France-Irlande: les clés

Par Rugbyrama
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Malgré deux prestations très moyennes, l'Irlande est toujours performante en touche et dans son jeu au pied. Deux secteurs où les Bleus devront prendre le dessus.

"Il faudra mettre la pression pendant 80 minutes." C'était sans comparaison la phrase à la mode, cette semaine, du côté de Marcoussis. Empêcher les Irlandais d'exister, éviter que leurs doutes ne disparaissent, c'est bien sûr la volonté des Bleus. Pour cela, ils devront prendre le dessus dans les deux secteurs qui sécurisent ce qui peut encore l'être dans le jeu irlandais : la touche et le jeu au pied.

La touche

Avec notamment Paul O'Connell et O'Callaghan, l'équipe d'Irlande possède une deuxième ligne très à l'aise dans le jeu aérien. Le rendement de l'alignement en touche est une arme essentielle des Irlandais. Très bons pour contrer les lancers adverses, les hommes d'Eddie O'Sullivan veulent pousser Raphaël Ibanez à la faute. Le capitaine des Bleus en est conscient : "Leur deuxième ligne est très expérimentée et intelligente. Ce sera un secteur décisif. De notre côté, nous avons renforcé notre dispositif en contre."

Thierry Dusautoir, à défaut d'avoir déjà affronté l'Irlande, s'est déjà mesuré à ce même alignement lors de la finale de la Coupe d'Europe contre le Munster quand il évoluait à Biarritz : "Cet alignement, et notamment O'Connell, nous avait posé beaucoup de problèmes. Les Irlandais affectionnent cette phase de jeu. Ils changent très souvent leur organisation donc ils sont très difficiles à contrer. Nous avons mis en place une stratégie et nous espérons qu'elle marchera." Avant de penser à voler des précieuses munitions, les Bleus devront faire attention à assurer leurs propres lancers. Pour cela, ils devront brouiller les pistes. Julien Bonnaire se chargera d'effectuer les annonces pour les touches raccourcies alors que Jean-Baptiste Elissalde assurera le commandement pour les touches classiques.

Le jeu au pied

Si le jeu irlandais ne semble pas en place, Ronan O'Gara n'a pas perdu pour autant son jeu pied. Le demi d'ouverture de l'Irlande est le métronome de son équipe, capable de la faire avancer en toutes circonstances grâce à sa botte. "Ce n'est pas la longueur qui m'inquiète le plus, souligne Jean-Baptiste Elissalde, mais c'est la présion de son jeu au pied. Il peut donner le tournis à notre triplette de derrière (les deux ailiers et l'arrière, NDLR)."

Pour perturber l'ouvreur du Munster, la troisième ligne française aura un rôle important : "Si ses avants avancent, O'Gara peut être très dangereux, prévient Serge Betsen, donc, il ne faut pas parler que de moi mais de tous les avants qui devront déstabiliser les Irlandais devant." Thierry Dusautoir, conscient d'être titularisé aux côtés de Serge Betsen pour des raisons stratégiques, sait qu'il devra néanmoins "chasser" O'Gara pour éviter la valse des chandelles qui avait réussie à l'Argentine : "Il est certain que les Irlandais proposeront la même chose que les Argentins. Maintenant, nous savons ce qu'il faut faire pour éviter ce scénario."

L'équipe de France devra aussi avancer par du jeu au pied. Jean-Baptiste Elissalde se veut confiant sur les capacités de ses partenaires : "Frédéric Michalak a un bon jeu au pied. Lors des grands matchs, il a toujours été ultra présent dans ce secteur. C'est aussi le rôle des autres joueurs de le placer dans les meilleures dispositions. Nous avons aussi Damien Traille et son coup de pied de mammouth et le pied gauche de Cédric Heymans. Nous avons des armes dans ce secteur."

La touche et le jeu au pied des Bleus seront déterminants pour vaincre l'Irlande, sans parler bien sûr de la présence dans les rucks. Celle-ci avait fait défaut contre l'Argentine. Avec une dose d'engagement supplémentaire, c'est-à-dire le fameux "fighting spirit" irlandais, les Français peuvent régler le problème.

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