Acte manqué

Par Rugbyrama
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Le monde de l'ovalie est sous le choc après la défaite inattendue des Bleus en ouverture de la Coupe du monde organisée en France. Pleins d'interrogations côté français, la presse étrangère salue l'exploit des Argentins. Revue de presse.

"Perdus !" Dans son édition spéciale (vendue pour le prix de 1&euro), Midi Olympique, qui ne souhaitait pas faire attendre ses fidèles lecteurs, est désabusé. "Quelle gifle !," s'emporte encore le bi-hebdomadaire du rugby. "Quelle claque !, " reprend en écho Le Figaro. Les Bleus ont reçu un véritable "coup de massue" (La Dépêche du Midi). "Pour les Bleus, la fête tourne au cauchemar, " avance Le Parisien. La caricature de Ranson toujours dans le quotidien national met en avant le président de la République Nicolas Sarkozy sur un ballon ovale déclarant tout en se voulant rassurant : "Ne désespérons pas, il nous reste le foot ce soir !" Oui, les Bleus du ballon rond vont prendre le relais de ceux qui sont censés maîtriser les caprices du ballon ovale, mais qui hier devant un "Pichot en chef de guerre" (Le Parisien) ont perdu tous leurs moyens.

"Le trauma puma" (Libération) a refroidi tout un peuple prêt à s'enflammer pour cette Coupe du monde. "Zéro sur toute la ligne," colle le Midi Olympique aux joueurs tel un maître d'école en colère par la prestation de son élève préféré. La déception est à la hauteur des titres et des commentaires à lire aujourd'hui dans la presse française du Nord au Sud de l'Ouest à l'Est. Et l'Hexagone n'est pas le seul à se réveiller ce matin, tout groggy par cette entrée en matière pour le moins originale. Faut-il le rappeler, l'équipe organisatrice ne s'était pas souvent inclinée lors du match d'ouverture (seule l'Angleterre en 1991 contre la Nouvelle-Zélande, 12-18, avant de finir en finale). Tant et si bien que le site australien titre un joli et humoristique (puisqu'il faut savoir rire de tout) : "Sacre Bleus." Côté néo-zélandais, la presse anticipe déjà sur un quart de finale face aux Bleus à Cardiff : "AB' guillotine awaits for sorry french," titre en effet The Dominion Post. La traduction est-elle nécessaire?

Inutile de remuer le couteau dans la plaie ! "Le cauchemar de Skrela" (L'Equipe), "Heymans, la dure réalité du terrain" (Midi Olympique), Mignoni-Pichot : "Il n'y a pas eu de revanche" (toujours dans Midi Olympique ). N'en jetez plus sur ces pauvres Bleus (foncés) ! Place au soleil argentin qui a réduit au silence le Stade de France. La presse sud-américaine jubile et crie sa joie devant la performance des siens, soulignant à force de qualificatif élogieux le coeur et le courage mis dans l'ouvrage : "Un tango majeur!"
Perdus "dans les griffes des Pumas" qu ont "largement mérité cette victoire" souligne The Guardian de l'autre côté de la Manche. "Le jour de gloire est arrive? Not yet, it hasn't," (pas encore, ndlr) ironise The Times .

Mais attention, à ne pas jeter l'eau du bain avec le bébé. Le premier match des Bleus est un gros, énorme, phénoménal acte manqué. Mais au passage, il faut souligner un point : le XV de France n'est pas encore éliminé. Faut-il rappeler à quel point le chemin vers la finale n'a pas été chose facile pour les Bleus du ballon rond lors du Mondial 2006 ?

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