La réponse de Boyet

La semaine dernière, alors qu'il avait convoqué les joueurs pour une réunion de crise, Pierre Martinet avait rappelé à l'ordre ses joueurs. L'un d'eux avait, sans être nommé, particulièrement été visé, le président berjallien évoquant un grand joueur du club qui n'évoluait pas à son niveau. Tout le monde l'avait compris, Benjamin Boyet était montré du doigt. A raison il faut l'avouer, après un début de saison raté.

Alors dimanche contre Biarritz, l'ouvreur avait à coeur de prouver sa valeur. Et de remettre les pendules à l'heure. Il le fit, c'est le moins qu'on puisse dire. Auteur de la moitié des points de son équipe (17 sur 35), Benjamin Boyet a mené les siens vers une brillante victoire (35-15) face à des Basques pourtant très à l'aise à l'extérieur cette année.

Silence radio

Il s'est même payé le luxe d'un essai inscrit sur un exploit personnel, dès la 4e minute de jeu. Alors que le CSBJ menait déjà 7-0, il feintait la passe dans les 30 mètres basques, crochetait Brusque et effaçait N'Gwenya pour aplatir le deuxième essai isérois. Vitesse, audace et agilité, c'est bien le joueur appelé trois fois en équipe de France que Pierre-Rajon retrouvait. Certes, il eut un peu de déchet dans ses coups de pied (deux drops ratés notamment), mais il a parfaitement déplacé le jeu et occupé le camp biarrot grâce à sa précision.

Bref, à l'image de ses coéquipiers, Benjamin Boyet a réagi. Quand il le fallait. Il tient, comme son club, enfin son match référence cette saison. Mais loin de s'enorgueillir de cette performance que les entraîneurs tricolores n'auront sûrement pas manqué de noter, l'Isérois ne s'est pas étalé dans la presse à ce sujet. Il refuse de répondre aux journalistes depuis dimanche. Ce mutisme, en plus de son match excellent, c'est sa réponse à son président.