Paroles à la puissance

Par Rugbyrama
  • Aurelien ROUGERIE - Yannick JAUZION - novembre 2010 - Entrainement France
    Aurelien ROUGERIE - Yannick JAUZION - novembre 2010 - Entrainement France
Publié le Mis à jour
Partager :

A eux deux, ils comptent 125 sélections avec l’équipe de France. Mais samedi face à l’Argentine, Yannick Jauzion et Aurélien Rougerie seront associés pour la première fois au centre, poste que le Clermontois n’occupe en club que depuis un an et demi. Ils se livrent sur leur association inédite.

Vous allez être associés pour la première fois au centre en équipe de France. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Yannick JAUZION : Il ne faut pas se poser mille questions. Le plus important reste le terrain et l’essentiel sera donc de bien communiquer durant le match.

Aurélien ROUGERIE : Chaque sélection est un plaisir, quel que soit le poste que j’occupe. Mais là, j’avoue que c’est excitant de relever ce challenge. Et puis à côté de Yannick, il n’y a aucun souci à se faire.

Même si vous n’avez jamais joué ensemble au centre, vous vous côtoyez depuis de longues années en sélection. Est-ce un avantage ?

Y.J. : Oui, car on s’apprécie et nous nous faisons confiance mutuellement. Surtout, nous connaissons chacun les qualités de l’autre. Le but sera de faire briller l’autre (sourires).

A.R. : C’est effectivement un point positif car je côtoie Yannick, et aussi Damien (titulaire à l’ouverture, NDLR) depuis longtemps. D’abord dans les confrontations entre Clermont, Toulouse et Biarritz et puis, nous avons aussi nos habitudes en équipe de France. C’est un repère supplémentaire pour moi, une base intéressante.

Avez-vous des craintes sur le secteur de la défense ?

Y.J. : C’est vrai que la défense reste le domaine le plus compliqué quand on crée une nouvelle association qui manque d’automatismes car nous avons tous nos habitudes en club et là, il faut toutefois trouver des repères communs.

On parle beaucoup de ce triangle d’attaque qui sera le plus lourd de l’histoire du XV de France…

Y.J. : La puissance est une chose mais il faut savoir l’utiliser de manière efficace.

A.R. : Tant mieux qu’on parle beaucoup de notre puissance. Du coup, nous sommes attendus uniquement sur ce secteur alors que nous avons d’autres qualités à faire valoir…

Yannick, que peut apporter Aurélien Rougerie en position de deuxième centre ?

Y.J. : Aurélien est un joueur puissant, athlétique et donc capable de mettre à mal le premier rideau défensif adverse. Mais c’est surtout un joueur complet. Il peut rentrer sa course pour franchir mais aussi jouer en débordement. Aurélien a l’habitude de jouer deuxième centre depuis maintenant un an et demi. Il s’est rapidement adapté à ce nouveau poste. Et si Vern Cotter l’a placé au centre, c’est qu’il sentait en lui les capacités pour s’y affirmer. Au final, c’est une très bonne idée.

Aurélien, vous inspirez-vous d’un joueur en particulier pour améliorer vos performances dans ce rôle que vous avez découvert il y a moins de deux ans ?

A.R. : Je me suis beaucoup inspiré des performances de Tony Marsh (ancien centre international, NDLR), que j’ai côtoyé à Clermont. Il excellait dans l’art du placement. Depuis un certain, je regarde des vidéos montages à Clermont sur ses prestations. J’effectue ce travail seul et il m’aide à progresser. Après, dorénavant, quand je regarde un match, j’observe davantage la circulation l’ensemble des joueurs, notamment sur les renversements de jeu. C’est la différence quand on joue centre, on est concerné par tous les déplacements. Quand on joue à l’aile, observer ceux des ailiers et des arrières suffit.

A titre individuel, quel sera votre rôle l’un par rapport à l’autre ?

Y.J. : Jouer debout serait l’idéal. Mais essayons d’abord de jouer de façon simple et efficace. Avec Damien Traille, notre but sera de ménager le maximum d’espaces pour Aurélien.

A.R. : Deuxième centre, c’est savoir faire jouer les autres. Tu dois créer le joint entre les premiers attaquants, à savoir l’ouvreur et le premier centre, et les derniers, ailiers et arrières. Avec le recul, il faut avoir une certaine maturité par rapport au poste d’ailier, car il faut accepter de ne pas faire la différence tout seul sur son adversaire direct mais se contenter de fixer et donner. Il y a deux ans, je n’étais peut-être pas encore prêt mais maintenant, faire une passe décisive me procure autant de plaisir que marquer un essai. Au-delà, il y a également plus de travail sans ballon pour créer des espaces à ses partenaires.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?