L'Ecosse assure l'essentiel

Le rêve portugais devra donc attendre. Pour sa première dans une Coupe du Monde, le groupe dirigé par Tomaz Morais espérait bien remporter un succès dans la poule C. Pas se qualifier en quarts de finale, un défi trop grand pour des joueurs encore bercés par la quiétude du monde amateur. Juste offrir un instant de pur bonheur à son public, à tout un pays même et coucher en gras sur le livre d'histoire du rugby portugais une ligne victorieuse.

Seulement voilà, c'était sans compter sur les desideratas écossais (56-10). Le quinze du Chardon, englué dans une crise intestine mêlant allégrement fédération et clubs et bon dernier de l'édition 2007 des VI Nations, entendait bien montrer sa volonté à exister dans ce groupe C. Finalement, le suspense n'aura pas duré longtemps. Après dix minutes un peu délicates, durant lesquels la progression écossaise s'est faite lente et laborieuse, la machine huilée par Frank Hayden a fini par se mettre en branle.

Un Portugal vaincu mais convaincant

Le talent retrouvé de certains cadres (à l'image des frères Lamont) au sein de la marée bleu marine et grise a en grande partie favorisé la bonne fin d'après-midi du quinze dirigé par Hayden. En grande partie seulement. Finalement, la clé du succès écossais se trouve chez l'indiscipline portugaise. Naïfs, auteurs de fautes stupides, les Lusitaniens n'ont fait qu'offrir à leurs adversaires les cartouches offensives dont il avait besoin pour se mettre à l'abri. Une vérité utile à Rory Lamont, auteur d'un doublé (12e, 14e) et à Shauwn Lawson (23e), venant conclure d'une bien belle manière une inspiration de Dan Parks (23e).

Mais pas une vérité suffisante pour rassurer un groupe en quête de repères. Sans porter injure au Portugal, l'Ecosse a globalement déçu. Auteur d'une première période honnête, le quinze du Chardon a souffert pour mettre au pas le clan adverse. Peu créatif ou alors par intermitences, peu mobile, excepté les raids puissants des frères Lamont, le public de Geoffroy-Guichard ne s'est pas franchement régalé devant la copie rendue par les Ecossais. Pourtant, ces derniers ont rempli leur contrat, au moins sur le plan comptable grâce à des réalisations de Dewey (31e), Parks (58e), Southwell (60e), Brown (68e) et de Ford (76e). Un rendu bien maigre devant des amateurs portugais volontaires, enthousiastes aussi et peu avares d'efforts. Ce n'est pas Carvalho, déjà auteur d'un essai à la 29e et qui pensait bisser avant d'être signalé hors-jeu, qui pourra dire le contraire.

Le Portugal repart bredouille de son premier match en Coupe du Monde. Pas de point de bonus offensif, défensif bref pas de point tout court à l'arrivée pour le quinze lusitanien. En revanche, les Loups auront beaucoup appris lors de cette partie, sur leur jeu et sur les progrès qu'ils leur restent à accomplir. Deuxième du groupe C derrière la Nouvelle-Zélande, l'Ecosse ne peut pas en dire autant.