L'altitude bienfaisante ?

On n'ose pas y croire. Et pourtant. Le préparateur physique du XV de France Daniel Servais est formel. Les deux semaines de stage en montagne ne vont pas permettre aux joueurs tricolores d'améliorer sensiblement leur aérobie. "Pour obtenir une certaine amélioration, il convient de passer trois semaines à 3000m d'altitude !" C'est en effet ce que donnent les dernières études réalisées par le professeur Richalet, qui travaille au CIO pour la validation des stages en altitude. " L'altitude hypothèque même l'aérobie. On perd 10% de VAM par tranche de 1000m d'altitude", poursuit Servais.

Pour autant, l'intérêt de ces stages en montagne est multiple : isolement des Bleus, fraîcheur, bon accueil, changement d'atmosphère, et quand même malgré tout, un léger apport aérobie...

Il faut savoir que la technique évolue toujours. Les sportifs de haut niveau s'entraînent à 800, 1000 m d'altitude, de façon à ne pas ressentir de gêne dans l'effort puis se rendent en altitude pour dormir. Désormais, dans le Jura, il est possible de trouver des chambres qui reproduisent le haut-bas. Derrière ce qui ressemble à une moustiquaire, une dépression atmosphérique est reproduite afin de reconstituer les conditions hypoxie (raréfaction de l'oxygène).

Bref, si les Bleus voulaient tirer profit d'un air rare, il aurait fallu rester très longtemps, très haut là-haut dans la montagne. "Mais, je le répète, ce n'est pas ce que l'on recherche. Il est important pour les joueurs de ne pas passer dix semaines au même endroit avant le début de la compétition, même si c'est un paradis ! J'ai pu constater en 2003 une augmentation moyenne de 0,5 km/h sur la VAM des joueurs. Certes, ce n'est pas spectaculaire, mais ce n'est pas un résultat nul."

Conclusion ? L'altitude est bienfaisante.. mais pas pour les raisons escomptées.