A pied d'oeuvre

Mardi, l'encadrement néo-zélandais a dévoilé son quinze de départ et le retour de Conrad Smith au centre à la place d'Isaia Toeava doit notamment apporter de nouvelles solutions aux joueurs à la fougère. "J'avais bien analysé le comportement au pied de certains joueurs , révèle Gonzalo Quesada, le spécialiste en la matière du XV de France. Nous savions ainsi que Nonu et Toeava n'étaient pas des grands joueurs au pied. Pendant le Super 14, nous avons vu qu'ils ne s'en servaient pratiquement pas. Cela montrait déjà quelque chose. En neuf, Cowan n'est pas au même niveau que Leonard qui a un bon pied mais qui est blessé."

"Quant à Donald, ajoute-t-il, nous avions fait un montage de son jeu pour les joueurs : nous avions vu qu'il était ultra dangereux, surtout sur les mêlées, parce qu'il attaque énormément la ligne d'avantage. Il va provoquer, garde souvent le ballon pour lui. Il est aussi capable d'utiliser ses deux pieds Mais il lui arrive d'être un peu déficient. Le match de Dunedin a confirmé ça. Il a par exemple tapé un coup d'envoi direct en touche, puis une sorte de chandelle dans leurs 22 mètres que Damien a très bien récupéré."

Une marge de progression

Bref, les All Blacks ne peuvent se contenter d'une si piètre performance. "Samedi, Muliaina aura un rôle plus grand à jouer au pied parce que je crois qu'il n'a pas assez tapé à Dunedin et c'est leur meilleur joueur dans ce domaine. La rentrée de Conrad Smith devrait aussi leur donner plus de solutions. Ce n'est pas par hasard qu'il revient dans l'équipe...". Les Bleus, eux, ont livré une rencontre globalement "satisfaisante" dans ce secteur du jeu où ils n'ont pas toujours brillé par le passé. Avec Médard, Heymans, Traille, Dupuy et Trinh-Duc, ils étaient particulièrement armés. "Nous avons des trois-quarts avec un très bon niveau au pied, ça facilite les choses , reconnaît Quesada. Mais nous avons une marge de progression d'ici à samedi. J'espère que nous pourrons monter notre niveau d'un cran, parce que, comme tout le monde le prédit ici, ce ne sera pas le même match...".

Auteur d'un excellent cinq sur six au but, Julien Dupuy confirme que les Bleus peuvent encore mieux faire. "Nos choix étaient souvent les bons mais nous avons parfois loupé leur exécution. Nous avons peut-être aussi un peu trop joué au pied, notamment sur deux ou trois coups qui étaient jouables en première mi-temps. Nous les avons sans doute un peu trop regardé, un peu trop respecté, à ce moment-là... ".

"La seule solution..."

Par ailleurs, samedi, au Westpac Stadium de Wellington, les Tricolores devront mieux gérer leurs temps faibles. "Tant que nous avons gardé notre plan de jeu et que le jeu au pied faisait juste partie de l'alternance, il a été efficace, ajoute Dupuy. Là, nous avons bien su mettre du jeu au pied d'occupation et de récupération, avec des bons choix par rapport à la stratégie et des bonnes exécutions aussi. Cela nous a rendus très cohérents. Par contre, plus la fin du match approchait, le jeu au pied a commencé à devenir presque la seule solution et nous sommes devenus moins efficaces. Nous respections également moins les placements que nous avions décidés, en raison de la fatigue, et parce que nous avions beaucoup défendu". A corriger par le quinze tricolore aligné samedi et dont la composition sera donnée ici ce mercredi matin (mardi soir à 22h30, heure française).