Top 14 - Uini Atonio (XV de France/La Rochelle) : "Ça fait du bien de changer de décor"
Discret depuis l’élimination du XV de France en quart de finale de la Coupe du monde, Uini Atonio s’est présenté souriant ce jeudi après-midi en conférence de presse, à l’avant-veille de La Rochelle-Bayonne. Tout juste de retour en club, le pilier droit des Bleus, qui a récemment pris sa retraite internationale, devrait être titulaire samedi soir.
Dans quel état d’esprit êtes-vous, à l’heure de reprendre la compétition ?
J'ai passé trois semaines où j'ai complètement coupé avec le rugby. J’ai passé du temps avec ma famille, vu qu'on a passé quatre mois ensemble (avec les Bleus, N.D.L.R.) pour préparer la Coupe du monde. Du coup, franchement, j’étais content de revenir au club. Encore plus quand tu vois l’énergie qu’il y avait quand tous les internationaux sont arrivés (en début de semaine). Tout le monde était content de voir un groupe de 40. C’était la première fois qu’on était tous dans la même salle, avec tous les nouveaux comme Jack Nowell ou les espoirs montés en pro. Ça fait du bien de retrouver tout le monde, même des vieux comme Brice (Dulin) ou d’autres (sourire).
Ressentez-vous déjà de la nostalgie après l’annonce de la fin de votre carrière internationale ?
Non, pas du tout. Là, je suis content d’être en club, c’est tout. Ça fait du bien de changer de décor. Et travailler encore avec La Rochelle pour aller chercher des titres.
Je trouvais un peu violent le fait d’avoir perdu le dimanche soir et d’être déjà dispersé le lundi matin
Ces trois semaines vous ont-elles permis de "faire le deuil" ou la cicatrice sera-t-elle présente à vie, comme le confiait hier le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié ?
Je pense, oui. Ça fait du bien, mentalement, de couper. Même si on a fini sur une note un peu… bizarre. Je trouvais un peu violent le fait d’avoir perdu le dimanche soir et d’être déjà dispersé le lundi matin. Mais je ne sais même pas si j’ai regardé des matchs de rugby pendant trois semaines, j’ai coupé complètement. Du coup, je suis régénéré physiquement et mentalement. Je suis prêt à reprendre la course. Et rigoler avec les mecs.
Vous n’avez pas regardé non plus les matchs de La Rochelle ?
Des bouts de matchs mais pas tous. J’ai essayé de complètement couper. En plus, ma famille est venue de Nouvelle-Zélande. J’ai profité de mes proches. On ne se voit pas souvent.
Maintenant, il faut tourner la page
Au-delà de la brutalité de la sortie de route, comment avez-vous vécu cette élimination contre l’Afrique du Sud ?
Comme toutes les équipes sauf l’Afrique-du-Sud… Quand tu pars à 70 avec un seul objectif – gagner la coupe – et que tu tombes en quart, demi-finale ou finale, tout le monde sort avec le même… Tout le monde était dégoûté, triste. Quatre mois ensemble, c’est très long. Et de ne pas arriver au bout, c’est encore pire. Maintenant, il faut tourner la page. Revenir et regagner des matchs avec La Rochelle.
Facile de remettre le jaune et noir ?
Bien sûr. Comme je le disais, il y a beaucoup d’énergie au club. Même si on a perdu quatre matchs sur les cinq premières journées. Ça nous est déjà arrivé par le passé. Le Top 14 est un marathon. Il ne faut pas être premier dès la 5e journée, il faut progresser en tant qu’équipe et voir nos objectifs collectivement, à 40. C’était un peu dur pour eux de jouer avec un groupe de 30. Là, on est tous rentrés, à part Greg (Alldritt) qui est au repos. Ça va lui faire du bien, physiquement.
Revenir et voir La Rochelle 12e au classement, ça ne fait pas bizarre, quand même ?
Oui et non… L’objectif reste le même : gagner des titres. On est toujours sur la même route. Oui, on est un peu en retard au classement mais ce n’est pas très grave […] L’ambiance est là. Si tu commences à baisser la tête, bouder et faire la gueule dès aujourd’hui… elle va être très longue la saison.
Le public rochelais attend les internationaux de pied ferme…
Ce n’est pas que nous. Il attend le vrai groupe du Stade rochelais ! On est au complet. Les prestations des semaines à venir vont faire réagir les supporters. Après, un groupe ne se forme pas en une semaine. Ce n’est pas parce que les internationaux sont revenus qu’on va faire un match de fou. Il faut faire des matchs corrects et commencer à en gagner. Avec le momentum, ça va rouler. On va faire comme les saisons précédentes.
Les équipes n’ont pas envie de venir, là. A part pour prendre des branlées… (rires)
Avez-vous déjà échangé avec quelques supporters ?
J’en croise de temps en temps quand je vais faire des courses. D’abord, ils me disent « félicitations par rapport à votre parcours en Equipe de France ». Puis me demandent « est-ce vous allez reprendre bientôt ? ». Que ce soit le boucher à Hyper U ou le personnel de la rôtisserie en ville, je crois que tout le monde est content de voir les internationaux rentrer. Je sais que le groupe est fort cette année encore. Il faut profiter. Nos objectifs sont élevés, il faut aller les chercher.
Vous n’avez pas perdu votre sourire, votre bonne humeur…
(rires) Les années passent mais, à part l’âge, il n’y a rien qui…
Visiblement, vous avez perdu une étoile sur votre tee-shirt…
(Il regarde le haut de son maillot qui ne comporte qu’une seule des deux étoiles européennes) Oui, c’est assez violent aux entraînements, hein (rires) ! En plus, avec la tempête ces derniers jours, ça a arraché un peu les étoiles !
Vous allez découvrir samedi le "nouveau" Deflandre, en match, avec cette nouvelle tribune…
Vous avez vu ça ? C’est magnifique ! Je pense que les équipes n’ont pas envie de venir, là. A part pour prendre des branlées… Ça va être dur (rires)
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