De la Guadeloupe au Beach rugby de Gruissan, la folle aventure du BRUC

Par Loïc Bessière
  • Les filles du BRUC participent au Beach rugby de Gruissan
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Pionnières du rugby féminin en Guadeloupe, des filles du BRUC, club des Abymes, se sont inscrites au beach rugby de Gruissan pour des retrouvailles autour du rugby avec celles qui ont quitté le club.

 

"Si vous l’écrivez, je serai obligé d’acheter les shorts l’année prochaine." Baptiste Magniont en rigole. Les joueuses du Boisripeaux rugby club aussi. Elles n’avaient pas anticipé qu’il fallait des shorts pour le Beach rugby de Gruissan. Si la doléance est faite au président du club, elles ne se soucient peu, en réalité, de cet achat loupé. La tenue qu’elles portent ne compte pas ce week-end. L’émotion prend le dessus sur le reste. Si certaines filles de l’équipe se découvrent, d’autres se retrouvent pour la première fois depuis onze ans sur la plage des Chalets, dans l’Aude.

Première équipe féminine de Guadeloupe

En 2006, Vanessa Commin, une Guadeloupéenne, revient de Rennes où elle a découvert la pratique du rugby. De retour sur son île, elle entraîne d’autres filles dans son sillage. C’est le cas de Carole Rousset. À son arrivée dans l’île antillaise, en 2003, il n’y avait aucune équipe de rugby féminin. "On a dû jouer des coudes à causes des mentalités, rejoue-t-elle. Nous avons répondu présent sur les AG ou en tenant la buvette." En 2006, la section féminine du BRUC, club en activité depuis 1974, voit le jour. Étant la seule équipe, pour faire des matchs, les joueuses doivent prendre l’avion et voyager dans d’autres pays des Antilles, comme au Barbade ou à Sainte-Lucie. Ça laisse de beaux souvenirs, mais c’est loin. Maintenant, un championnat de six clubs en Guadeloupe existe. Du rugby à sept, elles sont passées à jouer à dix puis à quinze. Une sélection existe même, regroupant les meilleurs talents de l’île. "Au départ, il n’y avait rien", appuie Carole Rousset. "Désormais, on passe dans les écoles pour aller chercher les filles et les convaincre de nous rejoindre", informe Baptiste Magniont. Il y a même une section féminine de rugby à toucher. Des mamans, durant l’entraînement de leurs enfants, se sont mises à cette discipline. Les compétitions étaient jusque-là que pour les hommes, un championnat mixte existe désormais.

Des retrouvailles à Gruissan

De nombreuses joueuses du club sont des "métros", comprenez, des métropolitaines. "Quand on arrive sur île, on n’a pas nos amis et notre famille. Donc les liens sont plus forts", éclaire Lucile Boney, elle aussi passée par le club. Mais certaines quittent les Antilles pour retourner vivre en France métropolitaine, à presque 7 000 kilomètres. Voilà pour les présentations. Et Gruissan dans cette histoire exotique ? "C’est le hasard d’une publication sur Facebook, affirme Carole Rousset, désormais ex-joueuse du club et qui a quitté l’île. Nous sommes beaucoup d’anciennes du club à être de retour en Occitanie. Je me suis demandé comment se retrouver et se créer un souvenir, pas juste reparler du passé. Et comme le rugby est notre point commun à toutes…"

Elle prend donc l’initiative d’envoyer une lettre à l’organisation pour faire part de son projet de retrouvailles. Leur dossier de candidature est finalement retenu. Et voilà dix joueuses inscrites, plus des supporters présents dans l’Aude pour le week-end. Certaines ont pris l’avion de Point-à-Pitre ce vendredi et y repartiront dès ce lundi. Et sur le sable de Gruissan, "la complicité sur le terrain se retrouve vite", se réjouit Carole Rousset. Les filles réussissent à remporter plusieurs victoires. Elles auront bien mérité un short…

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