La vidéo à revoir

Par Rugbyrama
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L'arbitrage vidéo étendu, grande nouveauté de la saison, vient de vivre sa première journée. Une naissance pas si évidente que cela.

Moderne, résolument moderne. Le rugby professionnel français se veut un exemple dans les nouveautés techniques en inaugurant l'arbitrage vidéo sur l'intégralité des rencontres de Top 14 : 185 matchs et 185 arbitres vidéo. Leur rôle est de conforter l'arbitre de champ dans ses décisions sur deux points précis : lorsqu'il a un doute sur la validité d'un essai et pour sanctionner un geste déloyal.

Au Stade de France, M. Poite n'a pas hésité. Il a refusé de faire appel à la vidéo pour refuser un essai à Cudmore. Le Canadien a rampé, Poite en est certain, pour inscrire un essai qui aurait pu donner la victoire à Clermont. Y avait-il essai, le Clermontois a-t-il rampé ? La question n'est pas là, mais plutôt pourquoi l'arbitre a refusé l'aide de la vidéo. Le recours à la vidéo serait-il un signe de faiblesse ? "Il ne s'agit pas de juger ou déjuger l'arbitre de touche tempère René Hourquet, sa narration peut comporter des divergences avec l'avis du juge de champ. Dans ce cas là, il peut faire appel à la vidéo."

Autre exemple : A Montpellier, M. Matheu a fait confiance à son juge de touche pour sanctionner Sébastien Petit et lui infliger un carton jaune alors que le score était de 19-12. Petit aurait donné un coup de tête en entrant dans le regroupement. Là encore pas d'appel à la vidéo. Pourtant le ralenti de la télévision montre que le joueur n'a pas commis de faute, ne touchant aucun adversaire. Le score n'évoluant pas, la décision n'a pas eu d'influence sur l'issue de la rencontre. Ce qui n'empêche pas René Hourquet de dire que "l'arbitre aurait du appeler la vidéo. Cela fait partie des cas qui m'intéressent et sur lesquels je vais me pencher".

Une meilleure cohérence

Des exemples, qui pourraient être plus nombreux, symptomatiques du manque de coordination sur l'utilisation de cette nouveauté. "Les joueurs doivent se caler en ce début de championnat et le dispositif est identique pour les arbitres," note Hourquet. Après une seule journée, cela ressemble à la "vraie fausse bonne idée" et demande déjà à être repensée. "Il y a eu quelques divergences qui vont se caler. Il y a deux journées et après un intermède pour la Coupe d'Europe. Nous en profiterons pour réunir les gens pour une meilleure cohérence," précise le responsable fédéral de l'arbitrage.

La vidéo n'est pas une solution miracle, "nous ne devons pas compter sur la vidéo pour avoir un zéro défaut. La vidéo n'est qu'un avis," rappelle l'ancien arbitre international, ajoutant: "Si on fait appel tout le temps à la vidéo, on va refuser des essais valables." La référence à l'essai refusé par Joël Judge lors du match Angleterre - Nouvelle-Zélande de novembre dernier est évidente. Décidément, l'arbitrage fera encore partie du jeu comme le vent ou la pluie.

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