Betsen: "Pas une revanche"

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Remis de son K.O. de Cardiff, Serge Betsen se dit prêt à croiser le fer avec l'Angleterre, samedi, au Stade de France. Quatre ans après la demi-finale perdue à Sydney face à ces mêmes Anglais, le flanker du XV de France ne veut pas voir dans ses ertrouvai

Physiquement, comment vous sentez-vous?

Serge BETSEN : Très bien. Après deux jours de repos complet, j'ai dû attendre mercredi pour pouvoir reprendre une activité progressive. J'ai pu faire un peu de musculation et de course avant d'obtenir le feu vert pour reprendre avec mes partenaires jeudi.

Racontez-nous un peu votre soirée de samedi à Cardiff. Comment avez-vous vécu le match après votre sortie?

S.B. : Deux ou trois minutes après ma sortie du terrain, j'avais retrouvé mes esprits. J'ai suivi le match à l'infirmerie du stade avec Lionel Nallet et Rémy Martin qui sont venus me rejoindre, ainsi que mon épouse. J'étais comme une pile électrique jusqu'au coup de sifflet final. Là, j'ai explosé, j'ai sauté sur le médecin pour qu'il m'autorise à rejoindre mes partenaires.

Vous avez eu peur sur le coup?

S.B. : Oui, forcément. Une blessure, c'est toujours un moment désagréable. Après coup, j'ai réalisé que j'avais pris un gros coup et que j'avais fait peur à tout le monde, à ma famille, à mes parents. Moi, ça va, je suis dans l'action, mais c'est dur pour les proches qui subissent l'événement. Il faut vite les rassurer.

Votre présence sur le terrain samedi n'implique vraiment aucun risque?

S.B. : Non, aucun. Sinon, je ne jouerais pas samedi. J'ai effectué tous les tests requis par l'IRB dans ce genre de circonstances. Un professeur de la Salpêtrière m'a fait procéder aux tests de force et d'équilibre pour valider ma présence sur le terrain.

Etes-vous surpris de retrouver l'Angleterre dans le dernier carré?

S.B. : Les Anglais sont au niveau où doit se trouver un champion du monde en titre. On a enterré trop tôt cette équipe. Elle tient son rang. Les matchs de poule lui ont permis de se refaire la cerise et d'arriver au top pour les matchs à élimination directe. Ce ne sera pas de la tarte samedi, on le sait tous.

Chacun guette évidemment votre duel avec Wilkinson...

S.B. : Je ne me focalise pas dessus. Lui ou un autre, c'est pareil. Nous sommes 15 sur un terrain. Chacun doit faire son travail, moi comme les autres. L'essentiel, c'est d'avoir une organisation collective au niveau défensif pour permettre de stopper les uns et les autres. Puis Wilkinson n'est pas tout seul. Avec Mike Catt, ils ont quasiment un deuxième ouvreur, ce qui rend leur ligne de trois-quarts un peu particulière.

Retrouver les Anglais quatre ans après la défaite de Sydney, c'est un surcroît de motivation?

S.B. : Pas spécialement. Je n'ai pas un esprit de revanche. Ca ne m'intéresse pas. Cette expérience nous a permis de grandir, collectivement et individuellement. Nous allons essayer de prouver que nous avons retenu la leçon. Le plus compliqué en sport, c'est la remise en question pour parvenir à atteindre ses objectifs.

En 2003, vous aviez été un acteur important de cette demi-finale, inscrivant rapidement un essai avant de prendre un carton jaune...

S.B. : J'en ai conservé un certain sentiment de culpabilité, car je me dois d'apporter quelque chose à l'équipe, pas de la pénaliser. C'est une expérience qui va me permettre aujourd'hui d'appréhender ce match en sachant que pour gagner une demi-finale à ce niveau, il faut beaucoup plus que pour un test classique.

Le groupe vous semble-t-il à l'abri d'un relâchement, même inconscient, après l'exploit face aux Blacks, comme ce faut le cas en 1999?

S.B. : Oui, je pense que l'équipe a évolué depuis 1999, et même depuis quatre ans. Elle a gagné en maturité, possède davantage de recul sur l'évènement, sur ses performances. Collectivement, nous mesurons l'importance de l'épreuve. L'objectif principal n'était pas de battre les Blacks, ce n'est pas de battre les Anglais, c'est de devenir champions du monde. En sport, rien n'est jamais acquis. Il faut aller chercher les choses. Ce n'est pas parce que nous avons battu les Néo-Zélandais que tout deviendra facile maintenant.

La claque reçue face à l'Argentine le 7 septembre sert de garde-fou?

S.B. : Peut-être, oui. Elle nous permet de garder les pieds sur terre. On n'a pas oublié ce match.

N'est-ce pas finalement plus difficile de préparer ce match face aux Anglais que le quart contre les Blacks?

S.B. : Sans doute. On essaie de se trouver des arguments pour relativiser notre victoire contre la Nouvelle-Zélande. Chacun sait que le match face à l'Angleterre sera rude et âpre. Si on oublie ça, on s'expose à une grosse déconvenue.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?