"L’Australie doit se concentrer sur les bases du jeu" pour Laurie Fisher, adjoint des Wallabies

Par Rugbyrama
  • Laurie Fisher.
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INTERNATIONAL - L’entraîneur adjoint des Wallabies nous a livré quelques réflexions sur sa conception du rugby avant le prochain test entre les Wallabies et l’équipe de France.

Appelé d’urgence l’été dernier au chevet d’une équipe des Wallabies meurtrie par la déroute enregistrée face aux Argentins (17 à 48), Laurie Fisher n’a pas mâché ses mots en arrivant dans le staff technique des Wallabies. Il faut dire que, avec son look un peu ringard (chevelure longue, barbichette blanche, bob vissé sur la tête et toujours en short long), le sorcier des Brumbies, il cumule plus de 24 ans d’expérience d’entraîneur au niveau professionnel, avec les Brumbies, Munster ou encore Gloucester. Il est donc bien placé pour donner son avis sur les carences actuelles des Wallabies.

Quel constat de départ faites-vous au sujet des Wallabies?

Nous avons analysé un clip du second test contre l’Argentine qui montre le niveau d’effort, les messages envoyés comme par exemple les mains sur les genoux, la vitesse de la ligne de défense. Les extérieurs des mauls et des rucks qui ne sont pas en place. De la paresse ! Après la vision de ce clip, je leur ai dit: Ce n’est pas possible, ça ne peut pas être les Wallabies. Si c’est le cas, ce n’est même pas la peine d’aller à la Coupe du Monde. Nous n’avons rien à montrer. Voilà mon constat de départ"

Pourtant, il nous a semblé que l’équipe avait bien évolué après la déroute argentine?

Malheureusement les Wallabies sont vite revenus à leurs travers habituels face aux All Blacks (défaite 14 à 40 à Auckland). On a eu un moment dans ce match qui est la parfaite illustration de ce qu’on a fait en Argentine. Donc, je l’ai montré aux joueurs en leur disant – les gars, ce que vous voyez là est inacceptable. Bien sûr, il est facile de trouver quelques mauvais moments car il y a eu aussi de bonnes choses. Mais au niveau du rugby international, il faut être bon pendant 80 minutes. Nous devons être plus forts en tant que groupe et être honnête avec chacun d’entre nous pour pouvoir produire le meilleur de nous-même."

Vous êtes connu pour vous concentrer sur les bases du jeu et votre discours en est le reflet, n’est-ce pas ?

C’est ma façon d’entraîner et je crois fondamentalement que la régularité dans les résultats et les performances proviennent de l’exécution des bases: la façon dont vous portez le ballon, votre jeu au sol, votre technique de déblayage, la qualité de vos plaquages, votre capacité à recevoir et passer le ballon. Si vous êtes capable de bien faire tous ces gestes, vous allez gagner en constance et vous aurez des moments d’exécution de ces gestes qui vous rendront irrésistibles. Mais la clef de cette constance est de bien faire les choses simples, les bases du jeu. Cela prend du temps d’inculquer une telle culture aux cinq franchises du Super Rugby. Nous avons répété ce message aux Brumbies depuis de longues années. Les Brumbies se sont bâtis sur les bases du jeu. C’est notre marque de fabrique et nous le faisons bien. Je crois que, quand il ne reste plus que 10 minutes à jouer dans un match de rugby, si vous exécutez les bases correctement, vous avez de grandes chances de l’emporter.

On parle beaucoup de l’indiscipline des Wallabies, comment pouvez-vous y remédier?

On a beaucoup commenté les problèmes de discipline dans notre jeu mais, encore une fois, je crois que la discipline vient dans la bonne exécution des bases. Si votre défense est bien en place et que vous ne traînez pas, vous ne serez pas pris en position de hors-jeu.

Comment voyez-vous cette tournée en Europe?

Pour moi, cette tournée va permettre de nous concentrer sur les bases du jeu. On en revient au niveau 0. Si l’on y parvient, l’équipe pourra ensuite vraiment progresser. C’est excitant pour moi qui n’a jamais participé à une tournée automnale avec l’équipe nationale. C’est un honneur et une chance immense.

Propos recueillis par Jacques BROQUET.

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