Pro D2 - Steeve Barry (Biarritz) : "Nous allons tous un peu jouer devant, demain"

  • Steve Barry a disputé 89 rencontre sous le maillot biarrot depuis son arrivée en 2019.
    Steve Barry a disputé 89 rencontre sous le maillot biarrot depuis son arrivée en 2019. Hugo Pfeiffer / Icon Sport - Hugo Pfeiffer / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Absent des terrains depuis six mois, Steeve Barry fera son retour à la compétition demain, lors de la réception du SU Agen (21h). Si les conditions climatiques ne devraient pas lui permettre d’exprimer ses qualités offensives, l’ailier de 32 ans sait qu’il aura un rôle important à jouer, dans la bataille stratégique qui s’annonce.

Steeve, on ne vous a plus vu sur un terrain de rugby depuis fin avril. Comment allez-vous ?
Je me suis fait une luxation à l’épaule le 28 avril dernier face à Grenoble. Depuis, je n’ai pas rejoué. J’ai profité du mois de mai pour me faire opérer, puis de la trêve estivale pour récupérer et me soigner. J’ai repris la préparation physique et, petit à petit, j’ai pu reprendre le collectif. Ça fait trois semaines que je suis avec le groupe.

Comment avez-vous traversé cette longue phase ?
J’ai choisi de me faire opérer un mois après la luxation. Par rapport au timing, c’était le mieux. Nous avions la fin du mois de mai, puis juin qui étaient “off”. Avec ce qui s’est passé au club cet été, on n’a repris qu’en juillet, donc ça m’a laissé du temps libre pour me soigner. C’était plutôt pas mal, bénéfique. Ça tombait, entre guillemets, au bon moment. J'ai loupé les premiers matchs, mais maintenant je vais pouvoir continuer sur la suite de la saison.

Ressentez-vous une appréhension par rapport aux chocs ?
Non, pas du tout. J’ai fait une reprise très progressive et assez longue. Tu peux jouer quatre mois après une opération de l’épaule, normalement. Là, j’entame le cinquième mois, donc je suis bien. Il me tarde de jouer maintenant.

La saison dernière a semblé éprouvante psychologiquement. À quel point cette longue coupure vous a-t-elle fait du bien dans la tête ?
Nous avons fini sur huit matchs sans victoire. Ça faisait du bien de couper, de passer à autre chose, de souffler pendant cette période “off”. À la reprise, il y avait de nouvelles têtes, des choses avaient changé autour du club. C’était intéressant de reprendre.

Est-ce la première fois que vous connaissez une si longue absence ?
Je m’étais fait l’autre épaule il y a dix ans. Apparemment, c’est tous les dix ans (rires). J’espère que j’aurai arrêté le rugby d’ici là.

Quel regard portez-vous sur le début de saison de vos partenaires ?
C’est un peu mitigé. Nous ne sommes pas rodés, pas à 100 %. Il y a pas mal de nouvelles têtes, un nouveau staff, de nouvelles choses à mettre en place. Il faut que ça prenne, qu’on arrive à se trouver, à sortir de la spirale de l’an dernier. Nous avons eu une intersaison un peu tronquée, nous n’avons donc pas eu autant de périodes de travail que ce que d’autres équipes ont pu avoir.

Les Biarrots fêtent leur victoire contre Nevers lors de la 7e journée.
Les Biarrots fêtent leur victoire contre Nevers lors de la 7e journée. Icon Sport

Dès lors, comment avez-vous fait pour vous imprégner de toutes ces nouveautés, malgré votre blessure ?
Même les joueurs blessés doivent assister à toutes les réunions tactiques, ou à la vidéo. Tu n’es pas non plus mis à l’écart et c’est plutôt pas mal. Nous étions assez concernés. Après, c’est frustrant car tu aimerais apporter ta pierre à l’édifice sur le terrain. On savait que le début de saison allait être compliqué. Il est en demi-teinte. Il y a eu de très bonnes choses comme cette large victoire à Rouen, enchaînée avec le succès contre Nevers. La semaine d’après, on en prend 40 à Vannes. C’est à nous de rester plus constants. Nous avons du mal à être consistants sur toute la longueur ou dans nos matchs.

L’an dernier, vous n’étiez pas obligés de participer à toutes les réunions ?
L’an dernier, quand tu étais blessé, tu étais un peu moins impliqué. Je ne crache pas sur le système de la saison passée. Cette année, ils veulent vraiment que tout le groupe, que tu sois blessé ou pas, assiste à tout ce qui se fait hors rugby. Ils veulent impliquer tout le monde et c’est plutôt pas mal.

