Opinion - Élections FFR : le dernier clou sur le cercueil de "l'ère Laporte"

Par Léo Faure
Publié le Mis à jour
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Cette élection de Florian Grill n’est pas vraiment une surprise. Fin mai, le candidat Grill et son collectif Ovale Ensemble avaient déjà remporté 11 des 12 sièges vacants au comité directeur de la FFR. Grill faisait aussi campagne depuis plusieurs mois, sur le terrain, auprès des clubs amateurs qui allaient l’élire. On ne peut pas en dire autant de l’opposition, beaucoup moins présente sur le terrain et qui a semblé attendre le verdict en victime, presque fataliste face à la dégradation de sa cote de popularité.

Cette élection de Florian Grill, c’est aussi la dernière page du "Laportisme" qui se tourne. Une saga ouverte en 2016, une première élection avec fracas, par l’ampleur du résultat mais aussi la méthode : pour la première fois, un candidat menait une véritable campagne politique, sur le terrain, au plus proche des clubs, sans passer par l’entremise des comités. Laporte et ses amis "Béglais de toujours" mettaient la main sur la FFR et immédiatement, ça déménageait !

On n’en attendait pas moins de lui : guerre ouverte contre la LNR et les clubs professionnels, licenciement rapide du sélectionneur Guy Novès et son plus grand succès : avoir arraché l’organisation de la Coupe du monde 2023 des mains de l’Afrique du Sud.

Cette Coupe du monde serait son bonbon, son bébé. Ce qu’il aura chéri plus que tout, et ce qui lui manquera le plus une fois démis de ses fonctions. Embourbé dans l’affaire dite "Altrad-Laporte" et ses soupçons de favoritisme, condamné à ce sujet en décembre dernier, Laporte a d’abord tenu bon, face à son opposition mais surtout un ministère des Sports qui montait en pression. Il a fini par céder, en janvier.

Dès lors, cette élection de Florian Grill prenait du sens et de l’épaisseur. Elle est désormais actée, officielle, et résonne comme le dernier clou frappé sur le cercueil de l’ère Laporte. Le roi est mort, vive le roi. Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres.

La FFR, qui doit en terminer ici avec deux années de guerres intestines, doit aussi regarder vers l’avenir. Avec le risque d’un blocage et d’un gel de notre rugby, lié à la cohabitation d’un président qui n’a pas la majorité à son comité directeur ? On n’ose le croire.

Les premiers signaux laissent à penser qu’il n’en sera rien. Florian Grill avait toujours affirmé qu’en cas d’élection, il tendrait la main à ses adversaires pour travailler dans l’intérêt supérieur du rugby. Patrick Buisson, qui tenait alors un discours plus défiant, joue désormais l’apaisement. C’est tant mieux.

Il reste désormais à concrétiser. Mais comme le dit si bien Jean-Marc Lhermet : "les déclarations d’amour ne suffisent pas : il faudra des preuves d’amour."

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