Toulon n'était pas au niveau du champion

Toulon démarrait sa saison européenne par une montagne et celle-ci s'est avérée trop haute à franchir. Prévenus de la force de frappe adverse, les Varois n'ont pu éviter la défaite chez eux à Mayol face au champion d'Europe en titre (23-31). À l'abri de deux essais transformés dès la vingtième minute de jeu grâce à deux essais de Maitland et Wigglesworth, les Sarries ont mené jusqu'à 28-9 avant de subir la furia toulonnaise peu avant l'heure de jeu. Beaucoup d'efforts pour rien puisque le RCT repart bredouille de ce premier match européen de l'année et devra s'employer pour sortir de cette poule 3.

La bonne nouvelle est que les Rouge et Noir ne croiseront pas plus fort avant le match retour. La démonstration de rugby affichée en première période par les hommes de Mark McCall a frisé la perfection et Toulon n'a pas pu suivre, comme cela aurait été le cas pour bon nombre de cadors européens.

Les Varois ne rencontreront pas tous les jours des équipes avec du 1 au 15 des joueurs capables de faire jouer après eux, à l'image de Mako Vunipola, Jamie George ou Maro Itoje sur les trois premiers essais des Sarries. L'autre bonne nouvelle, s'il en est, est que le RCT a fait la démonstration que le champion d'Europe en titre n'était pas invincible.

Une remontée folle...pas récompensée

À 28-9, à quinze contre quatorze après un carton jaune reçu par Ma'a Nonu (46e) et après cette sensation de maîtrise chirurgicale de leur rugby laissée jusqu'alors, on voyait mal les Saracens repartir de Mayol sans le bonus offensif. Trente-cinq minutes plus tard, la victoire était au bout mais à quatre points et surtout assortie d'une belle frayeur. Emmené par un Nonu retrouvé, un puissant Vermeulen et un bon Ollivon, Toulon a tenté la remontada. Deux essais de Chilava (55e) et Habana (63e) et la précision au pied d'Halpenny lui ont ouvert les portes d'un authentique exploit mais force est finalement restée aux Sarries.

Diego Dominguez et son staff se serviront certainement à l'avenir de ce quart d'heure de révolte où leurs joueurs ont failli renverser la montagne. Une petite réjouissance morale qui ne pourra toutefois pas masquer une réalité comptable. Avec zéro point pris lors de son premier match de poule à domicile, Toulon est déjà condamné à disputer cinq finales dont le terrible retour s'il veut sortir de son groupe.