Que pouvez-vous nous dire sur les nouveautés liées au plan de jeu, cette année ?
Il est assez adaptatif. On peut très bien jouer sur les largeurs ou dans l’axe. C’est à nous de nous l’approprier et de l'exécuter correctement. Lorsqu'on regarde la vidéo, on remarque qu’il y a des espaces, des possibilités. Ce qui nous est offert sur le plan de jeu nous permet de réaliser les choses, mais on ne le fait pas forcément très bien. [...] L’an dernier, les ailiers étions un peu cloisonnés dans les ailes. Cette année, nous avons un peu plus de liberté sur le terrain.

Steve Barry a commencé sa carrière professionnelle à La Rochelle en 2016.
Steve Barry a commencé sa carrière professionnelle à La Rochelle en 2016. Camera / Icon Sport

Quid du jeu au pied de pression ?
Nous avons la consigne d’attaquer avec et sans ballon. Le jeu au pied de pression, les ballons hauts et les contre-rucks font partie des armes qu’on aimerait ajouter à l’arsenal.

Qu’attendez-vous de la rencontre face à Agen, demain ?
Vu la météo annoncée, ça va être un rugby un peu stratégique, un rugby d’hiver, de mauvais temps. J’imagine qu’il y aura beaucoup de jeu au pied, de la conquête et l’équipe qui fera le moins de fautes gagnera. Il y aura une bonne partie d’occupation.

Et de votre côté, même si vous ne devriez pas avoir beaucoup de ballons en attaque, vous allez avoir un rôle à jouer dans cette bataille d’occupation, notamment dans la couverture du fond de terrain…

Exactement. Un match comme demain, pour les ailiers, déjà, c’est lycra manche longue (rires). Au niveau du jeu au pied, on sera concernés sur le fond de terrain, pour assurer la couverture et mettre de la pression aérienne. Il y aura du boulot. Il n’y aura pas de passes ou de décalages, mais nous aurons des chasses à faire, des plaquages, de la pression à mettre. Nous allons tous un peu jouer devant, demain. [...] Après, personnellement, je suis juste content de reprendre. Ce ne sera pas un match d’été, avec de la chaleur, du beau temps, un water-break, mais je suis tellement content de reprendre que même si c’est la tempête, tant pis. Feu !

D’ailleurs, il y a quelques années, un ailier pouvait passer un match d’hiver sans voir le moindre ballon…
C’est sûr qu’à l’époque, quand tu étais ailier, tu attendais. Maintenant, il y a beaucoup de jeu au pied de pression. Les équipes ne prennent pas trop de risques chez elles, elles veulent jouer chez l’adversaire. À l’image de la Coupe du monde, le jeu de dépossession est désormais récurrent. Je pense qu’on peut s’attendre à ce genre d’événement.

Est-ce le rugby que vous appréciez ?
C’est une autre forme de rugby (rires). Des fois, il faut passer par là. Ce qui est bien, c’est quand tu es capable de faire ce genre de rugby en hiver, pour ensuite proposer autre chose lorsque les conditions le permettent. Les grandes équipes sont fortes là-dessus.
 

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Les commentaires (1)
Zaintza Il y a 5 mois Le 01/11/2023 à 14:41

Ce qui est sûr c'est que la match de demain sera un très gros combat...Biarritz ne réalise pas un bon début de saison et contrairement à ce que dit Barry ce n'est pas seulement "un peu mitigé" c'est franchement décevant. À peine 9ème à l'entame de la 9ème journée pour une équipe ayant un effectif capable de jouer le top 6 voir mieux, plusieurs grosses déconvenues et un calendrier malgré tout abordable sur ce début de saison. Donc pour le BO c'est déjà un match décisif et nul doute qu'ils feront ce qu'il faut pour l'emporter. Si on ajoute à ça le conflit extra sportif entre les 2 clubs et surtout entre les 2 présidents (il n'y a qu'à lire la récente déclaration d'Aldigé qui, pour changer, veut encore créer une polémique), Agen va venir à Aguilera le couteau entre les dents. Tout ce contexte devrait nous offrir un gros combat et attention au vaincu car on ne peut pas dire que le début de saison d'Agen soit également réussi...vivement demain soir pour ce match qui sent déjà la poudre !