Guirado : "Je prie chaque fois avant les matchs"

Rugbyrama : L'actualité de la semaine, c'est malheureusement le décès du jeune espoir du Stade-Français Nicolas Chauvin. Comment réagissez-vous à ce nouveau drame ?

Guilhem Guirado : Nous sommes tous touchés et effondrés après cette nouvelle, d'autant plus que ça vient après le drame de Louis Frajfrowski à Aurillac. C'est compliqué. Le rugby est en deuil, aux dirigeants de se pencher sur le sujet. Nous ne voulons plus jamais revivre cela. Nous savons qu'il y a toujours un risque de blessure mais perdre la vie sur le terrain... Tout le rugby est touché. Il faudra s'en servir pour le futur.

Que peut-on faire devant ces situations ?

G.G. : Cette année, le nombre de cartons a été multiplié sur ces situations là. Mais avec les corps, les gabarits de certains joueurs, lors de gros chocs ça peut arriver. On essaie de ne pas y penser, mais c'est toujours de douloureux de voir les images où la tête part ou lorsque les joueurs perdent connaissance. Nous, les joueurs, ne pouvons pas faire grand chose si ce n'est être le plus discipliné possible. C'est compliqué de trouver une solution dans ce sport de contact. Mais personne ne veut revivre cela. En première ligne, je sais que c'est dangereux. J'ai eu l'occasion de côtoyer des personnes handicapées à la suite d'une mêlée ou d'un match, dont un ami lorsque j'étais jeune. Je suis touché, j'essaie de ne pas trop y penser et de rester concentré. Mais je prie chaque fois avant les matchs.

Habituellement, ces matchs arrivent en janvier

Si l'on revient à l'actualité toulonnaise, ce match à Montpellier revêt finalement de l'enjeu. Après un début compliqué, le RCT peut-il réaliser l'exploit de se qualifier ?

G.G. : L'exploit non. Mais gagner et continuer notre route après un début de compétition compliqué, oui. On a remis les choses en ordre ce week-end. Nous nous sommes faits du bien dans la tête et notre du rugby. Nous avons vu du liant et de belles choses, même si on aurait pu s'épargner de prendre ces points en fin de match. Mais sur notre jeu et notre rugby, je suis satisfait. À l'extérieur ce sera plus compliqué. Montpellier sera revanchard, ce sera un bon test.

C'est le premier match couperet de l'année...

G.G. : Habituellement, ce genre de match arrive au mois de janvier où les cinquièmes et sixièmes rencontres sont cruciales. Avec notre début de saison en coupe d'Europe, ça arrive plus tôt. Tant mieux. Nous allons voir si nous avons du caractère même si nous en avons montré en ne lâchant pas ces derniers mois, là on va se jauger sur un match couperet.

Ce match à Montpellier votre futur club est encore plus particulier ?

G.G. : Pas plus que ça, c'est surtout un match de coupe d'Europe, un belle compétition. Mon avenir, c'est tout de même dans six mois. Avant cela, je veux bien finir à Toulon. Ce club m'est cher. Je veux prendre du plaisir et savourer chaque fois que je joue pour ce maillot. Toulon m'a beaucoup apporté dans ma carrière.

Toulon restera gravé à vie dans mon cœur et mon âme

C'est un soulagement d'avoir clarifié votre avenir assez rapidement ?

G.G . : Les sollicitations étaient présentes, mais dans la vie il faut avancer et prendre des décisions importantes. Celle-là l'était. J'ai été sollicité tôt dans la saison et j'ai pris cette décision lourde. Je suis libéré que ce soit fait. Je vais tout donner pour donner, qui m'a énormément apporté dans ma carrière, si j'en suis là aujourd'hui c'est grâce au RCT car quand je suis arrivé ici, j'en étais pas là.

Preuve de votre attachement, lors de votre dernier essai avec le RCT face à Grenoble, vous avez embrassé ce maillot...

G.G. : Cela m'est venu comme ça ! Je me suis fait charier car je ne trouvais pas le logo ! Il a été changé de place. C'est un beau symbole, il y a toujours des gens pour émettre un doute, ce n'était pas pour rassurer mais montrer mon attachement et que ce n'était pas fini. J'ai porté ces couleurs pendant cinq ans et ça restera gravé à vie dans mon cœur et mon âme.