Béziers-Nevers, récit d'un match totalement fou

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    Béziers-Nevers, récit d'un match totalement fou
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PRO D2 - Des essais superbes, des cartons en pagaille, une "remontada" et un scénario rocambolesque jusqu'après le coup de sifflet final : ce vendredi à Raoul-Barrière, Béziers et Nevers ont déjà offert le match de l'année en Pro D2.

A la quarantième minute, quand retentissait la sirène indiquant la fin de la première période, Béziers semblait se diriger vers une victoire facile, chez lui, face à Nevers et au terme de sa mi-temps la plus aboutie de la saison : une domination de tous les instants et dans tous les secteurs, un rugby offensif et dynamique et déjà trois essais à la clé, tous superbes. Avec une large avance au tableau d'affichage (22-3) rien ne semblait pouvoir arrêter l'ASBH, face à un Nevers dépassé.

Rien ? Ce serait insulter l'avenir. La suite bascula dans l'exceptionnel.

Triple-peine avant la pause pour l'ASBH

Sur une ultime mêlée avant le retour aux vestiaires, Nevers obtenait une pénalité dans le camp héraultais et, déjà loin au score, choisissait d'aller en touche plutôt que dans la tenter. Bien lui en prenait. Sur un groupe-pénétrant diablement bien constitué, les Neversois emportaient le pack biterrois et filaient dans l'en-but. Leur gain fut finalement triple : pour avoir tenté d'écrouler le maul à l'approche de sa ligne, le deuxième ligne de Béziers Jonathan Best écopait d'un carton jaune. Pour cette même faute, l'arbitre M. Millotte indiquait également un essai de pénalité, sécurisant du même coup les deux points de la transformation à l'Uson. Enfin, sur une échauffourée qui éclata sur cette même action, le talonneur remplaçant Marco Pinto Ferrer (entré en jeu tôt dans le match en remplacement de Dorian Marco Pena, blessé) écopait lui aussi d'un carton jaune, pour une brutalité.

Triple-peine pour l'ASBH, sur une seule action. Et Nevers, si mal embarqué, retrouvait ici de quoi espérer : il débuterait la seconde période avec "seulement" douze points de retard (22-10) et une double supériorité numérique.

Nevers, une deuxième mi-temps de feu

Un tel scénario relançait effectivement l'espoir côté neversois. "Pour l'instant, on est pris dans tous les secteurs. Je pense qu'on va prendre une bonne soufflante dans les vestiaires. On espère que cet essai va nous réveiller" lâchait Kylian Jaminet (arrière de Nevers) au micro de Canal +, à la pause.

Effectivement, ce fait de jeu les a sacrément relancés. Une deuxième mi-temps de feu, deux essais superbes dont le premier de Derrieux pendant la supériorité numérique, une domination sans faille des avants de la Nièvre, notamment sur groupés pénétrants où il ont mis au supplice leurs adversaires. Résultat : un 20-3 infligé en seconde période à l'ASBH. Et une dernière action abordée avec l'avantage au score (30-25).

Une fin de match sous haute tension

La dernière action a surpassé le scénario d'une rencontre déjà superbe. Béziers, qui bénéficiait d'une ultime pénalité à une minute de la sirène, allait en touche et trouvait un lancer à 5m de l'en-but de l'Uson. S'en suivait un bras de fer épique, une multiplication de pick and go lors desquels les Biterrois pensaient franchir à plusieurs reprises la ligne d'en-but adverse, finalement refoulés in extremis par une défense héroïque des hommes de Péméja. Avant cet ultime effort : sur un énième ballon relevé au ras, le pilier droit remplaçant Nicolas Lemaire finissait enfin sa charge dans l'en-but. Essai ou pas essai ? Au milieu des cris des joueurs, l'arbitre M. Millotte demandait la vidéo

"Je ne perçois rien. J'ai l’impression que le ballon est rentré dans l'en-but mais je ne perçois pas le toucher à terre. Notre décision terrain, c'est "pas essai". Mais y'a-t-il une image qui montre si le ballon a été aplati ?" Retour vidéo formel. "Sur les angles proposés, je ne vois pas de ballon aplati. Donc pas essai. Le temps est terminé. Le ballon était dans l'en-but, nous serions donc repartis sur une mêlée. C'est donc la fin du match." Victoire 30-25 sur la pelouse de Béziers : les Neversois pouvaient exulter.

Et Raisuqe a craqué...

Au moment d'expliciter sa décision aux 30 acteurs présents sur la pelouse, M. Millotte était déjà encerclé de joueurs. Dans la crainte pour les Biterrois, dans l'enthousiasme pour les Neversois. Parmi eux, l'ailier Fidjien Josaia Raisuqe, particulièrement impatient et qui trépignait autour de l'arbitre. Au moment du coup de sifflet final, scène irréelle : hilare, Raisuqe soulevait M. Millotte pour le porter en "triomphe". Instant humour ou crime de lèse-majesté ? Raisuqe écopa immédiatement d'un carton rouge. "C'est inadmissible. Il sera puni par la commission de discipline et c'est tout à fait normal. Je vais aussi m'occuper de lui. Ça, je ne peux pas l'accepter. Je peux vous dire que cela va très, très mal se passer" commentait, à chaud, son entraîneur Xavier Péméja.

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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) January 8, 2021
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