Rallier : "Rien à perdre et faire quelque chose de beau"

  • Marc-Antoine Rallier - Castres Olympique
    Marc-Antoine Rallier - Castres Olympique
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CHALLENGE CUP – Le Castres Olympique s’apprête à disputer un quart de prestige du côté de Leicester. Sans pression aucune, les Tarnais du talonneur Marc-Antoine Rallier veulent profiter de ce match à élimination en Angleterre.

Revenons sur votre dernier match et ce revers 22-16 à Pierre-Fabre face au Stade Français en Top 14.

Nous avons fait preuve d’indiscipline tout en manquant quelques coups offensifs. Les Parisiens ont été très bons en conquête et en défense. Après un succès initial en déplacement à Agen, c’est toujours embêtant de perdre chez soi et de ne pas capitaliser. On ne peut pas dire que les compteurs ont été remis à zéro au classement mais plutôt qu’il faut vite nous remobiliser.

Pensez-vous que les joueurs vont parvenir sur la durée à s’adapter à ces nouvelles consignes sur le jeu au sol qui provoquent tant de fautes en ce début de saison ?

C’est compliqué. Chaque arbitre a un peu son analyse et c’est très difficile à arbitrer. Sur certaines phases, on a l’impression qu’ils font davantage attention aux mains, quand sur d’autres, ce serait plutôt les appuis. C’est complexe. Après, il faut évidemment prioriser la sécurité des joueurs. J’espère que nous parviendrons tous à nous adapter pour le bien d’un jeu de mouvement souhaité.

Comment avez-vous basculé vers cette grande échéance de phases finales de Challenge Cup ?

Cela fait 17 ans que j’évolue au CO et des quarts de finale européens, je n’en ai pas vu beaucoup. On n’a rien à perdre. Au contraire, on peut faire quelque chose de beau.

Leicester n’a plus que ce match

Que pensez-vous de votre adversaire Leicester ?

C’est un club anglais que j’adorais quand j’étais petit. Les Tigers étaient au sommet du rugby d’Europe, avec leurs grands joueurs, leur fameux stade, leurs supporters bruyants, ces trois couleurs emblématiques. C’est un honneur de jouer là-bas. Sportivement, c’est vrai que leur saison 2019-2020 est moins bonne. Dans ce championnat qu’ils sont en train d’achever, ils savent depuis des mois qu’ils ne descendront pas grâce à la relégation des Saracens. Ils n’ont donc plus qu’un match à préparer depuis longtemps : ce quart contre Castres ! S’ils veulent aussi participer à la prochaine H Cup, il leur faut remporter ce Challenge 2019-2020. Je pense donc qu’ils vont être prêts et motivés. Et nous devrons l’être aussi car je me souviens du dernier déplacement que nous avons effectué à Welford Road contre une équipe que l’on nous disait déjà en difficulté. Nous en avions pris 50.

Les mesures liées au Covid-19 modifient-elles les conditions de ce match à élimination directe ?

Nous partons en avion privé, nous serons enfermés dans notre hôtel et sans supporters au stade. L’ambiance devrait être bizarre. Le fait que cette échéance arrive tôt dans la saison et avec une atmosphère particulière ne doit pas nous faire oublier que c’est un quart de finale ! Tous les joueurs sont conscients du match énorme qui nous attend et du plaisir que l’on doit prendre à disputer une telle rencontre et même apprécier chaque moment du weekend. Nous devons repartir d’Angleterre sans avoir de regrets. Personnellement, si je suis dans l’équipe, ce sera peut-être le seul quart européen de ma carrière que je jouerai. Vous imaginez mon implication…

Plus globalement, comment le rugbyman de haut niveau que vous êtes vit avec cette crise du coronavirus qui plane au-dessus de notre société et de chaque club pro ?

Il y a quinze jours, j’étais invité à un anniversaire mais je n’y suis pas allé. Non pas par peur de l’attraper mais pour ne pas pénaliser ma famille et mon club au cas où. Vous savez, rejouer au rugby est bénéfique à l’économie de notre sport. Mais surtout, cela fait du bien aux joueurs, aux familles, au moral de tout le monde qui suit le rugby. J’ai l’impression qu’il va falloir s’habituer à vivre avec ce virus pour quelques temps. Alors tout en étant sérieux quant à notre attitude, n’oublions tout de même pas d’aller de l’avant.

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