Hansen : "Parra, c'est le général"

Rugbyrama : Vous aurez trois frères Barrett sur la pelouse, au coup d'envoi samedi. Qu'ont-ils en commun ?

Steve Hansen : Leur soif de victoire. Ce sont tous les trois des compétiteurs purs, qui veulent gagner dans tous ce qu'ils entreprennent. J'aime ça.

Pourquoi avoir préféré titulariser Jordie Barrett à l'arrière plutôt que Ben Smith, qui débutera finalement à l'aile ?

S.H. : Nous avons pris en considération ses qualités aériennes. Dans ce registre, Ben Smith est également performant. Cette configuration avec Jordie à l'arrière nous permettait d'avoir sur le terrain les deux joueurs, de classe mondiale sous les ballons hauts.

Doit-on comprendre que le jeu aérien sera très utilisé face aux Français ou, à l'inverse, que vous craigniez qu'ils en multiplient l'usage ?

S.H. : Un peu des deux. Mais on ne pourra pas s'en contenter. Notre ligne directrice, c'est la profondeur et la variété de notre jeu. Nous voulons prendre des risques, parce que nous en serons récompensés.

Mathieu Bastareaud est un joueur au physique atypique. C'est une menace pour votre défense mais est-ce, aussi, une zone cible pour votre attaque, étant donnée sa lenteur ?

S.H. : (il rigole) Mathieu Bastareaud fait combien, 120kg ? Solide, hein ? Blague à part, je ne crois absolument pas qu'il soit un point faible de l'équipe de France. Au contraire. Déjà, je ne crois pas qu'il soit aussi lent qu'on veut bien le dire. Ensuite, les Français en ont fait un de leurs leaders. Leur capitaine, même, pour cette tournée, parce qu'il joue avec son cœur greffé sur le maillot et que cela peut être inspirant pour le reste de l'équipe.

C'est ce qui le rend dangereux. Ensuite, il y a évidemment ce physique... C'est un "big man", difficile à arrêter dès qu'il a eu assez d'espace pour se lancer. Dans ces cas là, il vaut mieux bien avoir échauffé les épaules. (rires)

Que savez-vous d'autre de cette équipe de France ?

S.H. : Ils ont choisi des piliers mobiles. De manière surprenante d'ailleurs, pour des garçons de ce gabarit. Ils ont remis de l'expérience dans l'entre-jeu en rappelant Parra. C'est le général, clairement. Il a de l'emprise sur la conduite du jeu et du match. Enfin, leurs trois-quarts ont toujours été performants et quand je regarde c eux qui vont jouer, je me dis que ça va continuer. Quand je vois leurs associations, j'y vois clairement beaucoup de joueurs taillés pour la course.

Comment contrer leur pressing défensif, très agressif ?

S.H. : Une rush défense, est-ce une révolution ? Très franchement, toutes les équipes du monde insistent aujourd'hui sur la vitesse de leur ligne défensive. De nord au sud, c'est la même chose. Ce qui rend la défense française intéressante et efficace, c'est qu'elle monte effectivement très vite mais que, ensuite, elle vous pousse vers l'extérieur. C'est ce qui les rend vraiment dangereux. Vous avez l'impression de les voir arriver droits sur vous, de face. En fait, leurs corps sont tournés vers l'extérieur, ce qui leur permet de couvrir plus d'espaces. Ils vous font miroiter de l'or à l'extérieur pour mieux vous y enfermer. Pour y répondre, il vous faut être intelligent dans vos choix.