Libérez-vous !

Par Rugbyrama
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Totalement inhibés face à l'Argentine, les joueurs français devront absolument se délivrer de leurs peurs pour ne pas sombrer contre l'Irlande, vendredi. Deux semaines après le traumatisme inaugural, l'aspect mental de la chose sera à n'en pas douter déte

A un mois, presque jour pour jour, de la finale de la Coupe du monde, Sa Coupe du monde, l'équipe de France se retrouve déjà au bord du précipice. Une défaite face à l'Irlande, ce soir, et le fiasco serait total. On imagine la pression, terrible, qui pèse sur ses épaules. Or, il y a deux semaines, devant l'Argentine, la bande à Ibanez n'a pas su gérer l'évènement, tenaillée qu'elle était par la peur de (trop) bien faire. De gagner. Ce soir, c'est la peur de perdre qui menace les Bleus. C'est donc un cri du coeur qu'on a envie de leur lancer: "libérez-vous! Lâchez-vous! Jouez, enfin!" Pour ne rien regretter, car il serait terrible que cette équipe boucle prématurément son aventure sans avoir eu l'impression d'y goûter pleinement.

Au-delà des aspects tactiques, techniques ou physiques, la clé du duel franco-irlandais réside probablement dans les têtes des joueurs. Entre une équipe de France qui reste sur un échec cinglant au Stade de France et un XV du Trèfle en plein doute depuis le coup d'envoi de la compétition, les deux meilleures équipes européennes du moment sont loin d'être au mieux. Celle qui saura le mieux appréhender l'importance de l'enjeu sans se laisser dominer par lui a toutes les chances de poser un pied en quarts de finale.

Ibanez: "Toulouse, une forme de libération"

Pour les Français, le trauma argentin semble avoir agi comme un déclencheur. Quelques minutes seulement après la fin du match, plusieurs joueurs plaidaient pour un "retour aux bases". Le XV tricolore s'était fait bouffer par l'événement. Il lui fallait à nouveau se focaliser sur le jeu, laisser toute cette pression de côté. Facile à dire, bien sûr, mais Raphaël Ibanez estime que la mission a été accomplie. "Cela ne sert à rien de faire monter l'événement, assure le capitaine. Nous connaissons tous les enjeux du match, mais nous n'avons pas besoin de faire des prévisions. Il ne faut pas être dans le futur ni dans le passé. Il faut être impliqué dans les tâches à accomplir contre l'Irlande. C'est la meilleure façon de dédramatiser l'événement. "

Dédramatiser. Plus qu'un mot, c'est devenu un leitmotiv pour les Bleus ces 15 derniers jours. A les écouter, l'objectif a donc été atteint. Tous l'ont chanté en choeur à Marcoussis. Non, ils n'éprouvent aucune appréhension particulière à retourner au Stade de France. Oui, ils ont hâte d'y être. "Nous avons déjà perdu au Stade de France, mais nous y avons aussi gagné beaucoup de matchs", rappelle Ibanez. La coupure toulousaine face à la Namibie a sans doute fait le plus grand bien. Si les Français avaient dû rejouer directement à Saint-Denis, la tâche eut été plus complexe. La bouffée d'air provinciale a eu valeur de salut. "Le match à Toulouse a été une forme de libération, confirme le talonneur des wasps. Maintenant, nous avons laissé au Stade de France une énorme déception. Nous avons envie de montrer notre vrai visage à ce public."

Alors, la leçon argentine aura-t-elle été retenue? "Nous avons modifié certaines choses dans notre approche du match à Toulouse et il reste encore quelques ajustements à effectuer", explique encore Ibanez. Qu'elle gagne ou qu'elle perde, on a, en tout cas, envie que cette équipe de France joue, au moins. Ce qu'elle n'a pas fait contre l'Argentine. Quelque chose nous dit que si elle parvient à s'éclater, elle n'implosera pas. "On a une chance incroyable. Moi, je me sens un privilégié de disputer une Coupe du monde en France. Il faut que ça nous booste, que ça nous porte", implorait Yannick Nyanga la semaine passée. Se laisser porter. Ne pas se laisser bouffer. Ibanez résume ça en une phrase, dont la simplicité résonne comme une prière : " Prenons du plaisir". Amen...

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