Tranquille comme Carter

Toujours égal à lui-même. Tranquille, poli, disponible. Un peu dépassé par l'événement aussi. Entouré d'une bonne cinquantaine de journalistes dans le vestiaire visiteurs d'Aimé-Giral spécialement aménagé en salle de presse, Daniel Carter répond patiemment aux questions. D'abord à la télé, puis à la radio, enfin à la presse écrite. Quasiment toujours les mêmes interrogations mais toujours le même sourire, une demi-heure durant.

Ce qui ressort de cette conférence de presse ? Qu'à deux jours d'un match capital pour la qualification européenne de Perpignan, le Néo-Zélandais refuse de se mettre la pression. Il faut dire que tout le rugby européen (voire mondial) aura les yeux rivés sur lui dimanche et qu'il n'a pas besoin d'en rajouter. Il a bien travaillé depuis son premier entraînement avec les Catalans lundi. "J'ai quasiment tout découvert, avoue-t-il. J'ai l'impression de revenir à l'école. Il y a beaucoup de défis à relever, je fais donc beaucoup de devoirs. Et je me sens de plus en plus à l'aise. "

Il avait d'ailleurs commencé à plancher avant sur les lancements de jeu que lui avait fournis le staff. "J'ai passé beaucoup de temps avec les coaches pour me familiariser avec ces combinaisons. Vendredi matin, avec les trois-quarts, ça s'est bien passé ", assure la star des All Blacks. Mais tout est nouveau ici pour lui. Sur le plan professionnel évidemment, mais également au niveau de la vie de tous les jours. "Ce fut une semaine chargée, soupire Carter. Il est difficile de s'intégrer dans une nouvelle ville, une nouvelle équipe, une nouvelle culture. Ce n'est vraiment pas facile, mais je crois que j'ai bien travaillé et que mon intégration débute bien. Le groupe est vraiment agréable, de qualité, chambreur. Il m'aide bien dans cette intégration ."

Effervescence en Catalogne

Après une semaine de travail avec ses nouveaux coéquipiers, le joueur se sent beaucoup plus à l'aise qu'il ne l'aurait été s'il avait été aligné dès le week-end dernier à Leicester. Des coéquipiers qui n'ont pas caché leur enthousiasme depuis son arrivée et qui comptent l'aider à faire ses premiers pas à Aimé-Giral. Selon eux, le meilleur joueur du monde n'est pas destabilisé et s'est très bien acclimaté.

En attendant cette première rencontre, c'est l'effervescence en Catalogne. Le stade sera comble et la rencontre se jouera à guichets fermés. La boutique du club ne désemplit pas et le standard n'en finit plus de sonner avec, au bout du fil, toujours des interrogations sur la star all black et le match de ce week-end. Il le sait, l'attente autour de lui est énorme. Pour ce match, mais aussi pour l'issue de cette saison. Carter ne feint pas de l'ignorer, mais il tempère: "Il y a beaucoup d'attente. Mais ce n'est pas un joueur seul qui va rapporter un titre. En tout cas, je vais faire de mon mieux pour que l'équipe y réussisse. "

Le Néo-Zélandais attend sereinement son heure et tente de se tenir éloigné de toute cette agitation en compagnie de sa fiancée, arrivée vendredi en France. La folie Carter ne fait que commencer. Reste à savoir si la magie Carter fera elle aussi effet. Réponse dimanche.