Bru: "Attention à l'Irlande"

Quel souvenir gardez-vous du Mondial 2003 ?

Yannick Bru.- De très bons souvenirs. Le dépaysement était total et l'hôtel, près de la plage de Bondy Beach, était, avec le recul, superbe... Bien sûr, la fin de la compétition n'a pas été à la hauteur de nos espérances avec une rencontre pour la troisième place que nous avons mal abordé. Le Mondial s'était arrêté pour nous après la demi-finale.

Que pensez-vous du groupe France actuel ?

Y. B.- Il est bien mieux armé qu'en 2003. Surtout, il y a quatre ans de professionnalisme de plus et les joueurs ont intégré la notion de la préparation physique individuelle pour une meilleure performance collective. Le staff a aussi retenu les leçons de 2003.

Et de la composition du XV de France pour débuter le Mondial face aux Pumas ?

Y. B.- Les 48 heures des huit joueurs ne figurant pas dans le groupe ont dû être terribles. Maintenant, l'équipe est très renforcée devant, mais c'est aussi pour faire face au jeu que nous proposerons les Argentins, qui ont connu des blessures aux postes d'arrière et qui devraient logiquement insister devant et au ras.

Quel verdict voyez-vous pour la poule D alors, celle de la France ?

Y. B.- Je pense qu'il faudra énormément se méfier des Irlandais qui, beaucoup plus que les Argentins, avancent une équipe performante à chaque poste. Surtout, ils ont un calendrier favorable avec les deux premiers matchs de poule qui vont leur permettre une montée en puissance progressive.

Et au niveau de la victoire finale en Coupe du monde ?

Y. B.- Je vais être chauvin ! La France a une sérieuse carte à abattre. Ensuite, il y a les nations du Sud, l'Irlande, l'Angleterre. L'Italie a les moyens de sortir des poules...

Pendant que seize de vos joueurs seront sur le front du Mondial, vous préparez avec le Stade toulousain votre première saison d'entraîneur ?

Y. B.- Oui, cela se passe très bien. Nous avons repris le 20 août. Nous proposons une grosse charge de travail physique, très individualisé qui permet aux joueurs d'augmenter leur potentiel. Personnellement, cela se passe bien. Cela faisait deux ans que j'occupais une position un peu intermédiaire entre les joueurs et le staff, notamment en ce qui concernait la conquête. J'étais régulièrement capitaine aussi, donc je n'ai pas eu trop de mal à avoir le respect.

Cela représente un gros travail de préparation ?

Y. B.- Quand on est cartésien et qu'on a à coeur de faire bien son travail, cela demande beaucoup de préparation, surtout pour la première saison... Nous ne pouvons pas compter sur l'expérience et cela demande donc beaucoup d'énergie. Surtout, j'avais mon idée sur des points bien précis sur lesquels je voulais insister et qui demandent de la préparation.

De quoi s'agit-il ?

Y. B.- Je le garde pour moi... Vous aurez tout le temps de voir de vous-même. La saison du Top 14 sera aussi très longue.