Des Bleus conquérants

Après l'énorme couac du match d'ouverture lors duquel seuls les avants avaient réussi à sortir tête haute, ce sont à nouveau "les gros" qui ont réalisé une très grosse performance sur la pelouse du Stade de France. Dès l'entame du match, Chabal donnait le la à ses coéquipiers en volant le premier lancer de Flannery. Le début du calvaire irlandais... Ibanez avait manqué lui aussi son premier lancer, mais il rectifia bien le tir par la suite.

Titulaire en troisième ligne centre suite à la blessure à un pouce d'Imanol Harinordoquy, Julien Bonnaire a tout simplement été royal dans les airs. Une véritable moissonneuse de munitions pour les Tricolores qui formèrent souvent derrière lui des mauls (très) efficaces.

Quatre ballons volés

La conquête directe a aussi été l'occasion pour Thierry Dusautoir de se montrer à son avantage. C'est lui notamment qui a chapardé un ballon irlandais dans ses propres 22 en fin de première période quand le break n'était pas encore assuré au tableau d'affichage. Au total, les Bleus ont volé quatre ballons à l'alignement de O'Connell, déstabilisé au point de sortir 10 minutes.

Le Toulousain, associé pour la première fois à Julien Bonnaire et Serge Betsen, a fourni une grosse partie tant offensivement que défensivement, même s'il a été pris par Chris White à la faute. L'abattage de la troisième ligne tricolore a été considérable en défense.

Bien sûr, il convient de saluer aussi les performances de la première et de la deuxième lignes. Si le début de la rencontre a été âprement disputé dans ce secteur, le travail de sape de Milloud et De Villiers a fini par payer au point de mettre peu après l'heure de jeu les sept Irlandais (O'Connell était sorti sur carton jaune) sur les fesses ! De cette action plein centre du terrain, les Irlandais allaient encaisser leur premier essai puisque après une nouvelle intervention dans les airs de Bonnaire, Michalak adressait un magistral extérieur du pied à la terreur de l'Irlande, Vincent Clerc. Et c'est encore sur une énorme poussée tricolore que l'ailier toulousain obtenait le ballon du doublé.

"Ils ont pris la rencontre par le bon bout," saluait Bernard Laporte dès le coup de sifflet final de la rencontre. Et le bon bout, c'est devant. Et pour garder les pieds sur terre, rien de tel qu'un bon pack bien conquérant. "En s'appliquant sur les bases, nous arrivons à gagner," résumait parfaitement le co-meilleur réalisateur du Mondial, Vincent Clerc. Pour s'imposer face aux "Sudistes" (dans le même panier Néo-Zélandais, Australiens et Sud-Africains), il en faudra toutefois un peu plus.