L'Ecosse pour confirmer

Dans un contexte particulièrement morose, entre des clubs moribonds et une fédération au bord du dépôt de bilan, l'équipe nationale a apporté l'an dernier une éclaircie dans la grisaille du rugby écossais. Alors qu'on l'imaginait au fond du gouffre, le XV du Chardon a brusquement relevé la tête. Ce fut notamment le cas lors du Tournoi des 6 Nations, achevé avec trois victoires en cinq matchs, dont une, complètement inattendu, contre la France.

Le mois de novembre n'est pas venu ébranler cette impression de renouveau, malgré une lourde défaite à Murrayfield contre l'Australie (15-44). Avant de s'écrouler sur la fin, les Ecossais avaient rivalisé avec les Wallabies. Au-delà des résultats, ils ont retrouvé une cohérence dans leur jeu, notamment dans la conquête. "Après le tournoi de l'an dernier, nous savions que nous devions progresser en mêlée et en touche. Nous avons fait de réels progrès dans ces secteurs", note Hadden, l'homme du renouveau.

Hadden optimiste

Pourtant, à l'heure d'aborder ce nouveau Tournoi, l'Ecosse n'a toujours pas la cote. Pourquoi? D'abord parce que, intrinsèquement, elle reste un cran en-dessous d'une équipe de France ou d'un XV d'Irlande à son meilleur niveau. Ensuite parce Hadden se trouve privé de plusieurs cadres, à commencer par son emblématique capitaine, Jason White, out pour la saison. Blair, Hogg ou Webster sont également sur le flanc. Or l'Ecosse ne dispose pas d'un réservoir inépuisable. Sur la durée du Tournoi, ces absences risquent de s'avérer préjudiciables.

Préférant surfer sur la vague des derniers mois, Frank Hadden veut toutefois rester optimiste. Pour lui, son équipe est dans le vrai. "L'Ecosse est à l'aube d'une période de réussite. Nous nous sommes fixés des objectifs et jusqu'à présent, nous avons été globalement dans les temps", estime-t-il. Un avis partagé par son ailier Chris Paterson, promu capitaine: "Nous sommes conscients qu'il y a une attente accrue autour de nous, en raison de nos bons résultats la saison dernière. Mais nous sommes prêts à assumer. Les derniers entrainements ont été très positifs."

Pour ne pas retomber dans la hiérarchie, l'Ecosse comptera sur sa jeune garde, qui doit confirmer ses belles promesses, à l'image du talonneur Ross Ford, ou du troisième ligne John Beattie. L'objectif avoué est clair: un Tournoi à trois victiores, comme l'an dernier. Sachant que la bande à Paterson doit se déplacer en Angleterre (où elle n'a plus gagné depuis 1983) puis en France (deux victoires à Paris depuis 1970...), elle devra se montrer intraitable à Murrayfield. Bonne nouvelle, la billetterie semble mieux fonctionner que les années précédentes. Une autre preuve du renouveau écossais...

LE JOUEUR A SUIVRE: Sean Lamont

L'ancien ailier de Glasgow a pris une toute autre dimension ces deux dernières saisons sous le maillot de Northampton. Aujourd'hui, il fait partie des joueurs incontournables au sein de la sélection écossaise, un de ceux sur lequel Frank Hadden peut s'appuyer en toute circonstance. D'une grande régularité, il passe rarement au travers. Il avait fait très mal au XV de France l'an dernier en marquant deux essais à Murrayfield...