Thion: "Etre plus méchants"

Par Rugbyrama
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Pour Jérôme Thion, le XV de France devra afficher davantage d'agressivité que face à l'Argentine s'il veut écarter les Irlandais. Le deuxième ligne du Biarritz Olympique, de retour après avoir été mis au repos face à la Namibie, avoue ne pas envisager une

Jérome, ce match est un des plus importants de l'histoire du rugby français. Vous pensez aux éventuelles conséquences d'une défaite pour vous, les joueurs, mais aussi pour le staff, les dirigeants?

Jérôme THION : Joueurs, entraîneurs, président, nous sommes tous dans le même bateau. C'est la même la même passion, la même envie de bien faire. On a tous l'envie d'aller le plus loin possible dans cette Coupe du monde et d'être champion du monde. Ca passe par une victoire contre cette équipe d'Irlande. Il n'y a plus de joker, plus d'alternative. Alors, la défaite, et les conséquences d'une défaite, on n'y pense même pas.

Etes-vous surpris par les difficultés rencontrées par l'Irlande?

J.T. : C'est vrai que les Irlandais étonnent par leur manque de régularité. Ils ne parviennent pas à mettre leur jeu en place. On ne les reconnaît pas. Voir leur pack se faire bouger par les Géorgiens... Je ne sais pas quel est leur problème.

Vous vous attendez à ce qu'ils montrent enfin leur vrai visage vendredi?

J.T. : Franchement, je ne l'espère pas. S'ils veulent continuer à jouer comme depuis le début du Mondial, ça me va très bien. Maintenant, si on retrouve la véritable Irlande au Stade de France, ce sera à nous de répondre présent.

Contrairement à l'Argentine, c'est une équipe vous qui réussit plutôt bien...

J.T. : Oui. Nous avons rarement perdu face à eux ces dernières saisons. Mais c'est souvent difficile. Lors du dernier Tournoi, à Croke Park, on ne s'en sort qu'à la dernière minute grâce à un essai de Vincent Clerc.

Etes-vous confiants?

J.T. : Il ne faut pas non plus arriver les mains en haut du guidon, tranquilles, sans se mettre de pression. On sait que les Irlandais répondront présents. Le fighting spirit, ce n'est pas une légende. Il faut toujours une petite part de crainte avant un grand match, celle qui te permet de te transcender, à condition que ne te bloque pas. C'est ce qui s'est produit contre l'Argentine. Nous sommes tous parfaitement conscients de l'enjeu. C'est un 16e de finale que nous allons jouer. La défaite est interdite.

Devant, vous vous attendez à quel type de match?

J.T. : Déjà, on peut difficilement faire plus chiant à jouer que les Argentins. Face aux Pumas, nous avions livré une grosse partie au niveau du pack. En mêlée comme en touche, nous n'avions jamais dominé cette équipe de cette manière. Le résultat n'était pas vraiment conforme à la physionomie du match dans ce secteur. Contre l'Irlande, il faudra être capable de reproduire le même type de match dans les phases de conquête. Il faudra absolument les sevrer de ballons pour qu'ils ne lancent leurs lignes arrières. Avec des gars comme d'Arcy ou O'Driscoll, ils peuvent devenir très dangereux. Dans les zones de rucks, il faudra sans doute être plus agressifs, plus méchants que face aux Pumas.

Parlons un peu de vous. Avez-vous eu peur de ne pas retrouver votre place après le match face à la Namibie?

J.T. : Comme avant chaque match. Il y a toujours la possibilité de perdre sa place. Le groupe est de qualité, et la concurrence vaut pour tout le monde. Mais l'émulation au sein de l'équipe est très positive. Elle nous fait tous avancer et nous pousse à nous surpasser chaque fois que l'on joue. Faire partie du groupe des 22, et plus encore du XV, c'est donc toujours un honneur.

Vous allez composer la deuxième ligne avec Sébastien Chabal, qui n'est pas un spécialiste du poste. Cela demande une adaptation de votre part?

J.T. : Pas spécialement. J'ai toujours la même approche du match, que ce soit Sébastien, Lionel ou Fabien. Seb s'est vite adapté à ce poste, il sait qu'avant d'aller charger balle en main, il y a un boulot ingrat à effectuer: nettoyer au maximum. Mais je n'ai aucune inquiétude à ce sujet.

Bernard Laporte estime que Sébastien Chabal, par son jeu mais aussi par tout ce qui se passe autour de lui, apporte une énorme confiance à l'équipe. Le ressentez-vous ainsi?

J.T. : (Il hésite). Que voulez-vous que je vous dise? C'est un leader, c'est un meneur d'hommes, il en impose. Il apporte énormément à chaque fois qu'il rentre sur le terrain. Mais c'est vrai aussi de Fabien ou de Lionel, ce serait dénigrer les autres que de mettre Sébastien en avant. Après, ce qui se passe en dehors du terrain... On le ressent pendant les matchs, oui, c'est certain. Mais ici, à Marcoussis, nous sommes en dehors de tout ça.

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