Top 14 - Philippe Gardent (La Rochelle) : "Le seul et vrai test, c'est le match à Montpellier"

Par Romain ASSELIN
  • Philippe Gardent
    Philippe Gardent Icon Sport - Icon Sport
Publié le
Partager :

Passée à un cheveu d’un retentissant doublé au printemps dernier, La Rochelle se remet en selle dimanche soir sur la pelouse du GGL Stadium de Montpellier (21h05). Malgré deux semaines de préparation en moins dans les jambes que son adversaire, le double champion d’Europe en titre s’avance compétitif aux yeux du responsable de la préparation physique Philippe Gardent

Cinq semaines de repos, quatre de préparation avant le premier bloc du championnat. La Rochelle a repris plus tard que tous ses concurrents mais on suppose que tout est calculé au millimètre…

On a essayé, en tout cas. De toute façon, on n'a pas le choix. On parle là de timings incompressibles. Déjà, sur ces cinq semaines, on compte une semaine à digérer l’après-finale (défaite 29-26 face à Toulouse, N.D.L.R), semaine marquée par des « obligations » entre la préfecture et la mairie parce qu'on a quand même fait une bonne saison. À part ce dernier résultat décevant… Les mecs ont vraiment eu quatre semaines de repos.

Le groupe évoque à l’unisson la nécessité d’une telle coupure…

Non seulement c'était nécessaire mais, en plus, ce n’est pas comme si c'était la première année. C'est la troisième année qu'on va au bout des deux compétitions quasiment ! À part l'année dernière où on perd en barrage du top 14. Mais étant donné que tu joues en moyenne 35 matchs par an sur les trois dernières années, il nous fallait évidemment un peu plus de repos pour se régénérer mentalement. Autant que physiquement. C'était obligatoire de donner ce temps de repos. Après, on connaissait les règles. On savait qu'on aurait un peu moins de préparation que les autres mais on a fini aussi trois à quatre semaines plus tard que certains. Ce que tu prends avant…

Vous voulez dire qu’il y a des « restes » ?

Bien sûr. Tu n’en as pas autant parce que ce n’est pas fait de la même manière mais tu ne perds pas tout. On a juste perdu quinze bonhommes en route pour la Coupe du monde et on est content pour eux. Ça nous pose d'autres problématiques. Pas de problème mais des problématiques auxquelles il faut répondre. On a essayé de reprendre le plus adéquatement possible. Pour être prêt dès la 1ère journée, à Montpellier, dimanche soir, 21h.

Cette préparation raccourcie est-elle de facto plus intense que les précédentes ?

Il faut faire moins de choses en moins de temps. Donc il faut sélectionner ce qu'on doit faire, comment on doit le faire et peut-être aller un peu plus vite, oui. Même si tu fais moins de choses, la finalité reste la même : gagner la journée 1 et prendre le maximum de points. Tu es obligé d'optimiser et c'est là où la réflexion se fait.

Et la fenêtre Coupe du monde, derrière ?

Elle va nous permettre d'avoir une vraie période de préparation. Depuis l'année post-covid, on n'a pas eu six semaines de prépa. Ceci dit, il faudra aussi être intelligent parce qu'on a un bloc de 14 matchs en suivant. 14 matchs, c'est une saison complète de Super Rugby et, nous, c'est seulement notre première partie qui nous amène jusqu'à début février. Donc tout ça, c’est à considérer dans tous les choix qu'on fait.

Le Rochelais s’attend à une montée en puissance physique et technique au fil des semaines.

L'entretien > https://t.co/FqcEikIxn5 pic.twitter.com/eKKmL75nM1

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) August 13, 2023

 

Vos joueurs sont-ils dans les temps de passage escomptés, avant de rempiler pour ces trois premiers matchs ?

On leur tape dedans donc ils sont dans le dur. On a programmé l’une des journées d’entraînement les plus dures de l’année (avant le match amical contre Bordeaux-Bègles). Mais ils répondent présent. On a des mecs qui ne se sont pas laissés aller pendant les vacances. On avait passé des pactes individuels avec eux. Chacun avait sa feuille de route.

Nourriture, entretien physique, sommeil, etc. ?

Pas uniquement. Des objectifs individuels de prévention ou de performance selon les individus. Quand tu as joué un peu moins, on est plus sur la performance. Quand tu as joué un peu plus, on est davantage sur la prévention, pour que tu puisses reprendre normalement ou quasi normalement quand tu reviens. Et pour ne pas perdre de temps car on n’a pas de temps à perdre. Les mecs répondent présents comme depuis deux, trois ans maintenant. Mais juger une préparation est difficile. Ce ne sont pas les chiffres qui te donnent de volume de course, de qualité de course ou de temps effectué à tel test ou de poids soulever à tel… tout ça, c'est anecdotique. On s'en sert comme outil. Le seul et vrai test, c'est le match à Montpellier.

Et l’amical, remporté face à l’Union-Bordeaux-Bègles, vendredi dernier ?

C’est important de performer en amical parce qu’il y a des joueurs qui ont besoin d'emmagasiner confiance et temps de jeu. Et de créer les connexions avec les copains d'un côté. Le match de préparation est aussi une évaluation grandeur nature. Mais sans conséquence directe sur les points qu'on aura ou pas à la fin de l'année. C'est la seule différence.

De par vos multiples expériences, dans plusieurs disciplines, avez-vous déjà eu à coordonner une préparation aussi atypique ?

Jamais. C'est un challenge mais c'est plus que ça en fait. Je vais essayer de choisir bien mes mots. Quand je mets ça en perspective, il y a aucun autre sport dans le monde où le championnat professionnel continue en parallèle d’une Coupe du monde. Ça pose des problématiques différentes et qu'il faut accepter. Autrement tu changes de métier… Mais des problématiques pas forcément rassurantes, pour certaines. On parle de protection des joueurs mais quand tu vas au bout de la compétition précédente et qu'on avance le départ de la saison suivante parce qu'il y a une Coupe du monde dans ton pays, tu réduis le temps de pause et le temps de préparation. Qui dit ça dit, peut-être, plus d’éventuels problèmes pour les joueurs. Les internationaux, c’est un sujet mais tous ceux qui sont au club aujourd’hui subissent aussi cette situation. Ce n’est pas banal. C’est un challenge qu’il faut clairement embrasser.

Et vos internationaux, dans tout ça, justement ?

Le timing de leur retour dépendra des résultats de leur nation, des vacances à donner, de leur temps de jeu… Après, il y a le côté psychologique. On prendra soin d'abord d’eux avant de penser à autre chose. Si certains sont champions du monde, il faudra qu'ils retrouvent la motivation pour venir jouer pour leur club. Parce que quand tu es sur le toit du monde, il faut redescendre. Pour nos Français, s'ils sont champions du monde, la meilleure façon de revenir ne serait-elle pas de rejouer un match comme le Leinster à la maison puis aller défier les Bulls en Afrique du Sud (phase de poule de Champions Cup, en décembre) ? Ça peut être l'idée, mais tout ça est encore loin.

Un mot sur Jack Nowell. Quel athlète découvrez-vous au quotidien depuis fin juillet ?

Un travailleur. Avec une qualité de compréhension et d'accélération très impressionnante ! Un leader dans l'exemple. Il n’est pas encore très vocal parce que je pense qu'il y a aussi la barrière de la langue, et puis il vient d'arriver, mais belle pioche ! On a hâte de le voir jouer sous nos couleurs.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
Thorloup17 Il y a 9 mois Le 16/08/2023 à 14:35

les résultats de ces dernières années
quand le club a les bonnes personnes aux bonne places
L'AVENIR EST A NOUS