Laïrle : "Usap-Mont-de-Marsan devrait être la demie la plus équilibrée"

  • Julien Laïrle - Soyaux Angoulême
    Julien Laïrle - Soyaux Angoulême
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Le jeune manager de Soyaux-Angoulême, maintenu pour sa deuxième saison en Pro D2, analyse les deux demi-finales du week-end, parle des hommes à suivre et donne sa tendance en vue de la finale. Analyse.

Rugbyrama : A quel point Perpignan, le numéro 1 de la saison, part-il avec un ascendant sur Mont-de-Marsan ?

Julien Laïrle : Le rapport de forces me paraît assez équilibré. C'est dur de départager ces deux équipes. Ce qui est intéressant, c'est que ce sont deux styles qui vont s'opposer. L'Usap va essayer de prendre le dessus par sa vitesse. C'est une équipe qui a la faculté de rapidement déplacer le ballon et de déborder son adversaire. Mont-de-Marsan s'appuie davantage sur une conquête très dominatrice autour de sa mêlée et des ballons portées, ce que n'aime que modérément Perpignan. Par la suite, elle sait exploiter les ballons perdus et possède un bon jeu au pied de pression. C'est une partie indécise même si la logique voudrait que l'Usap l'emporte. Disons que c'est du 51-49.

Le barrage de Mont-de-Marsan face à Béziers, équipe réputée joueuse comme Perpignan, peut-il servir d'indication en vue de cette demi-finale à Aimé-Giral ?

J.L. : Oui, dans un sens, les Landais ont fait le match parfait en parvenant à contenir les Biterrois grâce à leur défense inversée, en retardant les soutiens et en contestant les ballons. Malafosse et Tastet sont tout particulièrement précieux dans ces secteurs. Ils peuvent être injouables en la matière. Il faut s'attendre à ce qu'ils fassent la guerre dans les rucks dimanche.

Qui est le mieux doté au plan des individualités ?

J.L. : Si l'on s'en tient aux qualités intrinsèques des joueurs, c'est l'Usap. Du 1 au 15, c'est proche du Top 14 aux niveaux de la densité, de la vitesse et des dispositions athlétiques. Mais à côté de ça, ils peuvent être pris sur le combat comme à Massy où ils étaient venus chercher des points et avaient été dominés dans le jeu au sol.

L'autre demi-finale s'annonce-t-elle aussi équilibrée ?

J.L. : Je serais moins partagé sur le sujet. Les Montalbanais, même s'ils ont connu une baisse de régime, me paraissent être complets : leur conquête est très performante, leur défense est très bonne, ils arrivent à bien animer et ont des individualités pour faire la différence. Je ne sais pas si Grenoble a la capacité de prendre le dessus sur Montauban dans autant de domaines. En plus, il y a le contexte de Sapiac qui constitue un gros avantage pour l'USM. Peut-être encore plus que le stade Aimé-Giral. Les Sapiacains sont habitués à se mobiliser pour du Pro D2 et vont pousser derrière les leurs.

A vos yeux, Montauban est donc l'équipe qui possède le plus de chances d'accéder à la finale ?

J.L. : Je vois plus facilement passer Montauban de par ses capacités de maîtrise et de gestion. Je décèle un peu plus de fragilité chez les Perpignanais et les Montois. Si je devais miser, ce serait sur une finale Usap-Montauban. Mais une surprise n'est pas à exclure.

Si cela se confirmait, donneriez-vous un avantage aux Tarn-et-Garonnais ?

J.L. : Ce n'engage que moi mais, sur la durée et si l'on excepte quelques matchs où il a bafouillé son rugby, j'ai été impressionné par Montauban, par sa densité, sa vélocité et sa maîtrise. Darbo et Swanepoel parviennent notamment très bien à réguler le jeu aussi. Mais avec les beaux jours, l'Usap va voir ses points forts mis en valeur. Ce ne sera pas le Perpignan de janvier que l'on verra à mon avis.

Quels sont pour vous les hommes à suivre, ceux qui ont survolé la saison ?

J.L. : Il y a deux types de joueurs. Sur le talent, je dirais Jérôme Bosviel, par sa capacité à marquer les points mais aussi à à s'illustrer dans le jeu, aussi bien à l'ouverture qu'à l'arrière. Sinon, sur la capacité à faire la différence, je dirais Lemalu de Perpignan à égalité avec Engelbrecht de Montauban. Ce sont deux éléments qui par leur technique ou leur impact sont capables de dominer plusieurs joueurs pour mettre leurs partenaires en position idéale.

Revenons maintenant sur la saison de votre club, Soyaux-Angoulême. Quel bilan en tirez-vous ?

J.L. : Il est hyper positif. L'équipe a accédé à son maintien pour sa deuxième année en Pro D2. Vu nos moyens, c'est une très bonne chose. Tout le monde aurait payé pour ça en début de saison. A l'inverse de l'année passée, il n'y a pas eu de passage où nous avons intégré le haut du tableau mais c'était plus régulier. Je ne regrette que la fin de saison. L'équipe a un peu levé le pied et a terminé treizième alors qu'elle aurait pu être dans les dix.

Comment se prépare le prochain exercice ?

J.L. : L'avenir est vraiment intéressant. Le club va être doté d'un nouveau stade avec 2000 places supplémentaires et il y aura de nouvelles infrastructures pour la musculation, les bureaux... Cette avancée va enclencher une dynamique positive pour tout le monde. Ca montre que Soyaux-Angoulême progresse et cela coïncide avec un budget plus conséquent. Ca se ressent sur notre recrutement.

Où en est justement votre recrutement ?

J.L. : Il avance bien. Le club vient de finaliser l'arrivée du pilier de Worcester Biyi Alo. Mehdi Boundjema, arrivé en cours de saison, a prolongé son contrat. Paul Belzons de Narbonne et Dylan Hayes de Grenoble renforceront notre troisième ligne. Sakiusa Bureitakiyaca, bon finisseur, arrive de Dax à l'aile tout comme Pierre Lafitte, meilleur marqueur de Fédérale 1. Il nous reste deux deuxième ligne et un ouvreur à recruter.

A 33 ans, vous êtes encore le plus jeune manager du rugby pro mais en êtes déjà à votre cinquième saison...

J.L. : Je poursuis mon apprentissage. J'ai commencé à 19 ans comme analyste vidéo du Stade toulousain, avant de partir à Colomiers et Périgueux. J'ai eu la chance de vivre deux Coupes du monde des moins de 20 ans aux côtés de Philippe Sella notamment. Tout cela a contribué à enrichir mon vécu. Je suis arrivé à Soyaux-Angoulême en Fédérale 2 et, année après année, nous avançons dans notre projet. Je suis très content de la saison qui vient de se finir tout particulièrement.

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