Coupe du monde de rugby 2023 - La revue de presse britannique : "Borthwick, tout est pardonné", "un match extraordinaire et douloureux"

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La presse britannique est largement revenue sur la défaite de l'Angleterre en demi-finale de Coupe du monde. Forcément touchés par le scénario de la rencontre, les médias outre-Manche n'ont pas oublié d'évoquer la rédemption exceptionnelle de leur équipe, pilotée par Steve Borthwick et personnifiée par les vétérans Dan Cole et Joe Marler. Même si les joueurs en fin de course sont nombreux, la prestation des jeunes joueurs sur ce match et dans cette Coupe du monde incitent à l'optimisme.

"Steve Borthwick, tout est pardonné", lance Oliver Brown, chef d'édition au Telegraph. "Malgré cette douloureuse défaite, Steve Borthwick a apporté des preuves montrant que l'Angleterre est sur le bon chemin [...] La réalité était indéniable : dix mois après avoir hérité de la rancoeur et de la discorde d'une équipe anglaise en chute libre, il était à un coup de pied de les envoyer en finale de Coupe du monde."

Peu auraient prédit que Borthwick obligerait les favoris à céder à la panique aussi vite

Le même Brown considère que cette demie avait tout les traits d'un test match sous la houlette de Borthwick : "méchant, féroce et usant. De plus, la pluie parisienne a transformé le spectacle en un combat de catch forcé [...] Son amour pour le jeu au pied a suscité énormément de mépris à ses débuts. Mais à ce stade de la compétition, contre cet adversaire, cette stratégie s'est révélée comme de la magie noire, étouffant l'Afrique du Sud et l'empêchant de toute initiative [...] Peu auraient prédit que Borthwick obligerait les favoris à céder à la panique aussi vite, avec les sorties très précoces de la charnière titulaire. Même "la vache sacrée" Eben Etzebeth fut hélitreuillée avec à peine la moitié du match disputée. Et la personne derrière tout ce ramdam ? Borthwick."

"Pendant 65 minutes, l'Angleterre était parfaite. Et pour cette raison, ce match nous hantera à jamais, écrit Will Greenwood, du même titre de presse, qui appuie sur la notion de regret. A 15-6 à la 65e, sous la pluie battante, ce match était gagné. Ça n'était pas possible autrement." Sur les potentiels adieux à certains joueurs phares, comme Courtney Lawes (34 ans), Owen Farrell (32 ans), il rappelait que "ces joueurs anglais ont pris part à un match extraordinaire" : "Ce sera douloureux. Mais il vaut mieux prendre part à ces moments et perdre, que ne pas être là du tout."

L'une des trois ou quatre meilleures performances de l'histoire

La plume du très emblématique Stephen Jones, qui a couvert toutes les Coupes du monde et neuf tournées des Lions britanniques et irlandais, soulignait l'importance pour l'Angleterre "de produire à nouveau des piliers de haut niveau". Selon lui, ce n'est qu'à cette condition que la formation de Steve Borthwick "pourra apporter de la joie aux supporters de la Rose" comme ce fut le cas pendant le match. "Ça n'a jamais été l'équipe la plus dangereuse jusque-là, mais ils furent diablement efficaces au moment de leur sortie du tournoi. Nous avons tant attendu ce moment mais voir ces maillots blancs entrer sur la pelouse du Stade de France fut surprenant en un sens, mais aussi très inspirant."

Ils ont joué comme la vraie Angleterre

Toujours pour le Sunday Times, "un match complètement irrationnel fut remporté de façon imméritée par l'Afrique du Sud au bénéfice d'un coup de pied, quasiment le dernier de la partie." "Avant ça, la performance anglaise fut si magnifique qu'on peut la classer dans les trois ou quatre meilleures de l'histoire. Les hommes en blanc ont complètement renversé la table, effacé tout souvenir récent de leurs performances et joué comme la vraie Angleterre."

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Le quotidien The Independent met la lumière sur le paquet d'avants anglais. "Dan Cole a causé la perte de l'Angleterre en 2019 (en finale, N.D.L.R.) mais a tenu "la barraque" quatre ans plus tard. Remplaçants il y a quatre ans Cole et Marler étaient titulaires ce samedi en raison de leurs prouesses en mêlée. Et non seulement ils ont survécu mais ils ont même été précieux."

7 joueurs sur 23 avaient 25 ans ou moins... Il y a beaucoup de choses à garder et sur lesquelles se reposer pour la suite

L'ancien international Lawrence Dallaglio (85 sélections) était l'un des rares à importer outre-Manche le climat ambiant en France depuis une semaine : "O'Keeffe sera au centre des discussions car c'est lui qui a décidé de la victoire sud-africaine, et pas les Boks." Mais son discours général sur ITV, repris par le Telegraph était empreint d'optimisme : "La performance globale de l'équipe fut excellente. On ne finit vraiment pas loin. Nous sommes tous terriblement déçus mais les joueurs doivent être fiers de ce qu'ils ont accompli [...] Sur les 23 joueurs, 7 avaient 25 ans ou moins. C'est le plus grand total des demi-finalistes. L'Afrique du Sud n'en avait qu'un... Il y a beaucoup de choses à garder et sur lesquelles se reposer pour la suite. Nous étions en position de battre les champions du monde."

Une jeunesse brillante mais...

De même, la BBC saluait "une prestation qui rappelait l'entêtement poussé à l'extrême des grandes sélections anglaises du passé" : "C'était un appel à ce que les supporters se rangent derrière cette équipe. L'unité qui règne dans ces moments de déception et de défaite aidera à revenir encore plus fort." De plus, les prestations des jeunes talents lors de ce match et pendant le Mondial ont été soulignés. Ont été cités : Freddie Steward (22), George Martin (22), Ollie Chessum (23) ou encore Ben Earl (25), Marcus Smith (24), Ollie Lawrence (24) et Henry Arundell (20).

... Une transition délicate à venir

Cependant, la mythique radio britannique émettait une liste d'incertitudes liées à l'avenir. "Le capitaine Owen Farrell (31), Courtney Lawes (34), Joe Marler (33), Jamie George (32) et Manu Tuilagi (32) font partie de ceux qui ne pourront peut-être pas s'engager pour l'Australie 2027. Dan Cole et Danny Care, à 36 ans, n'y seront pas, tandis que Jonny May a déjà annoncé sa retraite internationale après la compétition. Les incessants changements dans les sélections ces dernières années [...] présagent une transition délicate. Enfin, le départ d'un contingent de joueurs pour la France, ce qui les rendra inéligible à la sélection, est une complication supplémentaire."

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Les commentaires (10)
Kiki29 Il y a 6 mois Le 23/10/2023 à 11:57

Une vraie purge ce match.... en dehors de tout le reste (tout a été dit par ailleurs ...) je ne comprends pas pourquoi BOK a toléré les interruptions incessantes des "porteurs d'eau" pratiquement tout le match (il a fini par réagir... un peu tard...) et autorisant les 2 équipes à effectuer des petites conférences à chaque arrêt de jeu.

mikele64 Il y a 6 mois Le 23/10/2023 à 07:13

Tactiquement ce fut un très bon match des anglais. C'était de cette façon qu'ils pouvaient battre les sudafs. Par contre au niveau du rugby c'était très pauvre.

Dave29 Il y a 6 mois Le 22/10/2023 à 23:17

Ce n'est pas possible que la presse se satisfasse de cette purge de match! Un de leurs plus grands matchs??!!! J'en reste sans voix.