L'USAP à toute épreuve

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PROD2- Les Catalans se sont adjugés le derby à Béziers (14-19), prenant au passage une revanche sur le match aller tout en démontrant une profondeur d'effectif évidente. Irrésistibles en terme de possession, les troupes de Patrick Arlettaz ont construit ce succès avec panache, avec un groupe élargi, s'ouvrant des perspectives alléchantes pour la suite.

Si les Usapistes avaient choisi l'option de procéder à un turn-over pour ce court déplacement en terre Héraultaise, c'était aussi une façon d'impliquer le plus grand monde dans le sprint final sans occulter un derby toujours aussi passionné. Karl Chateau, le troisième ligne Catalan l'affirme :"On pouvait peut-être faire rire avec cette composition, des jeunes qui n'avaient pas trop jouer et d'autres confirmés en manque de temps de jeu. Face à Béziers qui allait nous proposer de l'agressivité. Au final, on ne s'est jamais échappé, j'ai vu un groupe solide, l'USAP ce n'est pas que 25 joueurs, c'est 35 voire 40 mecs prêts à défendre le maillot." Et bousculer certaines idées reçues.

Pourtant l'entame fut clairement à l'avantage des locaux, auteurs de deux essais d'envergure. Malgré ce retard à l'allumage (14-3, 20 ème), Perpignan a su trouver les ressources pour maîtriser les débats avec autorité. Maxime Espeut, l'ailier Biterrois (6 essais cette saison) raconte :"Sur 80 minutes, on attaque surtout que les 20 premières. On a été courageux défensivement par la suite mais nous nous sommes usés à force car en face ils déplaçaient le jeu en permanence, et nous finissons par céder." Un sentiment partagé par l'entraîneur Patrick Arlettaz : "Je crois qu'on a montré d'autres facettes de notre jeu, en conquête, dans la construction. Pour tout vous dire, on avait décidé de moins jouer que d'habitude. Et vous avez vu qu'ils ne m'écoutaient pas tout le temps". Avec des séquences interminables infligées aux Biterrois.

Arlettaz : "Je me suis rangé à leur enthousiasme"

Sans jamais céder à la panique donc, Perpignan amplifie un certain statut. Après avoir tremblé face à Biarritz auparavant, les Sang et Or montrent des signes de maturité. Où le système de jeu est assimilé par tous, interchangeable selon le porteur du maillot. Une identité de jeu en quelque sorte qui s'affirme. Patrick Arlettaz poursuit :"Quand la pause survient, je leur ai dit qu'ils avaient raison. Je me suis rangé à leur enthousiasme. Ce n'est plus qu'une question de système, et cela représente une immense fierté." Surtout que l'USAP a littéralement survolé cette confrontation en terme d'occupation, campant irrémédiablement dans le camp de l'ASBH en seconde période.

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Victoire capitale pour l'@usap_officiel ! ✅ Avec ce succès les Catalans sont assurés de disputer les demi-finales ! ?? Un magnifique cadeau offert à tous leurs supporters en cette journée des #eFanDays ! ?? pic.twitter.com/SOVyk8t0Ep

— Rugby PRO D2 (@rugbyprod2) April 15, 2021

De l'intérieur, les Catalans valident cette attitude, celle de ne jamais renoncer même quand les vents sont contraires. Karl Chateau s'explique :"Bien sûr qu'en début de rencontre, après notre entame ratée il y avait un risque qu'on se délite. De les laisser avancer et nous marcher dessus. Puis on a voulu proposer ce qu'on savait faire de mieux, à savoir jouer." De quoi asphyxier des Biterrois généreux en défense mais qui commençaient par vaciller : "On a vu qu'à la demi heure de jeu, c'était plus dur pour eux, que physiquement c'était moins évident. Notre chance on l'a saisi à ce moment là." Et l'application générale fera le reste avec un contenu de qualité.

Béziers faillit en touche

Du côté de l'ASBH, si on ne peut enlever la bonne volonté affichée, il y a un secteur qui n'est pas passé inaperçu. L'alignement Biterrois a vécu un calvaire, pas moins de 10 lancers perdus durant ce duel, où la touche a affiché des carences marquantes. Pierre Caillet entraîneur des avants le concède : "Nous n'avons eu aucun ballon pratiquement. C'est trop peu ce soir, et nous avons failli. Perpignan nous a confisqué le ballon, et dans ce sport tu peux mettre autant de vaillance que tu veux, si tu n'as pas de possession, tu n'existes pas." Un constat accablant où Béziers n'a jamais sur inverser une tendance face à une lecture de jeu catalane efficiente. Une sixième défaite à domicile cette saison pour les locaux au passage.

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— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) April 15, 2021

L'USAP valide ainsi son ticket pour les demi-finales, une réussite que le coach Arlettaz a voulu préciser : "Hier soir, les garçons ont montré qu'ils s'appropriaient plein de choses. On reste sur une longue série de matchs en étant invaincus (NDLR, aucune défaite depuis le 30 Janvier à Montauban). Des mecs hors-groupe étaient présents, ont encouragé du début à la fin. Ce sont des signes fort et nous validons notre qualification." Au détriment de Béziers, englué dans le ventre mou, n'ayant plus rien à jouer si ce n'est un éventuel rebond pour la suite, Pierre Caillet rajoute : "On va chercher des solutions pour basculer dans un autre derby qui ne sera pas évident à Carcassonne." En parlant de derby, Patrick Arlettaz qui aura le mot malicieux de la conclusion : "On s'aime et on se haït avec Béziers. Nous avons tellement des cultures similaires finalement." Qu'on se le dise, ces Catalans sont vraiment à toute épreuve.

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