La justice sud-africaine dénonce la lenteur des réformes raciales

Par Rugbyrama
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Le juge sud-africain chargé d'examiner une plainte visant à empêcher les Springboks de participer à la Coupe du monde de rugby en raison du nombre trop élevé de Blancs dans l'équipe a dénoncé mercredi la lenteur de son pays à se réformer sur le plan racial.

La transformation en matière raciale est un sujet d'intérêt national, mais elle s'effectue de façon très lente, a déploré le juge Ntendeya Mavundla, à la Haute Cour du Nord-Gauteng à Pretoria, lors de l'audience de l'examen de la plainte déposée par un micro-parti politique, l'Agence pour un nouveau programme (Agency for a New Agenda, ANA), une formation inconnue jusqu'à présent.

L'ANA estime que le nombre de joueurs blancs dans la sélection des Springboks -22 sur 31, selon la Fédération sud-africaine de rugby- est trop élevé, et elle veut les empêcher de participer à prochaine Coupe du monde. Plus de 20 ans après la fin du régime d'apartheid en Afrique du Sud, les questions liées à la transformation raciale sont de nature à faire perdre patience à la population, a poursuivi le magistrat noir, assurant toutefois ne pas éprouver de rancune envers ses compatriotes blancs.

La plainte déposée par l'ANA - un parti qui affirme avoir fait sécession en 2013 du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC) - vise le ministre des Sports Fikile Mbalula et la Fédération sud-africaine de rugby. On a eu 21 ans pour changer cela, on ne peut pas attendre plus longtemps, a déclaré le président de l'ANA, Edward Mokhoanatse, en référence à la fin du régime d'apartheid en 1994.

Le juge a ordonné au plaignant de se doter d'une représentation juridique appropriée, avant de poursuivre l'étude de la plainte, soit mercredi après-midi, soit vendredi.

Traditionnel "sport des Blancs" en Afrique du Sud, le rugby a toutefois été un symbole de réconciliation nationale : en 1995, le capitaine François Pienaar a reçu le trophée du champion du monde des mains du président sud-africain et héros de la lutte contre l'apartheid Nelson Mandela, qui avait revêtu pour l'occasion le maillot des Springboks.

La composition de l'équipe sud-africaine de rugby, l'une des meilleurs au monde, reste cependant un sujet sensible dans ce pays d'Afrique australe.

Sous la pression du gouvernement, la SARU s'était engagée à inclure au moins sept joueurs "non blancs" parmi les 31 joueurs sélectionnés pour le Mondial 2015, une directive appliquée par le sélectionneur qui a appelé neuf joueurs de couleur, un record.

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