Hari veut le huit

Avec celui d'ailier, le poste de troisième ligne est l'un des plus soumis à la concurrence au sein du XV de France. Les guerriers s'appellent Bonnaire, Betsen, Dusautoir, Harinordoquy, Martin et Nyanga. Des profils complémentaires mais surtout qualitativement très homogène, qui ne devront leurs places pendant le Mondial qu'à leurs prestations pendant ces matchs de préparation. Pour le numéro 8, seuls Bonnaire et Harinordoquy sont en course.

Le futur Clermontois ayant manqué de puissance en Angleterre, le Basque a une sacrée carte à jouer à Marseille. "Dusautoir et Harinordoquy rentrent. On va voir comment ils se comportent, comment ils sont physiquement déjà. Les autres ont rendu une copie sans faille sur ce plan", commente sobrement le manager tricolore Jo Maso. Le Biarrot, lui, jouera le tout pour le tout : "J'ai envie de bien me sentir avant tout. Je sais qu'il y a cette concurrence. Bien sûr, je suis un compétiteur, j'ai envie de jouer, d'avoir de bonnes sensations, de voir si le travail que j'ai fait commence à payer, de voir comment je vais être sur le terrain, comment je vais réagir, physiquement, sur les impacts."

"Mieux qu'en 2003"

Titulaire en 2003, il se sent, paradoxalement, plus fort aujourd'hui. "Le jeu de l'équipe de France a évolué. Maintenant, la troisième ligne suit beaucoup plus le ballon. Je me sens beaucoup mieux dans ce jeu là, il y a plus de libertés et ça me plaît bien." Les qualités en touche d'Harinordoquy ne seront pas négligeables au Vélodrome, quand ce secteur a connu quelques peines à Twickenham le week-end dernier. "La touche se joue à pas grand chose, à des centièmes de seconde, sur un jump, sur une annonce. Il faut travailler dans le détail si on veut être performant. On l'a travaillée mais ce n'est jamais comme en match. Samedi, on a vu comment les Anglais défendaient alors on va s'adapter un peu mieux."

Sur la mêlée aussi l'ancien Palois est attendu. " Là aussi, on y travaille. A nous d'avoir une mêlée intelligente ." Ce poste de troisième ligne centre en tout cas est celui qu'il veut. "J'ai une grosse envie et je veux m'y imposer. Ça fait un moment que j'y travaille." Avec le XV de France comme avec Jacques Delmas au BO, qui lui fait notamment bosser son maniement de balle au pied, qui lui apprend à être "plus patient, à ne pas sortir la balle trop vite, à savoir prendre la pression en ramassant le ballon." Tous ces petits trucs qui font d'un bon numéro 8, un 8 indiscutable.