Un nouveau chapitre s'ouvre à Bayonne

Ce n’est pas une histoire qui se termine mais plutôt un nouveau chapitre qui s’ouvre. La formule est de Laurent Irazusta, président de l’Aviron Bayonnais Omnisports et fut prononcée avant le vote négatif à la fusion des amateurs du rugby bayonnais vendredi soir. Ce nouveau chapitre de l’histoire de l’Aviron s'est ouvert ce samedi matin par la démission de Manuel Mérin et le retour aux affaires de Francis Salagoity qui a été désigné président de l’Aviron Bayonnais à l’unanimité par le conseil de surveillance de la SASP.

Un climat de forte instabilité

AB Lagunak, société principale actionnaire du club et promoteur de la fusion avortée, n’a pas souhaité mettre un de ses 21 hommes à la tête du club jugeant ne pas avoir trouvé en son sein de personne ayant suffisamment de disponibilités et d’expérience pour succéder à Manu Mérin. Francis Salagoity a effectivement le profil du poste. Il prit la présidence du club en 1999 et fit basculer l’Aviron Bayonnais vers la professionnalisation. Sous son mandat, le club monta en Top 16 en 2004 (devenu depuis Top 14).

Il fit ensuite les frais d’une crise de croissance qui voyait Alain Afflelou arriver comme grand argentier du club. En 2011, Francis Salagoity fut poussé vers la sortie au profit de Michel Cacouault soutenu par le lunetier. Depuis, l’Aviron Bayonnais a connu une succession de présidents avec Alain Afflelou, Philippe Neys et Manuel Mérin faisant évoluer le club dans un climat de forte instabilité. Fruit de ces 12 ans à la tête du club, Francis Salagoity n’est pas un inconnu des instances dirigeantes de la FFR comme de la LNR. Il arrive précédé d’une réputation de professionnel de gestion en tant que greffier du tribunal de commerce de Bayonne, mais surtout après avoir tenu les comptes de l’Aviron Bayonnais avec grande rigueur. Nul doute que la DNACG verra d’un bon œil ce retour dans le club bayonnais.

Salagoïty doit rencontrer Noriega

Le rendez-vous auprès de l’organe de gestion du rugby professionnel sera l’un des premiers du nouveau président. Ce samedi, à la sortie du Conseil de Surveillance, Francis Salagoity n’a pas souhaité s’étendre sur la situation comptable d’un club à laquelle il n’a pas eu accès dans le détail. On doit faire un point sur la situation, faire un audit. Il y a deux problèmes urgents à régler: se présenter devant la DNACG et monter une équipe. On a peu de temps, il faut redémarrer très vite, a-t-il indiqué.

Sur le plan sportif, Francis Salagoity doit rapidement rencontrer et faire la connaissance de Patricio Noriega. Il doit également régler au plus vite les situations des joueurs comme Rokocoko, Rouet, Fernandez, Iguiniz, Chisholm, Monribot qui souhaitaient poursuivre l’aventure au Pays basque en cas de fusion. De cela dépendra le recrutement pour compléter l’effectif. Francis Salagoity a d’ores et déjà convoqué un nouveau Conseil de Surveillance de la SASP Aviron Bayonnais Rugby Pro vendredi prochain, lors duquel seront validées les premières décisions stratégiques.

Trouver un objectif commun

Sur le long terme, Francis Salagoity aura un autre dossier à gérer. Celui plus délicat de rassembler les forces vives du club, qu’elles soient économiques comme humaines. L’histoire de la fusion a exacerbé les clivages au sein du club, de la ville, et de la région. Des tensions internes qui s’affichent en public comme cette phrase du communiqué de presse de la société AB Lagunak indiquant une nomination de Francis Salagoity faite "sous la pression de la Mairie de Bayonne et en accord avec les membres d’AB Lagunak". Une société AB Lagunak qui réaffirme également son soutien "à tout projet qui défendra la création d’une et une seule entité professionnelle de rugby au Pays basque". Lorsque ces dissensions seront réglées, que tous trouveront un objectif commun,  l’Aviron Bayonnais pourra alors ouvrir un nouveau chapitre de son histoire.