Les Boks revanchards

Pas de décalage horaire en Afrique en Sud et la machine pourtant millimétrée des Springboks s’est déréglée, la faute à de courageux italiens qui n’ont rien lâché jusqu'à la dernière seconde. Solides devant mais comme à l’accoutumée un peu brouillons derrière, les Azzurri ont rendu une copie largement honorable en enregistrant le plus faible écart entre une équipe italienne et l’Afrique du Sud. Les transalpins étaient sans doute motivés par le pari intenté par Nick Mallett à ses joueurs de se raser entièrement la tête en cas de défaite de moins de vingt points. Mis devant le fait accompli, le sélectionneur italien a assuré vouloir tenir sa promesse: "un pari est un pari donc tous ces cheveux gris vont disparaître", a-t-il-déclaré. La preuve sans doute que certains soucis ont été résolus côté Italien.

Un pack italien retrouvé

Plus sérieusement, le retour du capitaine emblématique Sergio Parisse a redonné de l’allant à tout pack et un supplément d’âme à cette Squadra Azzurra. Une image symbolise cette performance: une dernière mêlée italienne retrouvée qui emporte sur trois mètres comme une vague bleue son homologue sud-africaine. La presse italienne ne s’y est pas trompée et n’a pas tari d’éloges sur cette chevauchée fantastique, une provocation envers un pays qui voue un culte indéfectible aux hommes forts. Carlo Orlandi, l’entraîneur des avants italiens, en a rajouté une couche: "Leur pilier droit (Jannie du Plessis, N.D.L.R) n’a pas poussé droit une seule fois. C’est toujours plus facile d’être bon en mêlée quand vous êtes systématiquement en travers". Les Boks n’ont visiblement pas goûté avec la même saveur cette provocation et les joueurs de Nick Mallett, qui ont la ferme intention de ne pas prendre une valise, peuvent s’attendre au pire..

Les Boks prêts à bondir

Touchés dans leur orgueil et piqués au plus profond de leur fierté, les Sud-Africains entendent réagir en imposant un défi physique de grande envergure. En parlant d’envergure, Bakkies Botha, la poutre de la seconde ligne des Boks s’agite déjà dans les starting-blocks, prêt à remettre l’Italie à botte: "Je meurs d’envie d’être sur le terrain, je me battrai jusqu’à mon dernier souffle" s’impatiente-t-il tel un guerrier au coin du feu avant de partir au combat. Une fois n’est pas coutume, Peter De Villiers est même venu devant la presse effectuer son mea culpa en expliquant que l’approche du premier test n’avait pas été optimale: "J’ai fait des erreurs dans la préparation. Nous n’aurions pas peut être pas dû aller voir jouer les Bafana Bafana jeudi dernier. Habituellement, nous ne sortons jamais jusqu’à pas d’heure la semaine précédent un test match. J’ai sûrement aussi commis l’erreur de ne pas assez insister sur la motivation." Recadrage effectué et pour preuve, la séance d’entraînement de mardi matin a été des plus musclées avec les avants, un tour de chauffe viril en quelque sorte.

Expérimentée, la paire des BB, Botha-Bekker, qui remplace Matfield, aura donc pour mission première de caler une mêlée chahutée surtout en seconde période samedi dernier et de faire mentir les insinuations italiennes. Ils devront également faire des airs du Buffalo City Stadium d’East London un espace vert face aux deux pavillons bleus que sont Bortolami et Del Fava aidés de Parisse. Un air de revanche dans le combat soufflera donc entre les deux équipes. Les champions du monde veulent faire de ce test un warm-up avant de se rendre à Auckland affronter les All Blacks lors du Tri-Nations dans moins de quinze jours. Les Bafana-Bafana (nom donné aux footballeurs sud-africains N.D.L.R) éliminés, les joueurs de la nation arc-en-ciel promettent donc de faire gronder l’orage sur les espoirs italiens. La Squadra Azzurra est prévenue, ça va chauffer!