L'été pour digérer

Dans le vestiaire parisien, les yeux sont encore plus rouges que les visages marqués par la chaleur et la guerre menée pendant ces 100 minutes de finale. Les joueurs du Racing savent qu'ils raté le coche le coche. D'un rien. D'une transformation manquée des 15 mètres en face par Jonathan Wisniewski à la 73e notamment. Le jeune buteur, complètement abattu, ne se cherche pas d'excuse : "La transformation était trop importante pour être manquée..." Personne ne lui jette la pierre pour autant. "C'est peut-être le poteau qui renvoie la balle, certes, mais avant cela, nous entrons deux fois dans l'en-but et nous ne marquons pas, relève l'entraîneur Philippe Benetton. Mont-de-Marsan a mieux géré le jeu. Il a été plus courageux aussi. C'est une très belle équipe, très complète." Jonathan Wisniewski enfonce le clou toutefois : "On ne peut pas se permettre de prendre quatre essais en finale. Ça doit se jouer à des détails. Le début de match était pourtant idéal, comme en demie contre La Rochelle. Mais nous sommes retombés dans nos travers. Nous savions ce qu'il ne fallait pas faire, et nous l'avons refait."

"Nous monterons directement la saison prochaine."

Tout le monde l'a vu, c'est au coeur que Mont-de-Marsan l'a emporté. C'est là que s'est faite la différence. Et c'est dur à accepter. David Auradou paraît un peu amer dans Sud Ouest : "Nous avons vu ce soir que gagner n'est pas une question de budget mais une question d'envie." Son coach, Simon Mannix, confirme : "On ne méritait pas. Il faut accepter la défaite et l'assumer , avoue l'autre coach, Simon Mannix. Mont-de-Marsan a joué avec tout son coeur."

En attendant, ce sont le plan, les espoirs et les investissements de toute une saison qui sont tombés à l'eau sous le soleil limougeaud. Le président Jacky Lorenzetti en est conscient. Mais il refuse de céder au marasme ambiant. Toulon n'avait-il pas raté le coche de la même façon la saison dernière ? "Nous monterons directement la saison prochaine, s'aventure-t-il déjà à annoncer Mais il faudra être plus solidaires qu'aujourd'hui." Les Racingmen, qui ont payé leur manque de cohésion d'une finale et d'une place en Top 14, ne sont pas prêts de l'oublier.