La der des ders

Par Rugbyrama
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Avant d'aller dès mardi prochain à Madrid pour son premier voyage en tant que secrétaire d'Etat, Bernard Laporte espère bien quitter le monde du rugby sur une note positive pour tenter d'atténuer l'onde de choc de l'élimination en demie.

Aimé, détesté, adulé, exécré, Bernie le Dingue n'a jamais laissé indifférent. Ses prises de positions parfois à la limite de la caricature l'auront souvent desservi. Très habile avec les mots, il ne restera pas dans les annales de l'histoire du rugby français comme ayant la langue dans sa poche. Certains joueurs du groupe France, ils sont même nombreux, ont dû avoir les oreilles qui sifflent à certaines périodes de leur carrière.

Sébastien Chabal en premier. On se souvient des dires de Roselyne Bachelot sur la vérité des sentiments du Kaiser à l'endroit du "Caveman"&hellip Nous étions loin, très loin du discours policé entendu à l'envi depuis le coup d'envoi du Mondial. Mais face à la Chabalmania, Bernard Laporte s'est résolu à aller là où le vent le menait.

Propos inconsidérés ou fine psychologie?

D'autres, comme l'ouvreur titulaire de la demi-finale de la Coupe du monde, sont certainement à des lieux de connaître le premier jugement de "Bernie" à leur encontre. La contradiction ne l'a jamais effrayé et l'on se souvient aussi de son jugement à l'emporte-pièce concernant Serge Betsen, accusé, en 2000, de n'avoir pas le niveau international. Ses détracteurs parleront de propos inconsidérés, ses fans de fine psychologie...

Très habile aussi avec les médias, il a su pendant huit ans retourner des situations délicates en sa faveur. Ainsi il aurait presque réussi à faire oublier qu'il n'a ramené de ses tournées estivales que deux victoires en Afrique du Sud (en 2001 et en 2006). Pour le reste, Midi Olympique a compté : que cela soit en Argentine, en Afrique du Sud, en Australie, ou en Nouvelle-Zélande, le bilan laportien est de 37%. Bien loin des 74% de victoires remportées sur des nations dites du Nord ! Et ce pour un bilan global de 63% de victoires pour un total de 97 matchs. Innovant avec sa technique des blocs en 2002, Bernard Laporte a ensuite décidé de s'appuyer sur une politique des hommes, ce qui a abouti à un sur-place technico-tactique constaté et décrié aujourd'hui par Frédéric Michalak.

S'il affiche un bilan inégalé dans le Tournoi, les deux échecs en Coupe du monde seront difficiles à oublier. D'accord, il n'est pas le seul entraîneur à ne pas avoir accompli cette mission. Aucun ne l'a fait avant lui. Mais il est celui qui a échoué à remporter la Coupe du monde organisée par la France. Surtout, il est celui qui possédait le plus de moyens pour y parvenir.

Déjà recadré par sa future chef, Roselyne Bachelot après qu'il a déclaré : "Si ce métier me plaît, j'y resterai, s'il ne me plaît pas, je ne le ferai plus." Bernard Laporte va devoir enfiler des petits souliers. Vendredi soir, en tout cas, pour sa dernière avec les Bleus, il essaiera de ne pas craquer.

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