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Champions Cup - "L'appel de Londres et le devoir de mémoire pour Toulouse" : la présentation générale de la demi-finale Stade toulousain - Harlequins

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Auteurs jusque-là d’un parcours parfait en Champions Cup et promis à une finale à Londres le 25 mai prochain, les Toulousains - battus lors de leurs deux dernières demies - se méfient de cette équipe des Harlequins si étonnante, qu’ils ont étrillée en poule.

Dans un monde idéal, il suffirait d’une vingtaine de minutes dimanche à Antoine Dupont et ses acolytes pour embraser un Stadium chauffé à blanc et poinçonner ce ticket qui leur est promis depuis des lustres pour le Tottenham Hotspur Stadium le 25 mai. Au cœur de ce récit fantasmé, il serait l’heure de se projeter vers une finale de rêve entre le Stade toulousain, institution la plus titrée de la compétition et le Leinster, à la fois son dauphin dans la course aux sacres "européens" et sa bête noire depuis 2019, celle qui a fait chuter la génération dorée des Rouge et Noir à trois reprises en demi-finale et qui représente son ultime barrière vers une suprématie totale sur son époque. Chacun imagine déjà aisément les titres qui défileraient ici et là : "La guerre des étoiles", "Le combat du siècle" ou "Le choc des titans". Le hic ? C’est qu’aussi merveilleuse soit l’histoire, elle ne demeure à cet instant qu’une envieuse illusion. "Comme beaucoup l’ont fait avant le huitième ou le quart, je suppose qu’on va nous donner une finale contre nos amis irlandais…", avait dit Ugo Mola il y a trois semaines. Et Antoine Dupont de renchérir : "On y est habitué mais j’espère que chacun garde à l’esprit le quart de l’an passé, où on avait largement battu les Sharks aussi, ce qui ne garantit absolument pas le résultat du tour suivant, puisqu’on avait perdu la demie."

Aussi parce que cette Champions Cup, dont la formule est inextricable pour tous ceux qui n’ont pas validé de doctorat en mathématiques, offre cette saison des chassés-croisés assez hallucinants. Et que, si les Harlequins se sont fait "éparpiller façon puzzle" par ces mêmes Toulousains (47-19) voilà quatre mois et demi sur leur propre pelouse du Twickenham Stoop, cela ne les empêchera pas de débarquer ce week-end dans la ville rose avec l’impertinence et l’audace qu’on leur connaît. À l’image de leur star Marcus Smith qui, même s’il avait trouvé plus fort caractère que lui en la personne de Thomas Ramos en décembre dernier, lequel l’avait poliment (ou pas) renvoyé à sa triste réalité du jour, aura à coup sûr le toupet de venir gribouiller les pages du joli roman stadiste. "Même si ça s’était bien passé contre eux, le contexte est complètement différent", prévient François Cros.

Cros : "Avant de penser à la suite…"

En clair, les Toulousains veulent bien assumer l’étiquette de favoris (et n’en ont strictement rien à fiche pour ainsi dire) mais ne sont pas tombés dans l’inconscience pour autant. "Les Harlequins vont arriver totalement décomplexés, comme ils l’ont fait à Bordeaux en quart aussi, rappelle Romain Ntamack. Personne ne misait sur eux, vous avez vu le résultat. C’est une équipe très dangereuse, qui marque beaucoup d’essais, qui joue de partout et qui n’aura rien à perdre. Il ne faudra pas la regarder, sinon on prendra trente, quarante ou cinquante points, comme c’est le cas tous les week-ends ou presque avec elle. On la prend très au sérieux." Voilà pourquoi l’immense mot d’ordre à Ernest-Wallon cette semaine, malgré le destin animé de ce Toulouse-là, était de ne se focaliser que sur les Quins, rien que les Quins. Quitte à grossir légèrement le trait pour s’en assurer. "Avant de penser à la suite, il ne faut être concentré que sur ce match, détaille Cros. Cette équipe a réalisé une énorme performance en mettant plus de quarante points à Bordeaux sur son terrain, ce qu’on n’a pas réussi à faire en Top 14. On s’en méfie forcément, elle est très offensive, viendra sans trop de pression du fait d’évoluer à l’extérieur. Elle va jouer libérée et, quand c’est le cas… On ne doit pas être surpris et faire les choses dans l’ordre. Donc ne pas réfléchir une seule seconde à ce qui peut arriver derrière."

A lire aussi : Champions Cup – Toulouse : la demie, trop souvent l’écueil final

Reste que, si l’aventure devait s’arrêter dimanche, l’épilogue serait bien trop cruel et incompréhensible au regard du scénario jusque-là. Parce que les Toulousains ont justement tout mis en œuvre pour éviter le moindre accroc dans la bobine. Depuis le 9 décembre et la réception de Cardiff (52-7) lors de la première journée, ils ont ainsi réalisé un parcours parfait, aux allures de devoir de mémoire, pour s’offrir le meilleur bilan de la phase de poule et un chemin dégagé ensuite. Ce n’est sûrement pas pour tout foutre en l’air dimanche. "Il faut que ce soit une belle fête", en conjure Ntamack.

Ntamack : "L’atmosphère n’est pas la même"

Ne pas gâcher, refrain de la campagne et tube des derniers jours. Car, en cet exercice si particulier derrière une Coupe du monde pour laquelle d’innombrables Toulousains ont laissé corps et âme, la Champions Cup s’est imposée comme un défi évident, taillé à leur démesure. Un sprint alléchant, que cette bande n’a remporté "qu’une" seule fois. Bref, l’appel de la sixième étoile, lequel trouvera d’abord son écho dans les travées du Stadium. "J’ai regardé la première partie de cette Champions Cup d’un peu loin, vu que j’étais en rééducation, même si je restais au contact de l’équipe, observe Ntamack. Mais, dès que cette compétition arrive, la semaine est singulière. L’atmosphère n’est pas la même. La Coupe d’Europe, ça compte énormément pour ce club. Là, les mecs ont fait des superbes matchs, ont pris des bonus partout et nous ont offert la possibilité de recevoir jusqu’en demie. Maintenant, il faut confirmer avant de se projeter sur autre chose." L’occasion est trop belle, à domicile. Comme en 2021, année du doublé. Enfin, Ntamack se projette à peine : "C’est la dernière fois qu’on a gagné une demie de Champions Cup et on a été champions. On veut réitérer ce qu’on a fait en 2021."

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Les commentaires (1)
jmbegue Il y a 13 jours Le 05/05/2024 à 08:48

L'an dernier, au Leinster, le ST a pris des essais quand ils étaient réduits à 14. Dont contre Ramos pour un en avant soit disant volontaire (comme toujours distribué selon l'appréciation de l'arbitre). Il y a eu un placage cathédrale d'un irlandais sur un toulousain. L'arbitre ne l'a pas sanctionné car au même moment, les toulousains avaient marqué et donc le carton (qui aurait dû être rouge) est passé à l'as.
J'espère que les arbitres seront plus "compétents" que l'an dernier et pour le match de Clermont hier...