Des Bleus en mode "huis clos"

  • Stade de France vide
    Stade de France vide
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XV DE FRANCE - En coupe d’Europe, certains Tricolores ont déjà connu le contexte du huis clos. Est-ce, pour les joueurs, un piège ou une bénédiction ? Un début de réponse, ici…

Signe de ces temps maudits, le XV de France, qui n’a plus disputé un match depuis plus de sept mois, s’apprête à retrouver la compétition dans un vaisseau de 80 000 places vidé de ses spectateurs. Le Stade de France ? Il n’est pas, pour dire le moins, l’endroit le plus chaleureux de la terre lorsqu’il est plein jusqu’à la gueule ; la faute, entre autres, à cette maudite piste d’athlétisme séparant les tribunes du terrain. Alors vide, nom d’une pipe ? On n’ose imaginer, tant les 1 000 accrédités de samedi soir (80 journalistes, 15 photographes, une cinquantaine de membres des squads respectifs et quelques 800 employés du consortium, qu’ils soient stadiers, préposés à la sécurité ou rattachés au parking de l’enceinte) n’ont (a priori) pas vocation à chanter, applaudir ou, dans le pire des cas, lancer une "ola".

Pour faire oublier la misère ordinaire, la fédé a imaginé un subterfuge plutôt amusant et offrant la possibilité aux supporters du XV de France, sélectionnés au préalable par un jeu concours, d’apparaître en direct sur la panneautique du "SDF", soit tout autour du terrain de Saint-Denis et pour donner l’illusion aux joueurs de ne pas être seuls au monde. François Cros, le flanker toulousain, explique au sujet du huis clos, une configuration qui prévaudra pour toutes les rencontres disputées par les Bleu(e)s cet automne. "J’ai joué la dernière demi-finale de Champions Cup (face à Exeter) dans un stade à huis clos. Cela ne change pas grand-chose, en fait. Mais c’est juste rageant pour nos supporters, nos familles et nos proches, qui aiment partager ces grands moments avec nous. Si j’essaie de positiver, je me dis aussi que nous n’avons pas disputé le moindre match ensemble depuis sept mois et que nous aurons probablement besoin de communiquer sur le terrain afin de retrouver les automatismes du dernier Tournoi. " Et par chance, il n’y aura même pas besoin d’élever la voix…

Grégory Coupet : "le huis clos est un piège"

Si les Toulousains ou les Racingmen (soit dix joueurs sur vingt-trois) ont déjà expérimenté le huis clos, leurs coéquipiers devront en revanche se préparer psychologiquement à un phénomène qu’ils découvrent et qui peut être perturbant, en certaines occurrences. Grégory Coupet, l’ancien gardien du PSG et des Bleus, explique : "Une fois dans ma vie, j’ai joué dans un stade de 50 000 places totalement vide… C’était à l’automne 2008 : à l’époque, je portais les couleurs de l’Atletico Madrid et ce soir-là, nous affrontions le PSV Eidhoven en Champions League (le club madrilène avait alors été condamné à disputer un match à huis clos à la suite d’affrontements entre la police espagnole et des supporters, aux abords de l’enceinte, N.D.L.R.). Contre le PSV, nous avions gagné (2-1) mais j’en garde un mauvais souvenir. Car le piège du huis clos est avant tout mental : quand tu rentres dans un stade vide, tu as l’impression de te rendre à l’entraînement. L’événement s’en trouve un peu banalisé. Dans les têtes, il faut donc vraiment être préparé". Les Bleus le seront-ils suffisamment ?

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