Le club a un peu moins d’un mois pour trouver le déclic salvateur. Question de survie… "Depuis des semaines, on nous dit qu’il ne faut pas avoir de pression, résume Estebanez. Mais si on continue comme ça, on va droit dans le mur. Maintenant, la pression est là. Il y a deux solutions : soit on se remobilise et on s’en sort, soit… Non, je suis persuadé qu’on va s’en sortir".

Retrouvez ce vendredi dans Midi Olympique toutes les analyses et les réactions sur la rencontre entre Montpellier et Brive.

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