Boudjellal : "L'équipe à battre"

Par Rugbyrama
  • Mourad Boudjellal en 2007
    Mourad Boudjellal en 2007
Publié le Mis à jour
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Une semaine après la prise de fonctions de Tana Umaga à la tête du RCT et un an après son arrivée dans le monde du rugby, le président toulonnais Mourad Boudjellal fait le point.

Comment se sont passés ces premiers jours avec Tana Umaga ?

Mourad Boudjellal.- C'est très surprenant. Tana Umaga est un vrai entraîneur de Pro D2. Le voir porter les packs d'eau pour ses joueurs le prouve. Je ne suis pas sûr que beaucoup d'autres entraîneurs le fassent.

N'était-ce pas un pari risqué que de le nommer entraîneur alors qu'il n'a pas la moindre expérience à ce poste ?

M.B.- Pour être entraîneur, il faut être charismatique. Et Tana ne manque pas de charisme. Les meilleurs praticiens ne sont pas toujours les meilleurs théoriciens, c'est vrai, mais comme le disait Michel Audiart : "Un imbécile qui avance va toujours plus loin qu'un intellectuel qui reste assis". Ce n'est pas parce qu'on est un bon joueur qu'on sera un mauvais entraîneur d'ailleurs. Tana est quelqu'un qui écoute beaucoup, il a passé sa vie à emmagasiner un savoir qu'il veut nous restituer.

Le Pro D2 sera très relevé la saison prochaine. Comment l'appréhendez-vous ?

M.B.- Nous serons l'équipe à battre, parce que nous faisons rêver. Nous jouerons des matchs de Coupe de France chaque week-end, dans des stades pleins à chaque fois. Si on avait dit aux supporters d'Aurillac qu'ils verraient jouer Matfield, Gregan et Mehrtens, ils ne l'auraient pas cru. En plus, les joueurs d'en face feront le match de leur vie à contre nous. Ils auront un double objectif : se montrer et battre Toulon. Alors oui, ce sera une saison difficile.

Qu'en attendez-vous ?

M.B.- J'essaie de ne pas y penser pour le moment ! D'autant qu'il nous manquera neuf joueurs pour les premières journées. Aujourd'hui, les seize présidents disent la même chose : la préparation se passe bien, le staff est meilleur que l'an dernier, l'équipe donne le maximum... C'est difficile de sortir de ces banalités. Il y a quelques inconnues, autour du fait que nous sommes une équipe attendue ou des blessures, mais je pense que nous devrions avoir quelques joies l'an prochain.

Vous faites partie des favoris pour la montée. Ne pas l'avoir atteint l'an dernier est-il un échec pour vous ?

M.B.- Bien sûr. Mais c'était un échec programmé parce qu'il n'y avait pas les ingrédients nécessaires pour monter. Il y a eu un manque de méthodes, un recrutement déséquilibré, un manque d'entente interne... Ce n'est pas l'équipe que j'avais recrutée qui a joué. Moi j'avais recruté Delaigue à l'ouverture par exemple mais nous n'avons pas réussi à le faire jouer à son meilleur niveau. Il y a plein de joueurs dont je n'ai vu le nom apparaître que sur les feuilles de paye...

On vous sent amer par rapport à votre première année dans le rugby...

M.B.- Ce que je sais, c'est que dans mon boulot, je dois être à un certain niveau pour être payé. Il faut une certaine humilité et une attitude adéquate par rapport à ça. Et je me dis que si je ne suis pas au niveau, je me battrais pour le retrouver. Ce n'est pas le cas de tout le monde.

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