Carnet noir : Adieu Tom Smith !

  • Tom Smith (Ecosse).
    Tom Smith (Ecosse).
Publié le Mis à jour
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CARNET NOIR - Tom Smith, ancien pilier de l'Ecosse et des Lions nous a quittés. Il avait joué deux saisons à Brive. Il laisse une image très spéciale, celle d’un pilier capable de s’imposer malgré des moyens physiques apparemment limités.

C’était un pilier écossais qui ne payait pas forcément de mine. Il était musclé , évidemment, mais pas très large, ni très massif. Ça ne l’empêcha pas de connaître 61 sélections pour l’Ecosse plus six pour les Lions (97-2005). Avec son équipe nationale, il avait gagné le Tournoi 1999 avec au passage, une victoire incroyable à Paris. Avec les Lions, il avait participé aux tournées de 1997 en Afrique du Sud et de 2001 en Australie.

En 1997, il avait été appelé par Ian McGeechan alors qu’il ne comptait que trois capes sous le maillot du Chardon , il avait su gagner sa place pour les trois tests, à la surprise générale. Et les Lions l’avaient emporté deux tests à un dans ce qui était à la fois la première tournée de l’ère professionnelle et la première face à une nation championne du monde en titre. Quatre ans après, il avait été sélectionné à nouveau dans la sélection supranationale, cette fois en voyage en Australie, encore championne du monde. Et il avait joué les trois tests, dans une équipe très forte (Wilkinson, O’Driscoll) mais qui avait été battue de peu. Il avait débuté sa carrière professionnelle chez les éphémères Caledonia Reds en 1996, puis il avait opté pour les Glasgow Caledonians, ancêtres des Warriors. Après un passage à Brive de deux saisons, il avait signé à Northampton, club anglais puissant, où il passa huit ans, jusqu’à la fin de sa carrière, en 2009 alors qu’il avait 37 ans. Avec les Saints, il termina sur un succès d’ailleurs, en challenge européen en battant Bourgoin-Jallieu en finale.

Il resta longtemps le dernier Ecossais à avoir débuté un match avec les Lions (il fallut attendre 2021 pour voir la génération actuelle faire aussi bien que lui). Tom Smith bénéficiait d’ une aura assez unique, peut-être parce qu’il donnait l’image de l’avant de devoir qui avait su exprimer cent pour cent de son potentiel, et peut-être plus. Une question d’intelligence, de sérieux et d’endurance. Dans les années 2000, il n’eut pas la chance de jouer dans une équipe d'Écosse collectivement capable de rivaliser avec les meilleures nations, mais sa réputation était toujours intacte, notamment dans le championnat anglais.

Il s’en va à 50 ans

"Tom était très charismatique, il avait une aura que je n’ai jamais retrouvé chez un autre joueur, il imposait immédiatement le respect. En plus de ses qualités de joueur, c’était un homme formidable et généreux. Il vous faisait grandir de dix centimètres rien qu’en vous parlant" a déclaré Chris Paterson, son ancien coéquipier en équipe nationale.

John Jeffrey, ancien troisième ligne international et président des Six Nations a rajouté : " Si on le ramène à son poids, il était peut-être le plus grand international que l’Ecosse ait produit. Il était la personne la plus humble que j’ai connue. Toutes mes pensées vont à son épouse et à ses enfants. "

On le surnommait parfois "flintstone" à cause d’une ressemblance avec un personnage de dessin animé. Tom Smith avait un lien fort avec la France puisqu’il avait joué pendant deux saisons à Brive (99-2001), et il avait été aussi entraîneur adjoint de Lyon en 2012-2013 et entraîneur principal de Périgueux entre janvier 2018 et janvier 2019. Il s'était d’ailleurs établi en Dordogne. Il souffrait d'un cancer colorectal depuis 2019. Il n’avait pas hésitéà parler publiquement de sa maladie. Il est parti alors qu’il n’avait que 50 ans . Ça parait fou !

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