L'antisèche : Il n'y a jamais eu match

Par Rugbyrama
  • Angleterre - Argentine / Coupe du monde 2019
    Angleterre - Argentine / Coupe du monde 2019
  • Test Match - Owen Farrell (Angleterre)
    Test Match - Owen Farrell (Angleterre)
  • Tomas Lavanini
    Tomas Lavanini
  • Coupe du monde - Jonathan Joseph (Angleterre) plaqué par Marcel Brache (États-Unis)
    Coupe du monde - Jonathan Joseph (Angleterre) plaqué par Marcel Brache (États-Unis)
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COUPE DU MONDE 2019 - Ce match tant attendu a finalement tourné à la démonstration pour les Anglais, bien aidés il est vrai par l'expulsion de Lavanini dont ils avaient franchement pas besoin. L'Angleterre s'avance sereinement vers les quarts de finale.

Le match :

Dès les premières minutes de ce match, les Argentins, qui avaient promis "la guerre" aux Anglais pour cette rencontre décisive, ont essayé de leur imposer beaucoup de pression, notamment sur la ligne de front. Mais face au talent incroyable des hommes d'Eddie Jones, ce n'était pas suffisant, quand May allait planter le premier essai de la partie au bout de 9 minutes à la suite d'un superbe décalage fait par Daly.

La suite de la période n'était qu'un récital de la part des Anglais, bien aidés par l'agressivité incontrôlée des Pumas, transformée en une indiscipline chronique symbolisée par le carton rouge de Lavanini (18ème) pour un plaquage dangereux sur Farrell. Les essais mérités de Daly et de Youngs avant la pause feraient le reste au score, quoi que le manque de réussite étonnant de Farrell au pied laissait encore les Argentins rêver d'un éventuel retour (15 à 3).

Test Match - Owen Farrell (Angleterre)
Test Match - Owen Farrell (Angleterre)

Au retour des vestiaires, un nouvel essai de Ford venait faire gonfler le score et surtout concrétiser une domination forte des Britanniques. Entre les multiples assauts des Itoje et consorts et quelques cartouches foudroyantes d'Underhill, Moroni venait redonner un peu d'intérêt à ce match, au terme d'une attaque en première main des Argentins. Pas de quoi faire frémir les Anglais, qui dans la foulée retournaient deux nouvelles fois derrière la ligne adverse, d'abord par Nowell sur exploit personnel puis par Cowan-Dickie derrière un maul. Score final 39 à 10. Une Argentine décevante sort donc de ce Mondial par la petite porte et sans avoir impressionné personne.

Le fait du match : Le carton rouge de Lavanini

Peu avant la vingtième minute de ce match, l'Argentine, bien que déjà dépassée par la vitesse des Anglais lorsque ceux-ci parviennent à déplacer le jeu vers les extérieurs, croit toujours en un exploit grâce notamment à son agressivité chronique et son envie toujours intacte. Oui mais voilà, à l'image d'un Pablo Matera rappelé à l'ordre par l'arbitre pour un plaquage sans ballon s'en suivant d'une échauffourée, les Argentins sont aussi très sanguins et indiscipliné dans ce Mondial.

Lavanini, fidèle à son jeu et son image, et bien que pour le coup plus maladroit que méchant, assène un terrible plaquage haut à Farrell, l'épaule dans la tête. M. Owens n'a pas d'autre choix que de sortir un carton rouge logique au vu de la législation autour de ces cas durant la Coupe du monde. À 14 et sans son joueur le plus massif, la marche était beaucoup trop haute pour l'Argentine qui chute lourdement face aux Anglais, sans jamais leur avoir imposé la guerre annoncée.

Tomas Lavanini
Tomas Lavanini

Le joueur : Sam Underhill

Midi Olympique consacrait dans son édition de vendredi un article sur la troisième ligne anglaise et plus particulièrement sur les deux flankers fous que sont Curry et Underhill. Ces derniers ne l'ont pas volé tant ils ont été énormes, leur activité défensive incroyable asphyxiant littéralement les Argentins sur chacune de leurs possessions. Demandez plutôt à Matera, réputé plus gros porteur de balle du pack de Pumas et secoué plusieurs fois par des plaquages dévastateurs d'Underhill ou autre Tuilagi. Au milieu de cette domination physique des Britanniques, le troisième ligne de Bath s'est démarqué, retournant tous ceux qui croisaient son chemin, qu'il soit Desio, Matera ou un autre. Un vrai chien fou.

La stat : 9 points

Dans ce match largement dominé par ses partenaires, le capitaine Owen Farrell a tout de même laissé en route 9 points, mais plus parlant, manqué quatre coups de pied. Assez rare pour être souligné. Et si le numéro 12 anglais s'est rattrapé en seconde période en réalisant ensuite un sans faute dans ses tentatives, dans un match plus serré comme pourrait l'être celui face à la France le week-end prochain, pas sûr que le deuxième meilleur buteur de l'histoire anglaise puisse se permettre de rater ses quatre premiers coups de pied avant d'ouvrir son compteur.

Coupe du monde - Jonathan Joseph (Angleterre) plaqué par Marcel Brache (États-Unis)
Coupe du monde - Jonathan Joseph (Angleterre) plaqué par Marcel Brache (États-Unis)

La question :

Difficile d'affirmer cette interrogation mais force est de dire que dans son style de jeu clinique et étouffant comme elle le fait si bien, l'Angleterre apparaît comme hors de portée des Français samedi prochain, qu'on se le dise. Il n'y a qu'à voir avec quelle facilité ils ont franchi tant de fois ce premier rideau argentin, et surtout comment ils les ont mis à mal en conquête et sur la densité pour s'apercevoir que notre "match référence" face à ces Pumas en ouverture du Mondial, était certes, en partie, une superbe performance bleue, mais qu'il ne devrait pas peser si lourd que ça face à l'armada que constitue cette équipe anglaise. Et bien que les Français n'aient pas besoin de l'emporter pour voir les quarts de finale, on espère en tous cas se tromper.

Théo Fondacci

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