Le classement et les enseignements du Tournoi : l'Irlande et la France survolent les débats

Par Rugbyrama
  • La joie des Irlandais après le premier des deux essais inscrits par Dan Sheehan.
    La joie des Irlandais après le premier des deux essais inscrits par Dan Sheehan. Icon Sport - PA Images
Publié le Mis à jour
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Baisser de rideau pour cette édition 2023 du Tournoi des 6 Nations avec comme scène finale une Aviva stadium chantant comme un seul homme le grand chelem de l'Irlande. Par ailleurs, la France n'a pas déçu et l'Ecosse a bien répondu aux attentes. A contrario, le pays de Galles s'est enfoncé dans la crise... Focus sur le classement de ce Tournoi et ses enseignements.

1e : L'Irlande se paye enfin

La symbolique du titre irlandais, un lendemain de Saint-Patrick, contre l'Angleterre à Dublin, a de quoi faire sourire. Au-delà de ça, il récompense une domination nette de cette génération depuis cinq ans sur la scène internationale.

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— Guinness Six Nations (@SixNationsRugby) March 18, 2023

Passons ce dernier match étonnant d'imprécisions, l'Irlande a maîtrisé son sujet lors de ce Tournoi. Le match le plus important était évidemment celui contre les tenants du titre français, remporté sans contestation. La suite a pu être gérée de façon assez sûre. Le XV du Trèfle a confirmé son statut de première nation mondiale. Une façon idéale de préparer la Coupe du monde.

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— Irish Rugby (@IrishRugby) March 18, 2023

2e : Les Bleus dauphins mais convaincants

Le XV de France n'aura pas réussi ce qui reste encore aujourd'hui impossible : conserver son grand chelem. La défaite à Dublin face à une Irlande supérieure aura anéanti ces espoirs. Du reste, en dépit de la copie médiocre rendue en ouverture de compétition contre l'Italie, les partenaires d'Antoine Dupont ont plutôt réussi leur Tournoi. Forcément, l'exploit monumental réalisé à Twickenham (10-53, sept essais inscrits) restera dans la légende du XV de France.

3e : L’Écosse répond aux attentes

Une génération arrivant à maturité, un projet de jeu porté par Gregor Townsend qui commençait à porter ses fruits et trois réceptions sur les cinq journées de ce Tournoi... Beaucoup de paramètres étaient alignés en faveur de l’Écosse. Et les partenaires de Jamie Ritchie ont idéalement commencé en battant l'Angleterre : la Calcutta Cup restait à Édimbourg pour la troisième année consécutive.

La semaine suivante, les Gallois se cassaient les dents à Murrayfield et l’Écosse réalisait son meilleur début de Tournoi depuis 1996. Mais la suite se corsait, avec un voyage à Paris infructueux et une réception des Irlandais mal négociée.

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— Scottish Rugby (@Scotlandteam) March 18, 2023

Malgré tout, le match abouti contre l'Italie sans Stuart Hogg ni Finn Russell prouvait les ressources de ce groupe. Tout particulièrement la fin de match que les Écossais ont passée à défendre, avant d'adresser un contre aussi fulgurant que cruel, synonyme de bonus offensif et donc de troisième place au classement.

4e : L'Angleterre a soufflé le chaud et le très froid

Comment le même XV de la Rose qui inquiète l'Irlande malgré une infériorité numérique peut-elle encaisser l'une de défaites les plus lourdes de son histoire une semaine plus tôt ? C'est à la fois la preuve que Steve Borthwick, tout juste arrivé à la tête de l'Angleterre, a de grandes problématiques à résoudre. Notamment au niveau de sa composition, puisque l'équation à deux têtes Marcus Smith-Owen Farrell a longtemps animé les débats outre-Manche. Et aussi que le potentiel de cette Angleterre n'est pas nul.

5e : Les Gallois se sont enfoncés dans la crise

Décidément, la tâche était trop dure, même pour un sélectionneur de l'envergure de Warren Gatland, venu en pompier de service au chevet du pays de Galles. Celui-ci n'a pas réussi à trouver son XV « fort », comme en témoigne les 27 changements opérés dans son XV de départ pendant le Tournoi. À titre de comparaison, Fabien Galthié, depuis sa prise de fonction il y a trois ans, en a effectué 26. Finalement, l'honneur a été sauf grâce à la victoire satisfaisante à Rome.

Mais à moins de six mois du Mondial, le chantier est encore de taille, avec une crise économique et humaine. Les joueurs ont en effet menacé de faire grève pour le match contre l'Angleterre. Si cela n'a pas été le cas puisqu'un compromis a été trouvé, le risque fut grand. La raison, c'est l'incertitude dans laquelle se trouvent les Gallois vis-à-vis de la saison prochaine. Environ 90 joueurs sont en fin de contrat à l'issue de la saison. Les provinces galloises sont en grande difficulté financière.

6e : Frustrante Nazionale

C'est sans doute la Nazionale la plus convaincante de ces dernières années. De plus, elle surfait sur une année 2022 très réussie, avec des succès notables contre le pays de Galles en fin de Tournoi et contre l'Australie lors de la tournée d'automne. Malgré ce plein de confiance, les hommes de Kieran Crowley sont retombés dans leurs travers, à savoir un manque de réalisme cruel dans les zones de marque et une défense parfois trop friable.

Après la promesse de la réception du XV de France, l'Italie a raté "sa finale" contre le pays de Galles avant d'échouer à Edimbourg. La dernière journée aura eu le mérite de permettre à de nouveaux joueurs de se frotter au niveau international, à savoir Simone Gesi ou Alessandro Fusco. Du reste, le Tournoi aura permis de voir l'éclosion des frères Cannone, de Ruzza et Pierre Bruno.

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