Top 14 - Rob Simmons (Clermont) : "On peut être une équipe très difficile à battre"

  • Rob Simmons sous le maillot de l'ASM Clermont
    Rob Simmons sous le maillot de l'ASM Clermont Icon Sport - Romain Biard
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Poutre essentielle du pack clermontois, par sa taille et sa densité physique (2m04, 115kg), le deuxième ligne australien exhorte ses coéquipiers à prendre confiance en eux à l’approche du sprint final.

Clermont a-t-il réalisé la semaine dernière le meilleur match de sa saison, face à l’Ulster ?

J’imagine, oui. Ça me semble assez clair. Nous avions déjà fait de bonnes choses par le passé mais c’est la première fois qu’on maintient ce niveau d’exigence et de performance pendant quatre-vingt minutes. C’est ce qui a fait toute la différence.

Qu’est-ce qui fait la différence avec tant d’autres matchs, qu’on qualifiera de « moyens » ?

Toutes les équipes essaient de rester à leur meilleur niveau pendant quatre-vingt minutes, mais même les plus grandes n’y parviennent pas toujours. C’est une question de fatigue mais aussi de concentration. Pendant un match, il y a un scénario, des faits de jeu, un adversaire, beaucoup d’éléments qui peuvent venir vous perturber et vous faire sortir de votre concentration. C’est quelque chose qu’on travaille depuis le début de l’année 2024, parce qu’on sait que les fins de match nous ont déjà coûté très cher par le passé. A trois ou quatre reprises, nous avons craqué dans les dernières minutes. J’ai lu quelque part que si les matchs duraient 75 minutes, nous serions sur le podium. C’est une double réalité : les rencontres durent 80 minutes, pas 75 minutes et nous sommes trop friables dans ces fins de match. Cela ne sert à rien de se plaindre ou d’avoir des regrets, il faut travailler pour améliorer ce point. C’est ce qu’on fait.

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Comment ?

C’est aussi une question de confiance. Ces fins de match ratées ont parfois entamé les certitudes de l’équipe. Pour retrouver cette confiance, il faut se sentir fort sur les bases de ce jeu, rectifier ce qui ne fonctionne pas et améliorer ce qui fonctionne déjà. On a beaucoup bossé notre activité dans le jeu au sol, par exemple. La conquête, la défense, toutes ces choses sur lesquelles on construit un match, sur lesquelles on se resserre. Quand on joue ensemble, qu’on s’engage ensemble et qu’on met beaucoup d’intensité, on peut être une équipe très difficile à battre. Il faut désormais le faire plus régulièrement, être plus constant.

Vous ne comptez que quatre points d’avance sur la 13e place, synonyme de barrage d’accession, et sept points de retard sur la 6e place : l’objectif du maintien en fin de saison est-il clairement la priorité ?

Je ne veux pas réfléchir comme ça. Nous avons un match à Bordeaux-Bègles à préparer, à jouer et si possible à gagner. Il ne faut se focaliser que là-dessus.

La pression du maintien, vous ne la ressentez pas ?

Bien sûr que si, ce serait absurde de dire le contraire. Tout le monde a pleinement conscience de notre situation. Mais se projeter sur les scénarios de fin de saison serait le meilleur moyen de se rater. Restons concentrés sur ce qui nous attend immédiatement, le déplacement à Bordeaux-Bègles. Et faisons un gros match là-bas.

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Christophe Urios est un personnage atypique de notre championnat. Comment est-il au quotidien ?

C’est un manager avec un gros caractère. Moi, j’aime bien ça. Son exigence nous pousse à être meilleurs, c’est comme ça qu’il faut le prendre.

C’est un style de management qui vous surprend ?

Pas du tout. Sur bien des aspects, il me rappelle un entraîneur à mes débuts, Ewen McKenzie en Australie (aux Queensland Reds). Il aussi entraîné en France, d’ailleurs (2008-2009, au Stade français). Ewen était comme ça : un gros caractère, exigeant mais avec lui, vous progressiez.

Il a participé à 20 titularisations pour 24 feuilles de match au total avec l'ASM cette saison
Il a participé à 20 titularisations pour 24 feuilles de match au total avec l'ASM cette saison Vincent Duvivier

Huit mois après votre arrivée en Top 14, que retenez-vous du rugby français ? On le dit plus physique...

Et c’est vrai ! Le Top 14 est physique, brutal. Le combat tient une place très importante ici, la conquête aussi et toutes les équipes s’entraînent dur pour performer dans ces secteurs. En France, il faut commencer par faire un gros boulot devant avant de penser à s’aventurer derrière. C’était moins vrai quand je jouais dans le Sud.

Pour autant, le Top 14 est-il le meilleur championnat du monde, comme il le revendique ?

Dans un sens, oui. Je ne sais pas s’il est le meilleur, mais il est assurément le plus compétitif, le plus dur à gagner sur la planète rugby. Il y a une grosse homogénéité ici, aucun match n’est facile. Une victoire demande toujours de gros sacrifices.

Ce n’est pas le cas dans le sud ?

Le rugby de clubs y est pensé différemment : il est avant tout une plateforme de préparation pour les équipes nationales et les rencontres internationales. Les codes du jeu empruntent donc à ce rugby international. Ici, le championnat est un objectif, une finalité en soit. Ce qui le rend beaucoup plus acharné.

Un match entre les Crusaders et La Rochelle, les deux derniers champions de leur hémisphère respectif : qui gagne ?

C’est dur de répondre, les rugbys pratiqués sont très différents. D’ailleurs, les deux équipes semblent moins fortes cette année qu’elles ne l’étaient l’an dernier.

Et donc ?

A leur meilleur niveau, celui de l’an dernier, je dirais La Rochelle. Leur puissance est impressionnante. Physiquement, ils pourraient faire de gros dégâts aux Crusaders.

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Les commentaires (3)
GeGe49 Il y a 12 jours Le 18/04/2024 à 11:33

On pourrait, oui, mais pas en top 14 !!!

Lanat74 Il y a 12 jours Le 18/04/2024 à 10:34

Que voilà des propos bien pesés!
Ce ne serait pas lui le véritable capitaine dans cette équipe, en vérité ?

Jbose1731 Il y a 12 jours Le 18/04/2024 à 09:58

Un mec qui a la lumière à tous les étages !