Milloud ne doute pas

Ce n'est plus l'heure des doutes ou des remises en question. La mêlée française a trouvé une assise lors des matchs de préparation après quelques frayeurs lors du voyage à Twickenham début août. Le cinq de devant a mis un peu d'huile dans ses liasons et la première ligne a prouvé sa solidité. C'était obligatoire pour affronter l'Argentine qui est depuis très longtemps une référence dans ce secteur de jeu.

"Le rugby français a toujours une conquête forte tout comme les Pumas avec leur fameuse bajadita, explique Olivier Milloud, ça va être un vrai rapport de force." Le pilier gauche du quinze de France, qui n'a plus joué en compétition officielle depuis le dernier match du tournoi des 6 Nations, garde pourtant le sourire. Après deux mois de préparation intense, il n'y a pas de raison de s'inquiéter : "Pour le physique, nous avons eu affaire à des gens qui savent de quoi ils parlent et où ils nous amènent. Face à l'Argentine, ce sera un test important mais je pense que nous sommes prêts."

Vexé par les commentaires

Il faut donc oublier les ratés du premier match de préparation face à l'Angleterre : "Je trouve que les commentaires ont été disproportionnés. A en croire les journaux, nous avons été emportés mais à la vidéo, on voit que ce n'est pas le cas. Cela nous a vexés." Assez touchés pour faire taire les critiques lors des deux derniers matchs.

Pourtant, Olivier Milloud est conscient que les Pumas ne réussissent pas particulièrement au quinze de France. La courte victoire (d'un point) au Stade de France en novembre dernier est là pour le rappeler. "C'est le match qu'il nous fallait pour ne pas nous voir plus beau que nous sommes", concède le Berjallien qui s'attend, une nouvelle fois à une belle empoignade en mêlée. "Nous avons beaucoup de vécu contre ces joueurs car ils évoluent dans notre championnat mais ils ont gardé leur particularité en mêlée fermée. C'est une histoire de liasons mais aussi ils imposent notamment une forte pression de la gauche vers la droite."

Des Argentins qu'il a appris à connaître et aujourd'hui, Olivier Milloud est prêt pour éviter le moindre piège : "Ils aiment parler, mais moi je ne suis pas un grand parleur. Je ne pourrai jamais faire comme Sylvain Marconnet (rires). Je n'ai jamais dégoupillé car le pilier d'en face me parlait. Avec le protège-dent, c'est incompréhensible (rires)."

Décidément, le numéro un du quinze tricolore est très décontracté avant cette première rencontre du Mondial : "Nous avons des certitudes sur notre condition physique, sur notre jeu. Nous sommes sûrs de notre truc mais nous ne pouvons pas le prouver tout de suite. Nous pouvons défoncer tout le monde (sic) à condition de ne pas mettre la charrue avant les boeufs. Il ne faudra pas que nous jouions pschylogiquement les matchs avant l'heure. Il faudra aussi ne pas jouer avant d'avoir gagner le ballon." Une analyse simple et efficace, comme Olivier Milloud.