La journée en questions

A qui le derby du Tarn ?

A Albi ? Albi-Castres. 45 kilomètres. Castres, des décennies de Top 14, des titres aussi. Albi, un retour sur la pointe des pieds dans l'élite. C'était l'an dernier. Pour assurer une partie de son maintien, les Albigeois n'ont rien trouvé de mieux que de s'emparer des deux manches de ce derby. Du coup, les Tarnais de Castres ont soif de revanche. Les retours dans le groupe de joueurs comme Teulet, Vosloo ou encore Terrain ne sont pas innocents à ce titre. Ils étaient des deux défaites l'an dernier et peuvent incarner la soif de rébellion qui anime Castres après la raclée subie à Pierre-Antoine devant le Stade français il y a huit jours. Albi peut-il résister à l'envie et au rouleau castrais ? Oui ! Les scores de l'année passée en attestent : 16-13 et 19-12 pour le compte du SCA. Et puis il y a aussi les problèmes de présidence qui affecte le club des "Jaune et Noir". Mais les Albigeois peuvent aussi en tirer une certaine motivation.

Biarritz va-t-il renouer avec son public ?

"En voulant trop bien faire, on rate le dernier geste et on perd la sérénité." Voilà en substance, selon Jacques Delmas, l'entraîneur des avants du BO, une partie de l'explication au "phénomène Aguilera " qui frappe les joueurs du Biarritz olympique. Le match nul inaugural concédé devant Albi et la défaite face à Toulouse ont fortement atteint le capital confiance. A l'occasion de la venue du Stade français pour le choc de cette douzième journée, les Biarrots entendent mettre un terme au syndrome. Face à une équipe parisienne très solide, les Basques devront impérativement retrouver les vertus de la patience dont ils savent user en déplacement. Surtout, la réconciliation devra venir aussi des supporters qui devront pousser derrière les leurs. Après chaque succès en déplacement, ils sont nombreux à accueillir l'équipe des Rouge et Blanc à l'aéroport de Biarritz. Il faut maintenant suivre à Aguilera en se disant que Biarritz est bel et bien quatrième du Top 14. Tous les ingrédients semblent réunis pour le grand pardon.

Toulouse peut-il s'offrir Bourgoin ?

Le CSBJ a bien réagi après la lourde défaite concédée à Albi en dominant largement les demi-finalistes potentiels que sont les Biarrots. Mais quel visage auront les Berjalliens face à Toulouse ? Le leader haut-garonnais n'a chuté qu'une fois depuis le début de la saison. C'était face à Clermont, à Marcel-Michelin. C'est un nouveau voyage sans pression qui se présente aux Toulousains qui devraient aligner les internationaux et peut-être Elissalde. Armé ainsi, Toulouse ne craint rien ou pas grand-chose. Et c'est Bourgoin qui tremble. Surtout que Pierre-Rajon, forteresse longtemps invincible, est déjà tombé deux fois face à Clermont (même si il faut se rappeler de l'essai discutable de Zirakashvili) et devant le Stade français. S'il faut compter sur la solidarité berjallienne, les arguments toulousains (deux victoires sur les trois dernières visites) laissent à penser que oui, Toulouse peut s'offrir Bourgoin.

Montauban va-t-il retrouver une efficacité offensive ?

Les statistiques sont parfois effrayantes ! Midi Olympique fait un décompte peu reluisant pour l'attaque montalbanaise. Les chiffres parlent d'eux-mêmes avant la venue vendredi de Montpellier à Sapiac. Le MTG XV a l'espoir de mettre fin à une série de quatre défaites. Mais voilà avec 169 points au compteur, Montauban est l'une des plus mauvaises attaques du Top 14. Et depuis la trêve de Noël, la moyenne a chuté encore plus : depuis le coup d'envoi de 2008, l'attaque de Montauban "plafonne" à 11 points de moyenne par match. Pour ne pas quitter le ventre mou du Top 14 et craindre de lutter pour le maintien, Montauban n'a d'autre choix que de retrouver le chemin qui mène à l'en-but.

Brive va-t-il gagner son pari ?

En emmenant une équipe bis à Toulouse, les Corréziens ont avoué préparer les prochaines échéances. La première d'entre elles est ce voyage à Auch, qui "bouge encore " comme le souligne la presse quotidienne régionale. Brive a fait ses comptes. Le demi d'ouverture italien du CABCL et ancien auscitain, Luciano Orquera itou ! Bref, Brive a tout misé notamment sur le match à Auch. Après avoir gagné à Dax, les Corréziens espèrent faire tomber l'autre pensionnaire de la zone rouge, histoire de s'en éloigner. Un nouveau faux-pas plongerait en tout cas les protégés de Patrick Sébastien dans le doute, voire la crise. Le pari est donc osé. Mais la chance est une chose qui se provoque aussi, n'est-ce pas ?